Liban : le Premier ministre milliardaire dément les accusations de blanchiment d’argent en France
Najib Mikati est l'un des hommes les plus riches du Liban, pays dont la situation économique est catastrophique
Le milliardaire et Premier ministre par intérim du Liban a réfuté jeudi toutes les allégations de blanchiment d’argent à la suite d’une plainte déposée en France par deux groupes de lutte contre la corruption cette semaine.
La plainte contre Najib Mikati a été officiellement déposée mardi auprès du parquet national financier français par l’organisation non gouvernementale anti-corruption française Sherpa et le Collectif des victimes de pratiques frauduleuses et criminelles.
Dans un communiqué, Sherpa a déclaré que l’objectif était de « faire la lumière sur les conditions dans lesquelles des personnalités politiques libanaises comme Najib Mikati ont accumulé des richesses considérables et sur le rôle des intermédiaires financiers qui ont facilité ces acquisitions ».
Les sommes d’argent en question n’ont pas encore été communiquées.
Le groupe a déclaré avoir attiré l’attention des procureurs français sur les conditions dans lesquelles Mikati « a accumulé des actifs importants en France ». « La plainte met également en cause l’origine des fonds qui ont transité par le système bancaire français. »
Mikati a déclaré que lui et les membres de sa famille ont toujours agi dans le respect de la loi, dans une déclaration publiée par l’agence de presse nationale du Liban. Le communiqué défend « l’intégrité » de la famille et affirme que ses affaires sont caractérisées par une « transparence totale ».
Les procureurs français n’ont pas encore décidé si une enquête serait ouverte.
Mikati, 68 ans, est l’un des hommes les plus riches du Liban et occupe le poste de Premier ministre par intérim depuis 2021.
Le salaire minimum vaut à peine 100 dollars depuis l’effondrement de l’économie libanaise fin 2019, qui a plongé la majorité de la population dans la pauvreté, selon l’ONU.
Si avant le 7 octobre, la Banque mondiale émettait des prévisions positives dues notamment à la bonne saison touristique estivale, son dernier rapport indiquait que l’économie libanaise devrait replonger à cause de la guerre.