Guerre Israël/Hamas: Joann Sfar en appelle à « l’empathie »
Le dessinateur et réalisateur Joann Sfar, auteur du célèbre « Chat du rabbin », a appelé mardi soir à « l’empathie pour les membres des deux camps », lors d’une soirée organisée à Paris par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
« Je milite pour qu’on soit capable d’avoir de l’empathie pour les membres des deux camps », a-t-il déclaré devant un parterre de quelque 400 personnes, dans une salle du 8e arrondissement à Paris, un mois jour pour jour après l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël.
Il dit croire « plus » dans le pouvoir de « l’empathie que dans celui de l’humour », car « si l’empathie est là, on va pouvoir vivre ensemble ». Et il « regrette que toutes les grandes voix, des chanteurs, des footballeurs, ne mesurent pas… », avant d’être interrompus par des applaudissements.
« La réponse qui revient le plus » de la part de célébrités, dit-il, « est la peur de dire des bêtises, la peur de perdre son public. « Dans la population française, là où on a vu de l’indifférence ou de l’antisémitisme, je pense que pour beaucoup de personnes il y a eu la peur de dire des ‘conneries' », a ajouté Joann Sfar, qui déplore « l’impossibilité de la nuance ».
« Depuis un mois, je me sens, comme vous peut-être, comme un animal traqué », a dit le dessinateur, dont la famille maternelle est morte dans les camps. « Je suis français, il n’y a pas plus français que moi ».