Les résidents d’Adei Ad interrogés mais pas suspects dans la mort du Palestinien
Les habitants de l'avant-poste de Cisjordanie ont témoigné devant la police sur l'altercation violente de ce week-end qui a fait un mort
Les résidents de l’implantation d’Adei Ad, en Cisjordanie, ont annoncé dimanche qu’ils ont fait une déposition à la police sur l’incident mortel de ce week-end, où un Palestinien a été tué par un tir, mais ils ont indiqué qu’ils ne sont pas suspects.
L’armée israélienne et la police israélienne ont annoncé qu’elles avaient ouvert des enquêtes sur cet incident et convoqué les 20 membres de l’équipe chargée de la sécurité à Adei Ad dimanche pour entendre leur version de l’altercation mortelle, a indiqué Haaretz dimanche.
Aucun membre du groupe n’a été interrogé sous caution et leurs armes n’ont pas été examinées par les enquêteurs, a précisé l’article.
Hamdi Naasan, 38 ans, a été tué dans le village de Mughayyir, non loin de Ramallah. Le déroulé de cet incident mortel fait l’objet de témoignages contradictoires. Selon les Palestiniens, les résidents d’implantation auraient tiré sur Nassan au cours d’une altercation, mais les habitants d’Adei Ad affirment que les gardes de sécurité avaient tiré en l’air pour effrayer des assaillants qui avaient poignardé un Juif.
« J’ai vraiment ressenti la haine, ils sont venus me blesser », a raconté le résident d’implantation blessé sur Hadashot, relatant l’attaque dont il a été victime, par plusieurs Palestiniens, mais dont il a réussi à s’enfuir.
Durant l’altercation, les hauts-parleurs de la mosquée ont annoncé que « le village de Mughayyir était attaqué par des colons. Que tout le monde sorte défendre le village », selon le reportage.
La confusion règne autour des différentes versions et du calendrier des évènements. Des enregistrements obtenus par Hadashot semblaient indiquer qu’un résident de l’implantation avait appelé l’armée une heure après le début de l’affrontement, et il disait que l’équipe chargé de la sécurité à Adei Ad avait été envoyée dans le village. L’armée lui a alors répondu que l’on « n’envoie pas des soldats pour ça ».
Vingt minutes plus tard, un membre de l’équipe de sécurité a rappelé l’armée pour dire que « des vies sont en jeu ». La personne qui a appelé l’armée a confirmé qu’il parlait du village de Mughayyir et l’armée a répondu qu’un agent de la police des frontières était déjà sur place. Cependant, l’agent de sécurité a déclaré que la police était au sud du village, et non pas là où avait lieu l’affrontement.
De nombreuses implantations ont des équipes de civils chargées de la sécurité. Il s’agit habituellement de résidents qui sont des anciens militaires. Les équipes s’entraînent régulièrement et jouent le rôle de premiers intervenants lors d’incidents sécuritaires avant que la police ou l’armée n’arrive sur les lieux.
Ce week-end, l’armée avait déclaré que les signalement initiaux portaient sur « une confrontation physique » entre un résident d’Adei Ad et plusieurs Palestiniens, et que ce résident aurait été légèrement blessé.
« Peu après, un conflit a éclaté entre des civils israéliens et des Palestiniens dans la régions et des civils ont tiré des balles réelles », a déclaré l’armée dans un communiqué. « Un Palestinien a été tué et plusieurs autres ont été blessés. »
L’armée a indiqué avoir eu recours à des dispositifs anti-émeutes pour faire cesser l’altercation, et non pas à des munitions réelles.
Plusieurs résidents d’Adei Ad ont confié au site Walla dimanche que les soldats avaient utilisé des balles réelles sur place, contredisant la version de l’armée.
Les résidents de l’implantations affirmaient que l’altercation avait éclaté après qu’un jeune Juif de 19 ans avait été légèrement poignardé par un groupe de trois Palestiniens qui tentaient de le kidnapper.
Les résidents ont ajouté que lorsque que l’équipe de sécurité avait poursuivi les assaillants présumés jusqu’à Mughayyit, ils ont été attaqus par « de nombreux palestiniens » et n’ont tiré en l’air qu’après « avoir senti que leurs vies étaient en danger ».
Ils ont affirmé que l’armée et la police des frontières ont réagi à l’incident avec des tirs à balles réelles dans Mughayyir.
L’AFP a contribué à cet article.