Israël en guerre - Jour 493

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L’ONU débat d’une résolution de l’AP réclamant le départ d’Israël « des Territoires palestiniens occupés »

Ce texte non-contraignant, est basé sur un avis consultatif de la Cour internationale de Justice et donne une date-butoir de douze mois

Riyad Mansour, ambassadeur palestinien auprès des Nations Unies, arrive à la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le 10 septembre 2024, aux Nations Unies. (Crédit : AP Photo/Yuki Iwamura)
Riyad Mansour, ambassadeur palestinien auprès des Nations Unies, arrive à la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le 10 septembre 2024, aux Nations Unies. (Crédit : AP Photo/Yuki Iwamura)

Dans la journée de mardi, les États membres des Nations unies ont débattu d’une proposition soumise par l’Autorité palestinienne (AP) qui exige officiellement la fin du contrôle israélien sur les « Territoires palestiniens occupés » dans un délai de douze mois.

Le texte – qui a fait l’objet de vives critiques de la part d’Israël – s’appuie sur un avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice (CIJ), avis qui qualifie « d’illégal » le contrôle militaire exercé par Israël sur les territoires qui avaient été capturés pat Tsahal lors de la guerre des Six Jours, en 1967.

« Israël est dans l’obligation de mettre fin à sa présence illégale dans les territoires palestiniens occupés aussi rapidement que possible », est-il écrit dans l’avis qui avait été réclamé par l’Assemblée générale de l’ONU.

Les pays arabes avaient demandé l’organisation de cette session extraordinaire de l’Assemblée, quelques jours avant que des dizaines de chefs d’État et de gouvernement ne se rendent au siège de l’institution internationale, ce mois-ci, à l’occasion de l’Assemblée générale 2024.

« L’idée est d’utiliser les pressions de la communauté internationale au sein de l’Assemblée générale et le poids de la décision historique qui a été prise par la Cour internationale de Justice pour obliger Israël à changer de comportement », a déclaré lundi l’ambassadeur palestinien auprès de l’ONU, Riyad Mansour, qui a reconnu que le projet de résolution a « choqué de nombreux pays ».

Ce projet de texte – qui devait être voté mardi ou mercredi – « exige qu’Israël mette sans délai un terme à sa présence illégale dans les territoires palestiniens occupés » et ce, « au plus tard dans les douze mois suivant l’adoption de la dite résolution ».

L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Danny Danon, s’exprime lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Moyen-Orient au siège des Nations-Unis à New York, le 16 septembre 2024 à New York. (Crédit : ANGELA WEISS / AFP)

Une première version de la proposition n’accordait un délai qui n’était que de six mois.

La résolution a été fermement rejetée par Israël, mardi.

« Nous sommes réunis ici pour assister à la foire des Palestiniens à l’ONU, une foire où le mal est le bien, où la guerre est la paix, où le meurtre est justifié », s’est insurgé l’ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon.

« Comment avez-vous encore l’audace de poursuivre cette tradition d’adoption de résolutions unilatérales contre Israël ? », a-t-il ajouté.

L’envoyée américaine a également dénoncé un texte « incendiaire ».

Le projet de résolution – qui ne serait pas contraignant – « exige » également le retrait des forces israéliennes de Cisjordanie et de Gaza, l’arrêt des nouvelles implantations, la restitution des terres et des biens saisis aux Palestiniens et la possibilité, pour les Palestiniens déplacés, de rentrer chez eux.

Un paragraphe appelant les États-membres à cesser toutes les exportations d’armes vers Israël a toutefois disparu du projet de texte au cours des négociations.

« Les Palestiniens veulent vivre, ils ne veulent pas survivre. Ils veulent être en sécurité dans leurs foyers », s’est exclamé Mansour, mardi, alors qu’il ouvrait le débat sur la première résolution présentée par les Palestiniens de toute l’histoire des Nations unies.

« Combien de Palestiniens devront-ils donc être encore tués avant qu’un changement n’intervienne pour mettre un terme à cette inhumanité ?, » a-t-il continué.

Des magistrats à la Cour internationale de justice (CIJ) dans le cadre du recours déposé par l’Afrique du Sud sur un cessez-le-feu à Gaza, à La Haye, le 24 mai 2024. (Crédit : Nick Gammon/AFP)

L’avis de la CIJ a été « historique dans la mesure où c’est la première fois que la Cour examine l’occupation israélienne dans son ensemble », a poursuivi Mansour.

Pour sa part, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a condamné le projet de résolution en estimant qu’il était « incendiaire », notant qu’il « ne va pas faire avancer la cause de la paix ».

« Il ne reconnaît pas non plus, entre autres, que le Hamas, une organisation terroriste, exerce actuellement un pouvoir, un contrôle et une influence à Gaza », a-t-elle indiqué.

