Tsahal démolit les logements des terroristes d’Ariel en Cisjordanie
L'armée a rasé la maison de Youssef Sameeh Assi et détruit celle de Yahya Marei, tous deux inculpés pour meurtre pour une fusillade qui avait fait un mort, Vyacheslav Golev
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Les forces israéliennes ont démoli, mardi matin, les habitations de deux Palestiniens accusés d’avoir commis un attentat meurtrier à l’arme à feu dans l’implantation d’Ariel, au mois d’avril.
Le 29 avril, Vyacheslav Golev, 23 ans, avait été abattu à l’intérieur d’un poste de garde à l’entrée de l’implantation de Cisjordanie par deux Palestiniens, Youssef Sameeh Assi et Yahya Marei.
L’armée avait fait savoir dans un bref communiqué que les soldats israéliens étaient entrés, lundi soir, à Qarawat Bani Hassan, une ville de Cisjordanie, pour y démolir les habitations des deux terroristes.
Selon des informations parues dans les médias palestiniens et des images qui ont été diffusées par l’armée israélienne, la maison de Marei a été détruite par des explosifs et celle d’Assi rasée par des bulldozers militaires.
Tsahal a indiqué que « des échauffourées se sont déclenchées dans le secteur » pendant l’opération. Des centaines de Palestiniens ont lancé des bombes artisanales, des pétards et des pierres en direction des soldats qui ont utilisé des outils anti-émeutes. Des pneus ont également été incendiés.
Aucun soldat n’a été blessé, a fait savoir l’armée.

Par ailleurs, les militaires ont arrêté dix Palestiniens qui étaient recherchés en Cisjordanie dans la nuit de lundi à mardi, ce qui a entraîné des confrontations violentes à certains endroits, a annoncé Tsahal mardi matin.
Un retard apparent survenu dans ces initiatives de démolition à Qarawat Bani Hassan aurait été lié à la visite du président américain Joe Biden dans la région, au début du mois, alors que les militaires ont fait brièvement une pause dans leurs raids nocturnes habituels quand l’occupant de la Maison Blanche se trouvait dans le pays. Pourtant, les démolitions des maisons des Palestiniens accusés d’avoir commis des attentats terroristes meurtriers surviennent généralement dans les premiers mois ayant suivi l’attaque, avant même la mise en examen officielle des suspects.
Golev avait utilisé son corps comme bouclier pour protéger des balles sa fiancée, Victoria Fligelman, lui sauvant la vie. Les deux jeunes gens travaillaient comme gardiens de sécurité à l’implantation.
Assi et Marei ont été mis en examen, le mois dernier, pour avoir intentionnellement causé de la mort de Golev – une charge qui équivaut à un homicide devant les tribunaux militaires de Cisjordanie. La Haute-Cour a, pour sa part, rejeté un appel qui avait été déposé par les familles.
Les deux attaquants ont aussi été inculpés pour tentative de meurtre en ce qui concerne Fligelman.
Israël a pour politique de démolir les maisons des Palestiniens accusés d’avoir commis des attaques terroristes meurtrières. L’efficacité de cette politique est controversée au sein de l’establishment sécuritaire israélien, et les militants des droits de l’homme l’ont dénoncée comme une punition collective injuste. La loi israélienne n’exige pas que les attaquants aient été condamnés avant que leur maison ne soit démolie.

Selon l’acte d’accusation qui a été rendu public, les deux hommes avaient décidé de commettre l’attentat après avoir entendu des informations sur des affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes.
Ils avaient acheté des armes – des mitraillettes Carlo artisanales – et un véhicule pour commettre l’attaque. Ils avaient apparemment choisi l’entrée d’Ariel, une nuit de week-end, car « ils pensaient que ce serait le meilleur endroit pour mettre leur plan à exécution et pour s’échapper ensuite ».
Ils avaient été arrêtés dans leur ville natale de Qarawat Bani Hassan le lendemain.

L’armée a également émis un acte d’accusation à l’encontre du frère de l’un des tireurs, accusé de ne pas avoir empêché l’attaque et d’avoir aidé les deux hommes à se cacher par la suite.