Les maisons des terroristes d’Elad cartographiées en vue d’une possible démolition
Les deux Palestiniens de Rummanah ont été retrouvés dans des buissons à proximité des lieux de l'attaque : "Ils étaient dans un état de choc total", selon un officier
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a indiqué dimanche que les troupes se trouvaient dans la ville de Rummanah, en Cisjordanie – la localité dont sont originaires les deux Palestiniens soupçonnés d’avoir commis un attentat terroriste meurtrier, à la fin de la semaine dernière – afin de cartographier leurs logements avant une possible démolition.
Asad Yousef Asad al-Rifai, 19 ans, et Subhi Emad Sbeihat, 20 ans, ont été arrêtés dimanche matin dans une zone boisée située à proximité d’Elad, une ville du centre d’Israël, à environ un kilomètre de la scène de l’attaque.
Al-Rifai a reconnu devant les forces de sécurité avoir été l’auteur de l’attentat à la hache aux côtés de Sbeihat, tuant Oren Ben Yiftah, un homme de 35 ans, chauffeur de taxi clandestin qui était originaire de Lod, et deux habitants d’Elad, Yonatan Havakuk et Boaz Gol, des quadragénaires.
Un résident de Rummanah a fait savoir au cours d’un entretien téléphonique avec le Times of Israel que des dizaines de soldats se trouvaient dans la localité. « La ville est remplie de jeeps, avec des dizaines de soldats. Tout le secteur est encerclé et l’atmosphère est tendue », a-t-il confié.
Les deux Palestiniens sont accusés d’avoir tué les trois Israéliens à l’aide d’une hache à Elad, une ville majoritairement ultra-orthodoxe, jeudi. Un couteau aurait également été utilisé dans l’attaque.
Pendant toute la chasse à l’homme, les soldats ont suivi des traces de sang qui, selon eux, pouvaient résulter de blessures contractées pendant leur épopée meurtrière. Plusieurs victimes avaient lutté contre les terroristes avant de mourir, selon les responsables de la sécurité et les secours.
« Nous avons remarqué un amas de broussailles dans un bosquet qui bougeait légèrement, au rythme d’une respiration humaine. Nous avons réalisé que les terroristes étaient là. Nous les avons pris par surprise, nous les avons sortis du fourré et ils n’ont opposé aucune résistance », a commenté le lieutenant en second Youd — qui ne peut être identifié que par son initiale en hébreu – vice-commandant de l’unité d’élite Maglan au sein de Tsahal.
Youd a estimé que leur cachette « n’était pas mal du tout, mais on les a tout de même distingués là-dedans ».
« Ils étaient en état de choc total et complètement épuisés », a-t-il ajouté.
Les responsables estiment que les terroristes se trouvaient encore dans le secteur et qu’ils n’étaient pas parvenus à fuir en Cisjordanie. Samedi soir, les militaires avaient trouvé un objet ensanglanté et un arbre qui avait reçu un coup de hache, ce qui avait encore renforcé leur conviction que les deux jeunes se trouvaient à proximité d’Elad, avait fait savoir la Douzième chaîne.
La hache qui a apparemment servi au cours de l’attentat a été découverte près de l’endroit où les terroristes ont été arrêtés.
L’État juif détruit régulièrement les maisons des Palestiniens accusés d’avoir commis des attentats terroristes meurtriers. L’efficacité de cette mesure fait l’objet d’un débat animé au sein de l’establishment sécuritaire et les activistes de la défense des droits de l’Homme dénoncent, pour leur part, une sanction collective injuste.
Les tensions se sont nettement accrues entre Israël et les Palestiniens, ces derniers mois, dans le contexte d’attentats terroristes répétés en Israël et en Cisjordanie qui ont fait 19 morts du côté israélien depuis le 22 mars.
Pour sa part, l’armée israélienne a renforcé ses activités en Cisjordanie pour tenter de réprimer cette spirale de violence. Les raids qui ont eu lieu ont entraîné des affrontements qui ont fait 27 morts chez les Palestiniens depuis la mi-mars. Un grand nombre des tués prenaient part aux heurts, d’autres semblent avoir été des civils.
Aaron Boxerman a contribué à cet article.