Les tunnels sont toujours intacts selon le Hamas
Le combattant de Gaza explique que le réseau est endommagé mais fonctionnel ; le journaliste prétend diffuser depuis un tunnel sur le frontière israélienne
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Malgré les efforts militaires israéliens de détruire tous les tunnels conduisant de la bande de Gaza vers le territoire Israélien, le Hamas dispose encore de tunnels pour entrer en Israël, selon les déclarations d’Abu Laith, commandant du Hamas au journal le Times of London. Il a prévenu qu’Israël n’aura « aucune sécurité » tant que Gaza non plus.
Lors d’une manifestation dans la ville de Gaza jeudi, un porte-parole du Hamas a déclaré que le groupe disposait encore de tunnels qui s’étendaient « à l’intérieur de l’entité sioniste ». Mushir al-Masri a déclaré qu’il utiliserait ces tunnels lorsque les attaques contre Israël reprendraient vendredi matin si les exigences n’étaient pas remplies.
La déclaration s’inscrit à la suite d’un programme d’Al-Jazeera de mercredi qui montrait son correspondant dans ce que l’on présentait comme un tunnel d’attaque opérationnel sur la frontière entre Israël et Gaza.
Abu Laith, âgé de 43 ans et combattant des brigades Izz al-Din al-Qassam, qui s’est aventuré hors de sa maison lors du cessez-le-feu avec Israël, a déclaré au journal britannique que l’organisation terroriste disposait toujours « d’assez de roquettes, plus que l’ennemi ne l’imagine », avec lesquelles elle pouvait viser Israël.
Tout en admettant que certains des « tunnels de terreur » que le Hamas avait creusés pour attaquer Israël s’étaient « partiellement effondrés », il a déclaré que le réseau de tunnel dans son ensemble n’avait pas été détruit.
Il a indiqué que la soif de combat de ses camarades du Hamas n’avait pas été étenchée non plus. « Ils préfèreraient mourir sur le champ de bataille plutôt que d’être des martyrs à la surface », a-t-il déclaré.
« Nous nous sommes préparés pour une longue bataille. Nous pouvons cibler des villes que nous n’avons même pas frappées dans cette guerre. Nous pouvons à nouveau franchir la frontière israélienne « , déclare-t-il. « Nous ne nous battons qu’à 10% de nos forces, le reste est en attente ».
Abu Laith, un combattant aguerri, a également dit que ce conflit avec Israël était le plus brutal qu’il avait vu depuis son arrivée au Hamas dans les années 1990 lors de la première Intifada.
« C’était un conflit complètement différent de ceux du passé, explique-t-il. En 2008, les frappes et la surveillance aériennes nous avaient surpris. Cette guerre nous a coûté cher, alors nous avons fait des plans stratégiques pour déplacer la bataille de la surface au sous-sol. »
Il était catégorique que le Hamas, en grande partie, n’a pas été réarmé en recevant des armes de l’étranger.
« Nous avons été accusés de recevoir des fonds de l’étranger, mais la plupart de nos armes sont fabriquées par les Palestiniens localement, malgré que nous soyons assiégés », a déclaré Abu Laith, tenant une munition et soulignant que le Hamas dipose même d’ingénieurs féminins dans ses rangs. « Nous faisons entrer en contrebande le matériel à travers les tunnels et la mer ».
Mercredi soir, Al-Jazeera a fait un reportage depuis un tunnel dans la bande de Gaza qui, selon le correspondant Tamer Mishal, s’étend dans le territoire israélien.
Il n’y a pas eu de confirmation indépendante de cette déclaration.
« Les tunnels de haute qualité de résistance continuent à être le secret derrière ses attaques surprises réussies. Voici un des tunnels de la frontière entre Gaza et Israël. Les brigades Al-Qassam expliquent que les tunnels restent opérationnels, et que leurs capacités cachées sont même plus grandes que ce que l’on a vu jusqu’à présent », a-t-il déclaré, selon une traduction de MEMRI.
« En surface ou sous terre, la résistance palestinienne s’est préparée à l’agression israélienne. Elle a démontré une capacité à surprendre l’ennemi et à lui infliger des pertes. Tandis que les négociations continuent, la résistance dit qu’elle est prête pour toutes les options et pour tous les sacrifices nécessaires afin d’obtenir ses exigences et celles du peuple ».
Un membre du Hamas sur place a déclaré : « A la lumière des circonstances, nous, des brigades Al-Qassam, n’avons pas reçu d’ordres de nos commandants de quitter le champ de bataille. Nous sommes en alerte, et nous ne quitterons pas cet endroit tant que notre ennemi oppresseur ne se pliera pas aux termes de la résistance, qu’il le veuille ou non ».