Liberman appelle à rejeter l’enquête du CDH
Le ministre des Affaires étrangères israélien menace aussi d'éliminer les leaders politiques et militaires du Hamas
Le ministre des Affaires étrangères, Avidgor Liberman, a déclaré mercredi qu’Israël ne devrait pas coopérer avec les enquêteurs de la commission d’enquête du Conseil des droits de l’Homme sur le conflit de Gaza.
Il a aussi menacé d’éliminer les dirigeants du Hamas s’ils ne rendaient pas les corps des deux soldats israéliens tués au combat.
Il a fait cette déclaration lors d’un déplacement dans le sud d’Israël. Le ministre, qui soutient une ligne politique dure, a dénoncé le panel d’enquête dirigé par le professeur William Schabas. Il exhorte Israël à ne pas participer à ses opérations pour éviter de leur donner toute forme d’approbation.
« Cette commission, désignée par le Conseil des droits de l’Homme, est une symphonie d’hypocrisie », assène-t-il. « Israël ne doit pas coopérer avec cette commission. Nous devons faire avec mais nous ne devons pas coopérer et donner de la légitimité à ceux qui haïssent Israël ».
Schabas a été nommé lundi pour diriger la commission qui enquêtera sur des crimes de guerre potentiels commis pendant le conflit.
Israël a rejeté l’enquête. Il considère qu’elle est biaisée et affirme que la nomination de Schabas – qui a demandé à ce que le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ancien président Shimon Peres soient jugés à la Cour pénale internationale de La Haye – prouve que les conclusions de ce rapport sont déjà prédéterminées.
Israël n’a pas fait de déclaration officielle sur un possible boycott de la commission, comme il l’avait fait précédemment pour l’enquête sur l’opération Plomb durci de 2008-2009. Mercredi, la radio de l’armée a annoncé que les hauts responsables pensaient à ne pas coopérer avec Schabas.
Liberman a aussi affirmé qu’il n’y aurait pas d’accord de cessez-le-feu de longue durée tant que les dépouilles des soldats tués, Oron Shaul et Hadar Goldin, ne seront pas rendues.
« Si les corps ne sont pas rendus, les dépouilles de Mohammed Deif [leader des Brigades Ezzedine al-Qassam] et d’Ismaël Haniyeh [Premier ministre de la bande de Gaza] et de tous les leaders du Hamas leurs seront retournées », affirme-t-il, en les menaçant de manière à peine voilée.
Le ministre, qui avait exhorté à une riposte plus violente aux attaques gazouies, met en garde sur le fait que si, après la fin du cessez-le-feu de 72 heures qui va prendre fin à minuit mercredi, il y a alors une résurgence des attaques sur Israël, le pays devra aspirer à une victoire militaire sur le Hamas, [qui mettra fin au conflit] une bonne fois pour toutes.
« L’Etat d’Israël ne peut pas se permettre de continuer une guerre d’usure », affirme-t-il. « De ce fait, nous devons les vaincre même si le coût vaut une escalade [de la violence]. Nous devons prendre l’initiative, même au prix d’une escalade importante, nous devons en finir avec cette histoire aussi rapidement que possible à travers une fin décisive ».
Les négociateurs israéliens et palestiniens travaillent avec les médiateurs égyptiens au Caire pour tenter d’aboutir à une trêve durable après un mois de conflit entre Israël et le Hamas. Cependant, mercredi, les sources israéliennes et palestiniennes ont affirmé qu’il y a encore des écarts [entre les demandes des] deux parties.
Israël a lancé son opération Bordure protectrice le 8 juillet dans le but de stopper les tirs de roquettes de Gaza sur ses villes et villages. Plus tard, l’Etat hébreu a étendu l’opération au sol pour localiser et détruire le réseau des tunnels d’attaques, creusés par le Hamas sous la frontière, qui étaient utilisés pour s’infiltrer en Israël et perpétrer des attentats.