Israël en guerre - Jour 424

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Audience sur les viols d’otages à la Knesset : prions qu’aucune d’entre elles ne soit enceinte

Les terroristes traitent les otages comme des "poupées sexuelles", affirme une ex-otage ; une autre signale que certaines des femmes otages n'ont plus leurs règles

Aviva Siegel (à gauche) et sa fille Shir témoignant au caucus de la Knesset sur les victimes de violences sexuelles et sexistes par les terroristes du Hamas, le 23 janvier 2024 (Crédit : Capture d'écran ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur les droits d'auteur)
Aviva Siegel (à gauche) et sa fille Shir témoignant au caucus de la Knesset sur les victimes de violences sexuelles et sexistes par les terroristes du Hamas, le 23 janvier 2024 (Crédit : Capture d'écran ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur les droits d'auteur)

Les Israéliennes retenues en otage dans la bande de Gaza sont régulièrement victimes d’abus sexuels et se sentent abandonnées de tous. Les survivantes qui ont comparu devant la Knesset mardi ont déclaré que les gardiens traitaient ces femmes comme des « poupées ». Ces témoignages s’ajoutent à un nombre croissant de preuves que le Hamas utilise les agressions sexuelles comme une arme et qu’il est probable que les viols se poursuivront tant que les victimes seront en captivité.

« Je l’ai vu de mes propres yeux », a affirmé l’ex-otage Aviva Siegel, qui a été enlevée à Kibbutz Kfar Aza avec son mari Keith le 7 octobre et libérée lors d’un cessez-le-feu à la fin du mois de novembre.

« Ces jeunes filles captives étaient comme mes propres filles. Les terroristes leur apportent des vêtements inappropriés, des vêtements de poupée, et les transforment en poupées. Des poupées avec lesquelles on peut faire ce que l’on veut, quand on veut », a-t-elle déclaré lors d’une réunion du nouveau groupe parlementaire de la Knesset sur les victimes de violences sexuelles et sexistes commises pendant la guerre contre le Hamas.

« Je n’arrive pas à respirer, je n’arrive pas à m’en remettre, c’est trop dur. Cela fait presque quatre mois et elles sont toujours là », a-t-elle ajouté.

« Je suis toujours là-bas. Mon corps est ici. Les garçons sont aussi victimes d’abus, tout comme les filles. Peut-être qu’ils ne tombent pas enceintes [mais] ce sont eux aussi des marionnettes au bout d’un fil ».

Shir, la fille d’Aviva, a déclaré aux représentants élus que le témoignage de sa mère n’était que « la partie émergée de l’iceberg » et a exprimé sa colère face à l’absence de ministres pour entendre les témoignages.

Les otages « sont en captivité, ils n’ont rien fait de mal ! Nous n’avons pas le droit de rester assis ici, nous devons crier pour eux. En ce moment même, quelqu’un se fait violer dans un tunnel », a poursuivi Shir, qui n’était pas au kibboutz le jour de l’assaut du Hamas.

« Où sont passées toutes ces personnes importantes ? Les décideurs qui siègent au Conseil des ministres et qui n’ont pas pris la peine de venir écouter [nos témoignages] », a-t-elle demandé.

Aviva, dont le mari Keith est toujours aux mains du Hamas, a déclaré au Forum des otages de la Knesset au début du mois qu’elle avait personnellement assisté à la torture d’une autre otage pendant qu’elle était elle-même otage du Hamas.

Lors de son témoignage, Siegel a raconté le moment où, pendant leur captivité, une jeune otage est revenue des toilettes complètement désemparée. Lorsqu’elle a voulu la prendre dans ses bras, un terroriste qui les gardait l’a interceptée et l’en a empêchée.

Les membres du caucus des victimes des violences sexuelles et sexistes dans la guerre à la Knesset, le 23 janvier 2024. (Autorisation)

« J’ai vu qu’elle s’était renfermée sur elle-même, qu’elle était devenue silencieuse et qu’elle n’était plus elle-même », a raconté Siegel. « Et excusez mon langage, mais ce fils de pute l’avait touchée. Et il ne m’a même pas laissé la prendre dans mes bras après ce qui s’est passé. C’est terrible, tout simplement terrible. Je lui ai dit que j’étais désolée. »

Lors de son attaque sur le sud d’Israël, le Hamas a commis des agressions sexuelles généralisées. Ce jour-là, 3 000 terroristes ont déferlé sur le pays par terre, par mer et par air, tuant près de 1 200 personnes, dont une majorité de civils, et en prenant 253 autres en otage à Gaza.

Selon Israël, plus de 130 otages se trouveraient encore à Gaza, mais ne seraient pas tous en vie. Tsahal a confirmé la mort de 28 des otages encore aux mains du Hamas, citant de nouveaux renseignements et de nouvelles preuves obtenues par les troupes opérant dans la bande de Gaza.

« Il y a des filles, là-bas, qui n’ont pas eu leurs règles depuis longtemps », a raconté Chen Goldstein Almog, lors de l’audience de mardi. « Et c’est peut-être pour cela que nous devrions prier, nous devrions prier pour que le corps se protège de manière à ce que, Dieu nous en préserve, elles ne tombent pas enceintes », a-t-elle déclaré.

