Les familles d’otages : entre opposition et prudence par rapport à l’accord
Le Forum Tikva craint que l'accord ne « laisse derrière lui des dizaines d'otages » et permette au Hamas de se renforcer ; les familles qui soutiennent l'accord disent poursuivre leur combat « jusqu'à ce que tous nos proches rentrent chez eux »

Le Forum Tikva, qui représente des familles d’otages et des parents de soldats morts au combat généralement favorables à la poursuite de la guerre, s’est dit « préoccupé » par l’accord de libération des otages et de cessez-le-feu qu’Israël et le Hamas ont conclu et qui devrait entrer en vigueur dimanche.
Le groupe prévient que l’accord de libération des otages, qui se fera par étapes, « laissera derrière lui des dizaines de personnes kidnappées et ouvrira la voie à un futur massacre et à plus d’otages ».
« Nous sommes enthousiastes, comme l’ensemble du peuple israélien, lorsque nous voyons les otages rentrer chez eux après une longue et cruelle captivité », déclare le Forum, mais il prévient que « cet accord est dangereux, à la fois pour les otages qui resteront en captivité et pour l’ensemble de la population israélienne ».
Le Forum appelle les membres du cabinet à « prendre en compte ceux qui seront laissés derrière, ceux qui ne reviendront pas et ceux qui seront tués dans de futures attaques terroristes » avant de voter pour approuver le cadre de l’accord jeudi matin.
« Nous ne nous arrêterons pas et ne resterons pas silencieux tant que nous n’aurons pas assuré le retour de tous les otages, la sécurité des citoyens israéliens et des soldats de Tsahal, qui risquent de payer le prix le plus élevé de tous », ajoute le Forum, exhortant les membres du gouvernement à démissionner en signe de protestation contre l’accord.
De son côté, le Forum des familles d’otages et de disparus, qui organise chaque semaine une manifestation à Tel Aviv pour réclamer un accord, s’est félicité de l’accord de libération des otages et de cessez-le-feu, mais affirme que son combat ne s’arrêtera pas tant que les 98 otages encore détenus à Gaza ne seront pas rentrés en Israël.

94 otages sont en captivité depuis le 7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas sur le sud d’Israël, tandis que deux autres – Avera Mengistu et Hisham al-Sayed – sont détenus par le groupe terroriste depuis 2014 et 2015 respectivement.
Le Hamas détient également les corps de deux soldats de Tsahal tués, Hadar Goldin et Oron Shaul, pendant plus d’une décennie après qu’ils ont été tués lors de l’opération Bordure protectrice de 2014.
« Il s’agit d’une étape importante et significative qui nous rapproche du moment où nous verrons tous les otages revenir – les vivants pour une réhabilitation avec leurs familles et les morts pour être enterrés de manière appropriée dans leur pays », indique le Forum.
« Cependant, le voyage ne fait que commencer et ne s’achèvera que lorsque le dernier otage aura été rendu. »
Le groupe demande au gouvernement israélien de s’engager à garantir « la pleine application de l’accord jusqu’à ce que le dernier otage soit rendu ».
« L’annonce de la signature [d’un accord] ne permet pas aux familles de se réjouir ou d’être soulagées. Nous serons tenus en haleine jusqu’à ce que tous nos proches rentrent chez eux. »