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Liberman, pas contre de gracier Netanyahu tant qu’il quitte la politique

Le chef d'Yisrael Beytenu ne dit pas explicitement s'il s'oppose à l'immunité pour le Premier ministre, mais parle d' "un sentiment de fatigue" à la Knesset à son égard

Avigdor Liberman, chef du parti de Yisrael Beitenu, lors d'une déclaration à la presse, à Jérusalem, le 11 décembre 2019. (Menahem KAHANA / AFP)
Avigdor Liberman, chef du parti de Yisrael Beitenu, lors d'une déclaration à la presse, à Jérusalem, le 11 décembre 2019. (Menahem KAHANA / AFP)

Le chef du parti Yisrael Beytenu, Avidgor Liberman, a déclaré jeudi qu’il soutiendrait un accord dans lequel le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait la possibilité d’éviter la prison en échange de son retrait de la politique.

Netanyahu est visé par des chefs d’accusation dans trois affaires de corruption et chercherait à obtenir l’immunité de la Knesset. Cette déclaration constitue le dernier signe qu’il aura probablement du mal à obtenir le soutien de Liberman pour son immunité, si son bloc religieux de droite n’obtient pas les 61 sièges nécessaires après les élections de mars prochain.

Le n°1 d’Yisrael Beytenu a fait savoir au site d’information Ynet qu’il soutenait « un accord [pour que le Premier ministre] puisse prendre sa retraite avec dignité », affirmant qu’il y avait « un sentiment de fatigue » à l’égard de Netanyahu à la Knesset et le sentiment « [qu’] il est devenu un fardeau ».

Et d’ajouter : « Personne ne veut le voir en prison, mais personne ne veut le voir en politique non plus. Et tout le monde est vraiment prêt à lui donner l’opportunité de partir dignement ».

Il estime que s’il y avait une initiative pour une grâce présidentielle ou une action législative pour mettre fin aux poursuites contre Netanyahu en échange de sa démission, « je suis sûr qu’il y aura un soutien de toutes parts ». « Tout le monde ici pense qu’il a beaucoup apporté et qu’on devrait le laisser partir avec respect, mais tout le monde ne veut plus le voir [ici]. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu participe à une réunion avec le Premier ministre portugais au Palais Sao Bento à Lisbonne, le 5 décembre 2019. (PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP)

« Tout footballeur, même le meilleur, doit savoir quand raccrocher les crampons », a-t-il encore ajouté.

Liberman n’a pas explicitement dit qu’il ne soutiendrait pas l’immunité pour le Premier ministre s’il faisait une telle demande au Parlement, mais il a confié : « Il n’aura pas de majorité pour l’immunité. Même au sein du Likud, il y a beaucoup d’objections. »

Il faisait ici allusion à l’opposition à l’immunité de Netanyahu pendant les négociations de coalition qui ont pris fin mercredi, mais a refusé de faire une déclaration explicite, ce qui pourrait signifier qu’il était dans une perspective de négociation visant à faire pression pour former un gouvernement.

A LIRE : Une ex-procureur déplore l’échec de l’inculpation de Liberman

Les Israéliens doivent retourner aux urnes le 2 mars pour la troisième fois en moins d’un an après que deux scrutins n’ont pas permis la formation d’un gouvernement.

Considéré comme un faiseur de rois, le faucon Liberman a refusé de rejoindre une coalition de droite et ultra-orthodoxe dirigée par Netanyahu, et a été accusé par le Likud d’être à l’origine du bourbier politique.

Au lieu de cela, il avait exigé la formation d’un gouvernement d’unité entre le Likud et son rival centriste Kakhol lavan, mais le Likud l’avait conditionné à ce que Netanyahu reste en place pendant plusieurs mois, selon un principe de rotation du pouvoir, et la formation centriste estime que les charges contre Netanyahu le disqualifiaient du poste de Premier ministre.

Mercredi, quelques heures avant la dissolution de la Knesset, les informations se sont multipliées sur la possibilité que Netanyahu annonce qu’il ne demanderait pas l’immunité parlementaire – afin de contrecarrer l’annonce de Kakhol lavan selon laquelle le parti centriste envisagerait sérieusement de former une coalition avec Netanyahu et d’éviter une nouvelle élection s’il en faisait ainsi.

Liberman, qui a fait état de l’existence d’une rébellion importante mais souterraine au sein du Likud contre son chef, a déclaré que l’idée avait en fait été lancée par des ministres du Likud inquiets de l’impasse actuelle.

« La personne qui est allée voir Netanyahu pendant la nuit au nom des ministres du Likud n’était autre que le chef de son équipe de négociation, le ministre du Tourisme Yariv Levin, qui lui a demandé de renoncer à cette immunité », a relaté Liberman.

« J’ai vu les porte-parole de Netanyahu se regrouper autour de David Bitan qui a dit dans une interview que c’était la dernière chance de Netanyahu d’obtenir les 61 [députés] », a-t-il ajouté. « Je pense que quiconque se promenait [à la Knesset] ressentait de la fatigue. Malheureusement, il est devenu un fardeau. »

Le ministre du Tourisme Yariv Levin à l’hôtel Kfar Maccabia à Ramat Gan, le 27 octobre 2019. (Tomer Neuberg/Flash90)

Le chef du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, a déclaré mercredi que le pays n’était confronté à un autre vote uniquement parce que Netanyahu demande l’immunité contre les poursuites.

Il a accusé : « Il semble maintenant que nous allons entrer dans un troisième cycle électoral aujourd’hui à cause de la tentative de Netanyahu d’obtenir l’immunité. »

Netanyahu n’a pas encore annoncé s’il demanderait l’immunité contre les poursuites, mais cela semble très probable.

A LIRE : Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

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