Dans sa décision du mois de juillet, la Cour Internationale de Justice avait déclaré que la politique israélienne d’implantations en Cisjordanie violait le droit international et qu’Israël avait annexé, dans les faits, de vastes parties du territoire – ainsi que Jérusalem-Est, désignée par l’État juif comme territoire israélien souverain en 1980 – en raison de certains aspects apparemment permanents du contrôle israélien exercé dans cette région.

Les conséquences juridiques de ces conclusions, selon la Cour, étaient qu’Israël devait mettre fin à son contrôle sur ces secteurs, cesser toute nouvelle activité d’implantation, « abroger toutes les lois et toutes les mesures créant ou maintenant ces situations illégales » – y compris celles qui, selon la Cour, étaient « discriminatoires à l’égard du peuple palestinien dans les territoires occupés ». Elle demandait à l’État juif de fournir des réparations pour tous les dégâts causés par ses « actes préjudiciables ».

De plus, la Cour avait déclaré que tous les États-membres de l’ONU étaient tenus de ne pas reconnaître les changements apportés au statut des territoires et qu’ils étaient aussi dans l’obligation de ne pas aider Israël dans son contrôle de ces secteurs, leur demandant de veiller à ce que tous les obstacles « entravant l’exercice, par le peuple palestinien, de son droit à l’autodétermination, soient enlevés ».

Alors que le Conseil de sécurité est largement paralysé par le conflit en cours à Gaza – Israël s’était retiré de l’enclave côtière de manière unilatérale en 2005 – l’Assemblée générale a adopté plusieurs textes en faveur des civils palestiniens dans le contexte de la guerre actuelle.

Au mois de mai, l’Assemblée avait soutenu, à une écrasante majorité, une résolution largement symbolique sur l’adhésion pleine et entière des Palestiniens aux Nations unies, avec 143 voix « Pour », neuf « Contre » et 25 abstentions.

Washington avait précédemment opposé son veto au Conseil de sécurité.

L’AP, basée en Cisjordanie, a redoublé d’efforts à l’encontre d’Israël, sur la scène internationale, depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre – une guerre qui avait commencé par le pogrom sans précédent qui avait été commis par les hommes armés du Hamas dans le sud de l’État juif. Ils avaient massacré plus de 1 200 personnes, des civils en majorité, et ils avaient kidnappé 251 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza. L’AP n’a pas condamné le pogrom.

Une voiture détruite lors d’une attaque terroriste palestinienne, à Sderot, en Israël, le 7 octobre 2023. (Crédit : Ohad Zwigenberg/AP Photo)

En riposte, Israël avait lancé une offensive terrestre à Gaza, avec pour objectif de démanteler le Hamas et garantir la remise en liberté des otages.

Le ministère de la Santé de Gaza, qui est placé sous l’autorité du Hamas, affirme que plus de 41 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent – un bilan invérifiable et qui ne fait aucune distinction entre civils et hommes armés. De son côté, l’État juif déclare avoir tué environ 17 000 terroristes dans la bande de Gaza, en plus d’un millier d’attaquants qui avaient été abattus le 7 octobre, alors qu’ils se trouvaient sur le territoire israélien.

Israël souligne que l’armée cherche à minimiser le nombre de victimes civiles, faisant remarquer que le Hamas utilise les civils de Gaza comme autant de boucliers humains, lançant ses attaques depuis des zones civiles – notamment à partir des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.

Du côté israélien, le bilan de l’offensive terrestre contre le Hamas à Gaza et des opérations militaires qui ont été menées le long de la frontière avec la bande s’élève à 344 morts.

En plus d’utiliser les ravages qui ont été causés par la guerre et le nombre de victimes à Gaza comme tremplin pour relancer ses revendications concernant l’établissement d’un État palestinien, l’Autorité palestinienne a également poursuivi Israël devant la Cour internationale de justice et elle a soutenu la Cour pénale internationale en réclamant des mandats d’arrêt pour crimes de guerre à l’encontre de certains hauts-responsables israéliens.

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a cherché à sanctionner l’Autorité palestinienne suite à ces initiatives, en gelant les fonds provenant des recettes fiscales qui étaient destinées à Ramallah et en donnant cet argent aux familles des victimes du terrorisme.

« Nous nous battons parce que nous n’avons pas d’autre choix et pourtant, malgré la cruauté à laquelle nous avons dû faire face, malgré la terreur sans précédent qui s’est abattue sur notre peuple, cette assemblée reste encore et toujours silencieuse », a déploré Danon lors de la session des Nations unies.

Lazar Berman et Jeremy Sharon ont contribué à cet article.

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