Libye : Macron veut un cessez-le-feu « crédible, durable et vérifiable »
Le président français souhaite que la conférence de Berlin permette la relance du processus politique sous l’égide des Nations unies et du dialogue inter-libyen
Le président français Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité que le cessez-le-feu, entré en vigueur dimanche entre les parties en Libye, soit « crédible, durable et vérifiable » pour créer les conditions d’une reprise du dialogue inter-libyen, a rapporté lundi l’Elysée.
Emmanuel Macron l’a exprimé lors d’un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, qui réunit dans la journée à Moscou le chef du Gouvernement libyen d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU, Fayez al-Sarraj, et son rival, le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen.
Au cours de la discussion, le président français « a souligné la nécessité que le cessez-le-feu annoncé soit crédible, durable et vérifiable, ainsi que son souhait que la conférence de Berlin permette la relance du processus politique sous l’égide des Nations unies et du dialogue inter-libyen », indique la présidence française dans un communiqué.
Paris souhaite que cette conférence, qui réunira sous l’égide de l’ONU au moins dix pays (les cinq membres du Conseil de sécurité – l’Allemagne, la Turquie, l’Italie, l’Égypte et les Émirats arabes unis), puisse se « tenir vite », d’ici la fin janvier.
« Si nous arrivons à la conférence avec un cessez-le-feu admis par les deux parties, nous aurons certainement fait un grand pas », a souligné une source diplomatique française. Avec l’objectif, à Berlin, de « consolider le consensus international pour faciliter la reprise du dialogue interlibyen », précise-t-elle.
Mais il faut pour cela prendre en compte les réalités du terrain, notamment le fait que les forces du général Haftar tiennent « une bonne partie de la Libye », et que l’homme fort de l’est du pays a donc « un rôle politique à jouer », selon cette source.
La France n’est « pas pro-Haftar ou pro-Sarraj », elle « soutient les efforts de l’ONU » et de son émissaire en Libye, Ghassan Salamé, souligne-t-elle, en précisant que l’Union africaine a également « un rôle important à jouer pour le dialogue entre les Libyens ».
Entre l’arrivée sur le terrain libyen de la Turquie, la présence suspectée de mercenaires russes et l’existence d’une multitude de groupes armés – notamment des milices jihadistes, des trafiquants d’armes et des passeurs de migrants – les pays européens craignent de voir le conflit libyen s’internationaliser et dégénérer.