L’Otan exhorte les Etats-Unis et la Turquie à régler leurs « disputes »
Les Etats-Unis et la Turquie représentent respectivement la première et la deuxième plus grande armée de l'Alliance
Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a appelé vendredi les Etats-Unis et la Turquie à régler leurs « disputes », les exhortant à « trouver dès que possible des solutions » à la crise des visas, dans un entretien avec l’AFP.
« Nous regrettons ces disputes » entre ces deux poids-lourds militaires de l’Alliance atlantique, a dit M. Stoltenberg, rappelant que la coopération avec Ankara était « cruciale » dans la lutte contre les groupes jihadistes en Irak et en Syrie.
« Les Etats-Unis et la Turquie sont des Alliés qui travaillent ensemble de tant de façons différentes au sein de l’Otan que j’aimerais voir ces disputes résolues », a-t-il ajouté.
« J’exhorte les Etats-Unis et la Turquie à s’asseoir ensemble et à trouver des solutions (…) dès que possible », a-t-il insisté.
« C’est important pour tous (les 29 membres de l’Otan) que nous puissions travailler étroitement ensemble, particulièrement dans cette région parce que la Turquie est essentielle pour notre lutte contre le terrorisme, pour la coalition internationale luttant contre le groupe Etat islamique. L’Otan a des bases, des infrastructures en Turquie qui sont cruciales » à cet égard, a rappelé M. Stoltenberg.
Les Etats-Unis et la Turquie représentent respectivement la première et la deuxième plus grande armée de l’Alliance, mais leurs relations sont entachées de plusieurs lourds différends.
Ankara reproche ainsi à Washington de soutenir les milices kurdes en Syrie et réclame, sans succès, l’extradition par les Etats-Unis du prédicateur Fethullah Gülen accusé par le pouvoir islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan d’avoir été le cerveau d’un putsch militaire avorté en juillet 2016.
En réaction à l’inculpation pour « espionnage » d’un employé turc du consulat américain à Istanbul, l’ambassade des Etats-Unis a annoncé dimanche la suspension de l’essentiel des services de délivrance des visas américains en Turquie. Ankara a pris une mesure similaire en rétorsion.