« Quand nous avons dit adieu aux femmes qui étaient détenues avec nous, elles étaient à bout, elles étaient désespérées à l’idée qu’elles devaient encore rester là-bas », a ajouté Goldstein Almog à la Knesset, devant les membres du Forum des victimes des violences sexuelles et sexistes en temps de guerre.

« Certaines jeunes filles des villes proches de la frontière avec Gaza ne savent pas si leur conjoint ou si leurs parents sont encore en vie, si leur communauté a été évacuée, ce qui est arrivé là-bas », a-t-elle continué, selon le site d’information Ynet.

« Elles ont le sentiment d’avoir été oubliées, d’avoir été abandonnées le 7 octobre et d’être encore abandonnées. Cela fait huit semaines et demi qu’il n’y a plus eu aucun signe de vie de leur part », a-t-elle poursuivi.

Goldstein Almog, 48 ans, sa fille Agam, 17 ans et ses fils Gal, 11 ans et Tal, 9 ans, avaient été pris en otage pendant le massacre commis par le Hamas, le 7 octobre. Son époux Nadav et sa fille Yam avaient été assassinés par le groupe terroriste au domicile familial, au kibboutz Kfar Aza. Elle avait été libérée avec sa fille et ses deux fils dans le cadre d’un accord de trêve temporaire, à la fin du mois de novembre.

S’adressant à la Douzième chaîne le mois dernier, Goldstein-Almog a confié que pendant toute sa captivité, sa fille Agam, 17 ans, a craint d’être violée ou abusée sexuellement, et que, pour lui faire peur, ses ravisseurs lui disaient qu’ils la « marieraient » à un Gazaoui et qu’ils lui « trouveraient un mari ».

Agam Goldstein-Almog, 17 ans et sa mère, Chen Goldstein-Almog, parlent à la Douzième chaîne de leurs 51 journées passées en captivité à Gaza, le 22 décembre 2023. (Capture d’écran : Douzième chaîne, used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

« Il y avait de jeunes filles qui étaient seules, qui étaient seules depuis cinquante jours ; des jeunes filles de 19 ans, seules, qui avaient subi des choses difficiles. Qui avaient été violées, blessées, » a raconté Chen à l’époque, ajoutant que les hommes aussi faisaient l’objet de violences et d’actes de torture.

Dans un témoignage projeté lors de l’audience du Forum des otages à la Knesset au début du mois, Agam Goldstein-Almog a décrit comment, à un moment donné, elle et sa mère ont été emmenées dans un tunnel où six femmes étaient détenues.

« De nombreuses filles ont subi de graves abus sexuels », a-t-elle déclaré. « Elles souffraient de blessures graves et complexes qui n’ont pas été soignées. »

Adi Arad, une actrice et chanteuse qui s’est engagée en faveur des otages, a déclaré lors de l’audience de mardi que la mère de l’une des otages lui avait demandé s’il était possible d’envoyer des pilules abortives à Gaza par l’intermédiaire de la Croix-Rouge.

« Nous risquons de nous retrouver ici dans quelques mois à la Knesset à tenir des discussions auxquelles je ne veux même pas penser », a affirmé la députée Shelly Tal Meron (Yesh Atid), l’une des organisatrices de cette audience.

« Nous pourrions avoir des discussions sur les interruptions de grossesse dans les mois à venir. Des discussions avec le rabbinat sur la religion des bébés qui pourraient naître ici ou là. Le statut juridique de ces bébés qui risquent de naître », a précisé Tal Meron, ajoutant qu’il était impératif d’empêcher cela.

« Nous sommes obligés de ramener [les otages] vivants et rapidement. Nous ne voulons pas de photos d’avions apportant des cercueils avec des drapeaux israéliens. Nous les voulons ici et maintenant – vivants », a-t-elle déclaré.

Les députés Shelly Tal-Meron (à gauche) et Tsega Melaku (à droite) lors d’une audience de la première conférence du Lobby pour les victimes de violences sexuelles et sexistes de la guerre du 7 octobre, le 23 janvier 2024. (Crédit : Autorisation)

Les députés ont critiqué les efforts du gouvernement pour venir en aide aux Israéliens victimes d’agressions sexuelles le 7 octobre.

Lors d’une audience au début du mois, la députée Pnina Tamano-Shata (Yesh Atid), présidente de la commission de la Knesset sur le statut des femmes et l’égalité des genres, a accusé les différentes instances chargées de la question de ne pas avoir réussi à coordonner leurs efforts de manière satisfaisante.

Appelant elle-même la ligne d’urgence du Centre national de résilience pendant la réunion, la députée Merav Ben Ari a été mise en attente pendant douze minutes et trente secondes avant qu’un interlocuteur ne décroche au bout du fil.

« Le viol est le meurtre de l’âme et personne ne répond au téléphone. Personne ne se tourne vers ces personnes qui ont été si blessées. Ces femmes, il faut aller les voir, il faut frapper à leur porte. Ou aller dans vos hôpitaux », a-t-elle déclaré à l’époque.

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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