Israël en guerre - Jour 466

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Licences suspendues pour un fabricant israélien de drones

L’entreprise israélienne de défense a prévenu la bourse de la décision selon laquelle le PDG et d'autres officiels ne peuvent pas vendre les produits de l’entreprise à l'étranger

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Le drone Aerostar de Aeronautics Ltd (Crédit : Times of Israël Staff)
Le drone Aerostar de Aeronautics Ltd (Crédit : Times of Israël Staff)

Dimanche, le ministère israélien de la Défense a suspendu les licences d’exportations de trois officiels d’un fabricant de drone suspecté d’avoir testé l’un de ses « drones suicide » contre l’armée arménienne en 2017, à la demande de son client, l’Azerbaijan, en violation de la loi israélienne.

Beaucoup de détails de l’affaire restent encore sous embargo après une décision judiciaire.

Dimanche, Aeronautics Ltd., une entreprise cotée en bourse, a informé la Bourse de Tel Aviv de l’évolution de la situation.

Le ministère de la Défense a ensuite confirmé qu’il bloquait les licences d’exportation de trois officiels dans l’entreprise – le PDG Amos Matan, le vice PDG Meir Rizmovitch et un troisième employé dont l’identité n’a pas été dévoilée – en attendant une audience officielle.

« Ils ne pourront pas travailler avec des officiels étrangers pour des exportations de défense », a déclaré l’entreprise.

La suspension restera en vigueur jusqu’à ce qu’un verdict soit rendu dans l’affaire.

L’annonce est intervenue deux semaines après que l’entreprise de défense Rafael a accepté d’acheter Aeronautics pour 850 millions de shekels (203,4 millions d’euros).

En août 2018, le Bureau du Procureur d’Etat a annoncé qu’il avait l’intention d’inculper Matan, Rizmovitch et d’autres officiels de l’entreprise en lien avec un possible test illégal avec feu réel de son drone Orbite 1K.

Le communiqué annonçant l’intention de convoquer les membres de l’entreprise expliquait qu’ils étaient suspectés de fraude, entre autres violations de la Loi de contrôle de exportations de défense, qui empêche les exportations non autorisées d’équipements de défense et de collecte de renseignement.

Dans un communiqué répondant aux convocations d’audiences, Aeronautics a déclaré : « Nous sommes convaincus qu’après la première présentation de notre position, le Bureau du Procureur d’Etat en viendra à la conclusion logique qu’il n’y a pas de raisons de renvoyer devant un tribunal l’entreprise ou certain de ses membres, et l’affaire sera classée ».

En août 2017, des articles avaient affirmé que l’entreprise était suspectée d’avoir utilisé son drone kamikaze Orbite 1K pour attaquer les forces arméniennes dans la région contestée du Haut-Karabagh lors d’une démonstration pour des officiels azéris. Une copie de la plainte avait fuité dans le journal Maariv.

L’Unité des enquêtes criminelles internationales de la police israélienne, la division d’enquête du ministère de la Défense et le Bureau du Procureur d’Etat ont lancé une enquête sur la conduite d’Aeronautics, mais une interdiction de publication a été placée sur de nombreux éléments du dossier.

Avec le lancement de l’enquête, l’entreprise a déclaré qu’elle n’avait plus l’autorisation de vendre le modèle Orbite 1K à son « client central ‘A’ » – sans donner le nom du pays, pour respecter l’interdiction de publication imposée par le tribunal.

Cette interdiction était toujours en vigueur dimanche.

Aeronautics est accusé d’avoir envoyé une équipe à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, pour faire une démonstration du drone Orbite 1K, qui peut être équipé de petites charges explosives d’un à deux kilogrammes, et lancé sur une cible ennemie dans une mission « suicide ».

Selon la plainte déposée contre l’entreprise, alors que l’on procédait à la démonstration du drone kamikaze à l’armée azerbaïdjanaise en juillet 2017, on a demandé à l’entreprise de réaliser un test du système à feu réel contre une position militaire arménienne. Les deux pays s’affrontent sporadiquement depuis près de 25 ans.

Un tel test serait illégal selon la loi israélienne, puisqu’il faudrait obtenir un permis rarement octroyé pour mener des démonstrations contre des cibles réelles. Dans ce cas, Aeronautics aurait eu très peu de chance d’obtenir un tel permis, car Israël ne considère pas l’Arménie comme un État ennemi.

Les deux Israéliens qui opéraient les deux drones Orbite 1K lors de la démonstration ont refusé de mener l’attaque, malgré les menaces répétées de leurs supérieurs, a annoncé Maariv.

Deux membres importants de la délégation d’Aeronautics envoyée à Bakou ont alors tenté d’accéder à la requête de l’Azerbaïdjan, mais, par manque d’expérience, ils n’ont pas atteint directement leurs cibles, avait rapporté l’article.

Aeronautics, basée à Yavneh, a démenti ces affirmations quand les articles sont parus, déclarant « n’avoir jamais effectué une démonstration contre des cibles réelles, y compris dans ce cas ».

Aeronautics, qui se spécialise dans les technologies de drones, produit d’autres drones similaires à l’Orbite 1K mais qui ne disposent pas de capacités d’attaque et peuvent seulement être utilisés pour des missions de reconnaissance. Azad Systèmes, un fournisseur d’Aeronautics qui est dirigé par le ministère de la Défense d’Azerbaïdjan, produit actuellement au moins deux modèles de type Orbite. Des agences de presse du pays ont annoncé que l’Azerbaïdjan disposait aussi de ses propres modèles de drones kamizazes.

En 2016, Azerbaïdjan a utilisé un autre drone kamikaze israélien, un modèle Harop des Industries aérospatiales israéliennes, dans l’attaque sur un bus qui a tué sept Arméniens.

L’Azerbaïdjan est l’un des plus importateurs majeurs d’équipements militaires israéliens et est vu comme un allié clef de l’état juif. En effet, il partage une frontière avec l’ennemi juré d’Israël, l’Iran, et fournit entre 25 et 40% du pétrole d’Israël. En 2016, le président du pays, Ilham Aliyev, a révélé que l’Azerbaïdjan avait acheté pour environ 5 millairds de dollars d’armes et de systèmes de défense à Israël.

Israël a été critiqué pour sa coopération avec l’Azerbaïdjan à cause de violations de droits de l’homme dans le pays, même s’il s’agit d’un des seuls pays à majorité musulmane avec lequel Israël bénéficie d’une relation ouvertement positive.

Jacob Magid a contribué à cet article.

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