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Macron a parlé cash à Poutine sur la Syrie, les droits de l’Homme ou les médias russes

Contrairement à son prédécesseur, le président français a su rester ferme sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie et le respect des personnes LGBT en Tchétchénie

Le président russe Vladimir Poutine, à gauche, et le président français Emmanuel Macron pendant une conférence de presse commune au château de Versailles, le 29 mai 2017. (Crédit : capture d'écran Facebook/Elysée)
Le président russe Vladimir Poutine, à gauche, et le président français Emmanuel Macron pendant une conférence de presse commune au château de Versailles, le 29 mai 2017. (Crédit : capture d'écran Facebook/Elysée)

Ils ont tenu leur conférence de presse dans la Galerie des Batailles du Château de Versailles et le lieu a tenu toutes ses promesses : visages fermés, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ne se sont fait aucun cadeau, qu’il s’agisse de la Syrie, des droits de l’Homme ou des médias russes.

« Nous nous sommes tout dit, on partage des désaccord mais au moins, on les a évoqués », a résumé le nouveau président français qui espère tout juste avancer « sur des solutions communes » avec son homologue russe.

Principal avertissement d’Emmanuel Macron sur la Syrie : « toute utilisation d’armes chimiques » par « qui que ce soit » fera « l’objet de représailles et d’une riposte immédiate de la part des Français ».

En 2013, son prédécesseur, François Hollande avait renoncé en pareilles circonstances à une intervention militaire contre le régime de Damas après le recul américain et britannique. Voici donc Bashar el-Assad et son allié russe dûment avertis de la « ligne rouge » infranchissable, selon Paris.

Tout juste Emmanuel Macron a-t-il souhaité « renforcer le partenariat avec la Russie » sur ce dossier ainsi que la création d’un « groupe de travail » sur le terrorisme.

Revoir la conférence de presse conjointe des présidents Emmanuel Macron et Vladimir POUTINE à l'issue de leur entretien

Posted by Élysée – Présidence de la République française on Monday, 29 May 2017

« La lutte contre le terrorisme » est la « priorité absolue » pour la France comme pour la Russie, a souligné Macron, évoquant « l’éradication des groupements terroristes et en particulier de Daech », l’acronyme arabe du groupe Etat islamique.

Il s’est également dit prêt à « discuter avec l’ensemble des parties » dans le dossier syrien, « y compris les représentants de M. Bashar el-Assad » même si la réouverture d’une ambassade de France à Damas n’était « pas une priorité ».

Sur l’Ukraine, Macron s’est montré plus disposé au compromis, souhaitant une « désescalade » de la tension et une prochaine réunion au « format Normandie » (Russie, Ukraine, France et Allemagne).

Les « sanctions » contre la Russie ne contribuent « aucunement » à régler la crise ukrainienne, a lancé Poutine alors que le G7 avait évoqué samedi l’éventualité de nouvelles sanctions.

La tension a culminé dans cette conférence de presse lorsqu’une journaliste russe a interrogé Macron sur sa décision d’exclure deux médias proches du Kremlin, Russia Today et Sputnik, de son QG pendant la campagne présidentielle.

« On va se dire les choses : en vérité Russia Today et Sputnik ne se sont pas comportés comme des organes de presse et des journalistes mais comme des organes d’influence, de propagande et de propagande mensongère, ni plus ni moins », a fustigé le chef de l’Etat français.

Le président français Emmanuel Macron, à gauche, et son homologue russe  Vladimir Poutine au château de Versailles, le 29 mai 2017. (Crédit : François Mori/Pool/AFP)
Le président français Emmanuel Macron, à gauche, et son homologue russe Vladimir Poutine au château de Versailles, le 29 mai 2017. (Crédit : François Mori/Pool/AFP)

‘Contre-vérités infamantes’

« Quand des organes de presse répandent des contre-vérités infamantes, ce ne sont plus des journalistes, ce sont des organes d’influence », a-t-il ajouté. A quoi Russia Today a répliqué, dans un communiqué transmis dans la soirée, qu’ « en qualifiant de fausses des nouvelles avec lesquelles il n’est pas d’accord, le président Macron crée un précédent qui menace à la fois la liberté de parole et du journalisme en général. »

Poutine a justifié longuement la réception au Kremlin de la candidate du Front national Marine Le Pen, le 24 mars, en pleine campagne.

« Ça n’a pas été sa première visite à Moscou, elle y vient régulièrement, a-t-il noté, et quand Mme Le Pen nous a demandé de l’accueillir, pourquoi aurions-nous dû refuser ? ». « D’autant plus qu’elle a toujours prôné un développement des relations avec la Russie. Cela aurait été bizarre de l’avoir rejetée », a-t-il souligné.

Sur la question des droits de l’Homme, Macron a rompu avec la prudence de son prédécesseur, évoquant « très précisément » la question avec son homologue russe même s’il s’est gardé d’évoquer publiquement les cas personnels.

« Le président Poutine m’a […] indiqué avoir pris plusieurs initiatives sur le sujet des personnes LGBT en Tchétchénie, avec des mesures visant à faire la vérité complète sur les activités des autorités locales et [pour] régler les sujets les plus sensibles », a-t-il indiqué, promettant d’être « constamment vigilant » sur cette question.

Le président russe Vladimir Poutine, à gauche, accueilli par le président français Emmanuel Macron  à son arrivée au château de Versailles, le 29 mai 2017. (Crédit : Stéphane de Sakutin/AFP)
Le président russe Vladimir Poutine, à gauche, accueilli par le président français Emmanuel Macron à son arrivée au château de Versailles, le 29 mai 2017. (Crédit : Stéphane de Sakutin/AFP)

Emmanuel Macron avait accueilli Vladimir Poutine au Château de Versailles avec une poignée de main appuyée et chaleureuse. La France avait déployé les fastes de la République dans ce décor monarchique, avec tapis rouge et gardes républicains.

Puis Vladimir Poutine et son hôte s’étaient retrouvés dans un cabinet du château pour un entretien en petit comité suivi d’un déjeuner avec leurs délégations.

Après la conférence de presse, ils ont visité l’exposition, prétexte à cette rencontre : « Pierre le Grand, un tsar en France ». Celle-ci retrace la visite à Versailles de Pierre Ier, un monarque cher à Vladimir Poutine, marquée par l’établissement de relations diplomatiques entre la France et la Russie, en mai et juin 1717.

Pour la presse de mardi, Emmanuel Macron a passé avec succès son « redoutable bizutage » diplomatique (Le Figaro), faisant flotter « un air de dégel » avec la Russie (Libération) « sans que les dossiers qui fâchent aient été occultés » (Le Parisien).

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