Liberman : aucun compromis sur les questions de religion et d’Etat
Le leader de Yisrael Beytenu évoque le mariage civil, les transports publics le samedi et l'abolition de la loi contre les commerces pendant Shabbat comme 'minimum'
Le leader de Yisrael Beytenu, le député Avigdor Liberman, a publié vendredi une liste de demandes concernant les questions de religion et d’Etat, disant qu’elles étaient le « minimum » absolu à satisfaire pour que le parti laïc accepte d’entrer dans des négociations visant à former un gouvernement de coalition.
Dans un post publié sur sa page Facebook, Liberman a demandé l’adoption d’une loi – sans amendement – obligeant les membres de la communauté ultra-orthodoxe à faire leur service dans l’armée qu’il avait élaborée lorsqu’il était encore ministre de la Défense. Les partis ultra-orthodoxes, qui représentent une communauté qui rejette très largement le service militaire obligatoire, avait demandé que le texte soit modifié et que les quotas annuels d’enrôlement soient révisés à la baisse.
Liberman a ensuite déclaré qu’il réclamait l’abolition d’une législation interdisant l’ouverture des petits commerces le samedi. Sous les termes de la loi dite des « petits commerces », qui a été adoptée l’année dernière seulement, le ministère de l’Intérieur a le pouvoir de superviser et de rejeter des ordonnances locales relatives aux entreprises dont l’ouverture est autorisée lors du Shabbat – journée juive de repos qui s’étend du vendredi soir jusqu’à la nuit de samedi.
De la même manière, les transports publics doivent être autorisés à circuler le samedi à la discrétion de toutes les municipalités, a statué Liberman. En Israël, les bus et les trains ne fonctionnent généralement pas dans les villes à majorité juive du vendredi soir au samedi, avant le crépuscule. Les Israéliens laïcs critiquent depuis longtemps leur mobilité réduite pendant le week-end et Tel Aviv a récemment lancé un service gratuit de mini-bus pour résoudre le problème.
De plus, a écrit Liberman, les rabbins municipaux doivent pouvoir avoir l’autorité de mener à bien des conversions au judaïsme et il doit y avoir des droits illimités au mariage civil.
Actuellement, le mariage et la conversion sont contrôlés par le rabbinat orthodoxe, qui refuse le mariage civil. Des parcours alternatifs à la conversion sont une demande déterminante de la communauté russophone où un grand nombre de personnes cherchent à se convertir au judaïsme, mais ne souhaitent pas adopter les pratiques ultra-orthodoxes réclamées par certains, au sein du grand rabbinat israélien.
De plus, un plan accepté par le gouvernement portant sur la construction d’une zone de prière pluraliste, au mur Occidental, doit être dégelé et mis en oeuvre, a noté Liberman.
« Ce package minimum est valable aujourd’hui pour toutes les parties intéressées », a écrit Liberman.
Liberman a souligné qu’il avait avancé des requêtes similaires immédiatement après les élections du mois de septembre. Une différence notable toutefois : le politicien n’exige plus que la communauté ultra-orthodoxe applique le programme de l’Education nationale, qui se concentre sur des matières laïques, dans ses propres écoles religieuses.
La Treizième chaîne a fait savoir que les partis ultra-orthodoxes avaient demandé à Liberman de soumettre une liste finale de ses demandes après qu’il a déclaré, jeudi, que si le Premier ministre avait été prêt à faire des compromis sur les questions relatives à la religion et à l’Etat, il était prêt à rejoindre un gouvernement de droite aux côtés des partis religieux.
Liberman — qui avait refusé de s’allier au gouvernement de Netanyahu au mois de mai en raison de désaccords avec les partis orthodoxes sur le service militaire des élèves de yeshiva – prône un gouvernement d’unité constitué du Likud, de Kakhol lavan et de Yisrael Beytenu.
« Nous sommes à un pas seulement d’un troisième scrutin inutile », a écrit Liberman vendredi, répétant son appel à la formation d’un gouvernement d’unité.
Deux séries d’élections, au mois d’avril et au mois de septembre, n’ont pas permis de former un gouvernement élu – une première dans l’histoire politique israélienne. La Knesset a dorénavant jusqu’au 11 décembre pour que les législateurs s’accordent sur un député qu’ils chargeraient de la mission de mettre en place un gouvernement. Le cas échéant, le parlement sera dissous et un troisième scrutin sera organisé, probablement au mois de mars.
Dans la mesure où le Likud de Netanyahu et Kakhol lavan de Benny Gantz ont été dans l’incapacité de mettre en place un gouvernement suite au vote du 17 septembre, des spéculations laissent entendre que d’autres candidats – comme Gideon Saar, du Likud ou Yuli Edelstein, président de la Knesset – pourraient tenter de rassembler les signatures de 61 députés qui leur donnerait le droit de tenter de former une coalition.
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