Israël en guerre - Jour 344

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L’ex-envoyée américaine Haley défend le timing de la révélation du plan de paix

Pour l'ex-ambassadrice à l'ONU, en visite en Israël, Washington ne pouvait plus attendre qu'Israël sorte de l'impasse politique ; elle pourrait se présenter à la présidence en 2024

L'ex-ambassadrice aux Nations unies  Nikki Haley pendant un entretien accordé à la Douzième chaîne israélienne, le 26 janvier 2020 (Capture d'écran : Douzième chaîne)
L'ex-ambassadrice aux Nations unies Nikki Haley pendant un entretien accordé à la Douzième chaîne israélienne, le 26 janvier 2020 (Capture d'écran : Douzième chaîne)

L’ex-ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, a défendu la révélation imminente du plan de paix américain, rejetant l’idée que l’administration Trump tentait de venir en aide au Premier ministre Benjamin Netanyahu dans sa campagne pour les prochaines élections.

Dans un entretien diffusé dimanche par la Douzième chaîne, Haley, qui se trouve actuellement en Israël, a évoqué le plan de paix très attendu et la période qu’elle a passée à l’ONU. Elle a également laissé entendre qu’elle pourrait se présenter à la présidence américaine en 2024.

Le président américain Donald Trump est sur le point de révéler le contenu de sa proposition et doit rencontrer Netanyahu ainsi que son principal adversaire, le leader du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, à Washington à partir d’aujourd’hui.

Selon des informations parues dans les médias, le moment choisi pour la divulgation du plan accordant des concessions sans précédent à Israël a conduit de nombreux responsables politiques et commentateurs à dire qu’il semblait relever d’un effort du leader américain pour stimuler la campagne électorale de Netanyahu avant le scrutin du 2 mars.

Alors qu’on lui demandait si le plan de paix voulait être une « bouée de sauvetage politique » lancée en direction du Premier ministre israélien, Haley a répondu que « les gens disent la même chose au sujet de Trump aux États-Unis et je ne crois pas non plus que ce soit vrai ».

Trump se trouve actuellement au cœur d’une procédure de destitution.

Elle a expliqué que le plan avait été conçu minutieusement, sur une période très longue et qu’il y aurait toujours certains qui pourraient estimer « qu’il a été dévoilé trop tôt ou trop tard ».

« Israël se dirige vers ses troisièmes élections, nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre que ces scrutins répétés cessent », a-t-elle clamé, se référant à l’impasse politique qui a échoué à produire un gouvernement au cours des deux dernières élections.

L’ex-diplomate a dit qu’elle espérait que l’impasse en Israël pourrait être résolue, affirmant ne pas vouloir « que la région puisse considérer Israël comme vulnérable ».

Nikki Haley prend la parole lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Moyen Orient, le 19 novembre 2018. (Autorisation)

Concernant le plan de paix, Haley a déclaré avoir vu une version antérieure de la proposition et qu’elle était « bien réfléchie ».

« Elle ne compromet pas la sécurité nationale d’Israël et améliore la qualité de vie des Palestiniens », a-t-elle noté. « J’espère que les deux parties lui offriront sa chance ».

Elle a souligné que Washington n’avait pas l’intention d’imposer le plan aux parties concernées, apportant simplement une manière d’aller de l’avant.

Haley, qui démissionné de ses fonctions en décembre 2018, avait été saluée en Israël et au sein de la communauté pro-israélienne aux États-Unis pour son soutien sans faille à l’État juif à la tribune des Nations unies.

Elle a admis devant la Douzième chaîne qu’elle ne « savait pas grand-chose au sujet d’Israël » lorsqu’elle était arrivée à l’ONU, mais elle a indiqué que son objectif avait été de savoir « comment changer la culture » au sein de l’organisation internationale.

« Ce qu’on peut dire, c’est que la session consacrée au Moyen-Orient n’est plus une séance de dénigrement d’Israël », a-t-elle noté. « Elle s’intéresse dorénavant à toute la région ».

Fille de parents indiens, elle a expliqué que le lien particulier qu’elle entretient avec Israël provient des similarités qui existent entre les cultures juive et indienne.

« Plus j’avançais, plus j’aimais Israël et je pense que c’est parce que j’ai des affinités avec le peuple juif », a-t-elle dit. « La pensée est très similaire à celle de la communauté indienne : l’éducation et la famille, le mode de vie se ressemblent beaucoup ».

« J’apprécie le désir de vouloir simplement être traité équitablement », a-t-elle continué.

L’ex-ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley au mur Occidental à Jérusalem, le 26 juin 2019. (Crédit : Oren Ben Hakon/Israel Hayom)

Sa décision de quitter son poste aux Nations unies a été motivée par son désir de passer plus de temps auprès de sa famille, a-t-elle précisé.

Haley a émis l’hypothèse que sa survie au sein de l’administration Trump – dans laquelle des responsables, à tous les niveaux, ont abruptement quitté leurs fonctions ou été renvoyés – avait été due au fait qu’elle disait toujours ce qu’elle pensait véritablement au président américain.

« Je disais au président la vérité indépendamment de la situation », a-t-elle expliqué, ajoutant que l’occupant du bureau ovale l’avait « toujours écoutée ».

Haley se trouvait en Israël pour établir un partenariat avec le Centre israélien des addictions, une cause qu’elle soutient fortement.

Interrogée sur la procédure de destitution en cours contre Trump, elle a clamé qu’elle croyait en l’innocence du président. Trump est soupçonné d’avoir suspendu les aides militaires apportées à l’Ukraine pour forcer le pays à enquêter sur un candidat à la présidence démocrate, puis d’avoir obstrué une enquête du Congrès sur ses actions.

Alors qu’il lui était demandé si elle pensait que Trump avait commis des actes répréhensibles, Haley n’a exprimé aucune hésitation, répondant : « Non ».

Elle a démenti avec force les rumeurs disant qu’elle prévoyait de remplacer Mike Pence comme choix de Trump à la vice-présidence lors du scrutin de 2020, mais elle s’est montrée prudemment ouverte à l’idée de se présenter elle-même à la Maison Blanche en 2024.

« C’est simplement trop tôt », a-t-elle indiqué. « C’est facile d’en parler pour les gens. Mais c’est dur à faire, c’est dur de se présenter à la présidence des États-Unis ».

« Si ça doit arriver, alors ça arrivera », a-t-elle continué.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU Nikki Haly le vendredi 28 septembre 2018 à New York. (Avi Ohayon /GPO)

Parmi les initiatives majeures entreprises par les États-Unis à l’ONU pendant son mandat, la décision du pays de se retirer du Conseil des droits de l’Homme, la fin du financement de l’agence des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens et la défense de la reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d’Israël par le président américain Donald Trump.

Netanyahu et Gantz doivent rencontrer Trump, séparément et en privé, lundi à la Maison Blanche. Le Premier ministre et Trump devraient s’entretenir sur des questions sensibles mardi.

Le plan – qui, d’après Trump, sera rendu public avant sa deuxième rencontre mardi avec Netanyahu – devrait favoriser fortement Israël, et il est improbable qu’il soit soutenu par la communauté internationale s’il devait saper la perspective d’une solution à deux États.

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