Maire juif canadien: interdire les signes religieux est un ‘nettoyage ethnique’
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a demandé à William Steinberg de s'excuser pour sa remarque
MONTREAL, Canada (JTA) — Le maire juif d’une ville canadienne a comparé un projet de loi visant à interdire les symboles religieux pour certains fonctionnaires à un « nettoyage ethnique ».
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a demandé à William Steinberg, maire depuis 2005 de la ville huppée de Hampstead en banlieue ouest de Montréal, de s’excuser pour sa remarque.
« Nous ne devrions pas utiliser des mots comme cela », a déclaré Trudeau, qui s’oppose au projet de loi, à des journalistes d’Ottawa vendredi dernier. « Nous n’avons pas besoin d’avoir recours à des remarques extrêmes ».
Steinberg a pourtant défendu l’usage de ce terme, en affirmant qu’il voulait dire « nettoyage ethnique » seulement dans le sens « non-violent » du terme.
Le Centre pour Israël et les Affaires juives, Bnai Brith et des groupes de défense de droits de l’homme ont dénoncé la proposition de loi comme étant discriminatoire et contraire à la charte canadienne de droits de l’homme, mais des sondages ont montré de manière répétée que la plupart de Quebecois soutiennent cette loi à large majorité.
Des critiques ont déclaré que les véritables cibles de la loi sont les femmes en hijabs, mais ses partisans affirment que la loi est en accord avec l’objectif de longue date du Quebec d’assurer la neutralité religieuse de l’état pour qu’il soit plus laïc. Cette loi interdira aux enseignants d’écoles publiques, aux juges, aux officiers de police et à d’autres de porter des kippas, des turbans et des hijabs au travail. Le Premier ministre du Quebec François Legault, le chef du gouvernement Coalition Avenir Quebec de droite qui est à l’origine du Projet de loi 21, veut faire adopter le texte avant les vacances de juin.
La ville de Steinberg, avec une population de 8 000 habitants, est composée à plus de 70 % de Juifs et moins de 2 % de Musulmans. Pour éviter de faire enfler la polémique, il a déclaré qu’il ne participerait pas à une manifestation contre la loi qui aura lieu de 14 avril dans la municipalité de Côte St. Luc.