L’ONU transmet la demande israélienne d’enlever la tente du Hezbollah
Lors de sa rencontre avec le commandant de la FINUL, le Premier ministre libanais, qui cherche à contrôler le hameau contesté de Ghajar, a ignoré la requête israélienne
Le Premier ministre par intérim libanais Najib Mikati et le président du Parlement Nabih Berri ont rencontré séparément lundi le commandant de la mission de maintien de la paix de l’ONU à la frontière israélo-libanaise (FINUL), qui leur a transmis une demande israélienne pour le retrait d’une tente du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah installée en territoire israélien.
Après inspection, la FINUL a confirmé au mois de juin que des tentes montées et tenues par le Hezbollah ont bien été installées du côté israélien de la Ligne bleue internationalement reconnue dans la région disputée du mont Dov, une zone revendiquée par Israël, le Liban et la Syrie et également connue sous le nom de Fermes de Chebaa.
Entre-temps, l’une des deux tentes a été enlevée après qu’Israël eut envoyé un message au Hezbollah le menaçant d’une confrontation armée s’il n’enlevait pas l’avant-poste dans les plus brefs délais.
À la suite des réunions du commandant de la FINUL, le général de division Aroldo Lázaro, à Beyrouth lundi, le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bouhabib, a déclaré à l’agence de presse nationale du Liban « qu’Israël devrait retirer ses troupes de la partie libanaise du village de Ghajar qui a été capturée par les troupes israéliennes en 2006 ».
Ghajar, la seule localité à majorité alaouite en Israël, faisait partie du territoire pris à la Syrie lors de la guerre des Six Jours, en 1967, et a été officiellement annexé par Israël en 1981, en même temps que le plateau du Golan.
Après le retrait israélien du Liban en 2000 et la démarcation de la Ligne bleue, le village a été divisé en deux, la moitié nord passant officiellement sous contrôle libanais. Israël a repris le contrôle de l’ensemble du village pendant la deuxième guerre du Liban en 2006, et les habitants se sont opposés à plusieurs reprises à la division potentielle du village et à l’annexion de sa moitié nord au Liban.
Le village est resté une zone militaire fermée pendant plus de vingt ans, les non-résidents devant obtenir une autorisation spéciale pour y entrer ou en sortir. En septembre, avec la construction d’une barrière au nord du village pour bloquer l’entrée du Liban, les restrictions d’accès ont été levées.
Alors qu’Israël cherche une solution discrète pour les tentes du Hezbollah, les États-Unis seraient également intervenus dans l’affaire. Selon la Douzième chaîne, les États-Unis ont suggéré que le Hezbollah démonte la tente restante en échange de l’arrêt de la construction de la barrière qu’Israël construit autour de Ghajar, dont sa moitié nord en territoire libanais.
Le Hezbollah considère cette barrière comme une violation de l’intégrité territoriale du Liban. Selon la Douzième chaîne, son opposition à ce projet est à l’origine du missile guidé anti-char que le groupe terroriste a tiré sur Israël jeudi dernier.
Une partie du projectile a été retrouvée en territoire israélien, tandis qu’une autre partie a atterri au Liban.
Cet incident survient dans un contexte de tensions croissantes à la frontière. Le 26 juin, le Hezbollah a déclaré avoir abattu un drone israélien qui survolait un village dans le sud du Liban. Le groupe a déjà affirmé avoir abattu des drones israéliens, et l’armée israélienne a également déclaré par le passé avoir abattu des drones du Hezbollah.
Le Hezbollah est depuis longtemps l’adversaire le plus important de Tsahal aux frontières d’Israël, avec un arsenal estimé à près de 150 000 roquettes et missiles pouvant atteindre n’importe quel endroit en Israël.
Gianluca Pacchiani a contribué à cet article.