Lilach Kipnis, 60 ans, experte en traumatismes de l’enfance et militante pour la paix
Citoyenne israélo-italienne assassinée, au kibboutz Beeri, le 7 octobre 2023
Lilach Havron Kipnis, 60 ans, a été assassinée par des terroristes palestiniens du Hamas dans le kibboutz Beeri le 7 octobre.
Lilach et son époux, Eviatar, tous deux citoyens italo-israéliens, ont d’abord été considérés otages, comme de nombreux autres membres de leur famille élargie.
Mais le 17 octobre, la famille a appris que la dépouille d’Eviatar Kipnis, 65 ans, avait été identifiée. Le 23 octobre, la famille a appris que Lilach avait également été déclarée morte.
La famille pense que le Hamas détient toujours la sœur de Lilach, Shoshan Haran, 67 ans, la fille de Shoshan, Adi, 38 ans, psychologue, son mari Tal, et leurs deux enfants Yahel Neri, 3 ans, et Naveh, 8 ans ; la belle-sœur de Shoshan, Sharon Avigdori, psychologue spécialisée, et sa fille de 12 ans, Noam. L’époux de Shoshan, Avshalom Haran, a été retrouvé mort le jour même où les restes d’Eviatar ont été découverts.
Aviv Havron, rédacteur à Yediot Aharonot et frère de Lilach, a déclaré que la famille avait à peine pu faire son deuil qu’elle continuait à se battre pour le retour de ses proches retenus captifs à Gaza, « parce qu’ils peuvent encore être sauvés ».
Lilach était une assistante sociale qui a traité pendant des années des enfants traumatisés. En 2021, elle avait écrit un livre pour enfants destiné à les aider à faire face à la douleur et à la peur des tirs de roquettes incessants, en se basant sur ses années de thérapie dans ce domaine.
Elle a terminé son livre, qui donne des conseils sur la manière de gérer les peurs et l’anxiété au milieu des tirs de roquettes et des sirènes, en espérant des jours meilleurs. « Le jour viendra, et j’espère qu’il viendra vite, nous nous assiérons tous ensemble et nous nous souviendrons qu’il fut un temps où tout nous surprenait – et tout serait normal. C’était une période difficile, mais elle est passée, et maintenant nous avons enfin une routine. »
Son fils, Nadav Kipnis, a déclaré au site d’information Ynet que sa mère « soignait principalement des enfants dans la région d’Eshkol [près de Gaza] ». « Et une partie essentielle de son travail consistait à traiter les traumatismes liés à la guerre et aux roquettes. Elle n’a pas écrit ce livre pour gagner de l’argent, mais plutôt pour fournir un outil aux parents dont les enfants vivent cette anxiété au quotidien. »
Yotam Kipnis, leur autre fils, a parlé lors des funérailles de sa mère des années passées à soigner des enfants traumatisés, ainsi que de son militantisme pour la paix.
« Car ma mère n’a pas seulement soigné les abimés de la guerre. Elle s’est aussi battue pour que les générations futures n’aient pas à y faire face. »
Selon Yotam, sa mère était active auprès de Women Wage Peace et Women in Black, des mouvements anti-guerre qui appellent à une solution négociée du conflit israélo-palestinien.
« Maman était membre de mouvements qui croyaient que nous méritons tous – sans distinction de religion, de race ou de sexe – un avenir meilleur », a-t-il déclaré.
« Son soutien à la paix provenait de son lien avec la terre et de sa profonde familiarité avec la guerre, mais aussi avec l’âme humaine. Car même dans les moments les plus sombres, maman n’a pas oublié à quoi ressemble la lumière. »