Les start-ups israéliennes atteignent le statut de licorne à une vitesse record
Il faut en moyenne 6 ans aux start-ups israéliennes créées après 2008 pour atteindre une valorisation d'un milliard de dollars, contre 15 ans pour celles créées entre 1999 et 2008
Le temps moyen nécessaire aux start-ups israéliennes pour devenir des “licornes” – ainsi surnomme-t-on les entreprises dont la valeur dépasse le milliard de dollars – a diminué de moitié au cours de la dernière décennie, selon de nouvelles données.
D’après un rapport de Catalyst Investments, il a fallu en moyenne six ans aux entreprises israéliennes créées après 2008 pour atteindre une valorisation d’un milliard de dollars, contre 15 ans pour les licornes israéliennes créées entre 1999 et 2008.
Le nombre de licornes israéliennes a bondi ces dernières années, passant d’une seule en 2013 à 18 en 2019, et à 65 en mai 2021, selon le rapport.
Cela s’explique notamment par le fait que les investisseurs américains ont augmenté leurs activités en Israël, a déclaré Jonathan Cohen, un associé de Catalyst Investments qui a compilé les données.
Plus de 70 % des rounds d’investissement supérieurs à 100 millions de dollars ont eu lieu à partir de 2019, a-t-il précisé, et 27 rounds (soit 33 % de tous les rounds de cet ordre) ont été réalisés cette année, de janvier à mai 2021. Sur ces 27 rounds de plus de 100 millions de dollars, 23 ont été menés ou co-dirigés par des institutions américaines. En comparaison, seulement un tiers des rounds ont été menés par des investisseurs américains avant 2019, a-t-il précisé.
L’augmentation des sommes investies par les investisseurs américains s’explique de plusieurs manières, a-t-il commenté. L’écosystème israélien des fonds de capital-risque et de capital-investissement est en train de mûrir, avec davantage d’entreprises et d’entrepreneurs expérimentés qui parviennent à convaincre les entreprises et institutions américaines d’investir des sommes plus importantes dans le pays.
En outre, la « Startup Nation » a développé un grand nombre d’entreprises évaluées entre 300 millions et 3 milliards de dollars « qui sont de bonnes cibles pour les investisseurs de moyenne et grande envergure, que ce soit pour de larges investissements ou des rachats ».
Et ce n’est pas tout : Les investisseurs américains considèrent les entreprises israéliennes comme un investissement meilleur marché que leurs homologues américains ; enfin, la capacité d’Israël à faire face à des crises telles que celle du Covid-19 est « une excellente publicité » pour les entreprises israéliennes et l’ensemble de l’économie, a-t-il déclaré.
Selon M. Cohen, l’intérêt accru des investisseurs américains contribue à stimuler l’intérêt d’autres régions, notamment de la Chine et de l’UE. « Le fait que les États-Unis soient les premiers à participer à des rounds d’investissement importants ouvre les portes à d’autres grands investisseurs internationaux, notamment les acteurs chinois », a-t-il déclaré. « Avec une maturité croissante d’autres régions comme l’Asie et le CCG, Israël peut de façon réaliste devenir, un jour, le foyer de plus de 100 licornes. »
Les investisseurs ont injecté quelque 10 milliards de dollars dans les start-ups israéliennes en 2020, et 5,4 milliards de dollars au premier trimestre de cette année.
Catalyst Investments est un fonds créé par le français Edouard Cukierman, Yair Shamir et Boaz Harel, qui gère plus de 400 millions de dollars d’investissements. Le fonds se concentre sur la promotion de start-ups de taille moyenne dans des domaines tels que les télécommunications, la production avancée, l’informatique, les équipements médicaux et les sciences de la vie. Parmi les principales entreprises de son portefeuille figurent : Mobileye, Tufin Technologies, Taboola, ou encore Arbe Robotics.