Tamano-Shata: Les victimes des attaques sexuelles du Hamas doivent être mieux soutenues
La cheffe de la commission des droits des Femmes, à la Knesset, a fustigé le gouvernement qui, selon elle, n'en fait pas assez pour les femmes violées et agressées le 7 octobre
La présidente de la commission des droits des femmes, à la Knesset, a critiqué l’aide apportée par le gouvernement aux Israéliennes victimes d’agressions sexuelles au cours du massacre commis par le Hamas, le 7 octobre. Elle a ainsi déclaré, lundi, que les agences variées chargées de gérer ce dossier douloureux et sensible ont échoué à coordonner leurs efforts, de manière à offrir des services satisfaisants.
« En fin de compte, nous sommes actuellement dans l’incapacité de dresser un tableau satisfaisant de la situation », a regretté la députée à la tête de la Commission sur le statut des femmes et sur l’Égalité entre les sexes, la députée Pnina Tamano-Shata, qui s’est exprimée devant des représentants ministériels au cours d’une rencontre animée.
Le Hamas s’était livré à de nombreuses agressions sexuelles pendant son attaque commise le 7 octobre sur le sol israélien – des milliers de terroristes étaient entrés sur le territoire par voie terrestre, maritime et aérienne et ils avaient tué 1200 personnes, des civils en majorité. Ils avaient aussi enlevé 240 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza.
Pendant une audience spéciale qui était consacrée à la prise en charge et à l’assistance fournie à ces victimes spécifiques, la représentante du ministère de la Santé, Bella Ben Gershon, a établi que cinq centres de résilience avaient été établis dans la zone frontalière de Gaza et elle a vanté la mise en place « d’un Centre national de la résilience dès la première semaine de la guerre ».
« Nous offrons une réponse à toutes celles qui souffrent de trouble de stress post-traumatique », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter que « lorsque les experts détectent des abus sexuels chez une victime, ils savent comment orienter cette dernière vers le soutien requis ou ils savent comment prendre en charge eux-mêmes la personne s’ils ont la formation adéquate pour le faire ».
Alors que Ben Gershon affirmait « qu’il ne manque pas de psychologues » et que les personnes qui appelaient le centre avaient un rendez-vous initial « avec des professionnels de premier plan » dans les quarante-huit heures suivant la première prise de contact, les députées ont fait part de leur scepticisme.
Appelant elle-même la ligne d’urgence du Centre national de résilience pendant la réunion, la députée Merav Ben Ari a été mise en attente pendant douze minutes et trente secondes avant qu’un interlocuteur ne décroche au bout du fil.
6 דקות – זה הזמן שח"כ מירב בן ארי חיכתה על הקו לקבל מענה ממוקד חוסן, והסבירה בוועדה: "אונס זה רצח של הנפש ואם אני כבר 6 דקות ואף אחד לא עונה, את יכולה לראות. התקשרתי מהרגע שנתתם את המספר, אף אחד לא עונה לי לטלפון"@pnina_tamano_sh @Meravbenari @YeshAtidParty pic.twitter.com/Pl96chjilr
— ערוץ כנסת (@KnessetT) January 8, 2024
« Le viol est le meurtre de l’âme et personne ne répond au téléphone. Personne ne se tourne vers ces personnes qui ont été si blessées. Ces femmes, il faut aller les voir, il faut frapper à leur porte. Ou aller dans vos hôpitaux », a-t-elle déclaré.
En plus du ministère de la Santé, le ministère des Affaires sociales dirige « 80 centres de prises en charge, petits ou grands » et conseille les Israéliennes qui appellent sa hotline sur les thérapies qu’elles sont susceptibles de pouvoir suivre, a indiqué un représentant du ministère devant la Commission. Il a dit que « l’Institut de la sécurité sociale a entrepris de traiter les personnes qui se trouvaient au festival de musique électronique Supernova », le 7 octobre, et de financer les soins nécessaires pour ces dernières. Plus de 360 fêtards avaient été massacrés lors de cette rave-party et des dizaines de personnes avaient été kidnappées.
Tamato-Shata a alors sèchement fait remarquer que « vous présentez une coopération entre le ministère de la Santé et la sécurité sociale, mais il semble que vous n’ayez aucun plan directeur pour le dossier appréhendé dans sa globalité ».
« Nous sortons de ce débat avec un sentiment de malaise principalement parce que j’espérais du gouvernement qu’il prenne le temps de s’entretenir avec toutes les agences et qu’à partir de là, il y ait une trajectoire nette en termes de prise en charge et de soutien des victimes », a-t-elle ajouté.
« Ce manque d’intégration entraîne une atmosphère difficile. En fin de compte, nous sommes actuellement dans l’incapacité de dresser un tableau satisfaisant de la situation actuelle. Peut-être la présence d’un chef de projet est-elle nécessaire dans ce cadre. Je recommande davantage d’intégration, de coopération et la mise en place d’un plan-directeur qui sera présenté de manière très claire et à court-terme ».
Karine Elharrar, députée de Yesh Atid, a partagé le même point de vue, déclarant devant les caméras de la chaîne Kan, à l’issue de la réunion, que « les femmes doivent attendre au téléphone pendant douze minutes et sans réponse satisfaisante ensuite. Il faut qu’il y ait une seule adresse, pas que ces femmes soient renvoyées de bureau en bureau ».