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Mandelblit accuse un ministre Likud de « propager des mensonges pernicieux »

La querelle a suivi un reportage selon lequel une femme avait été arrêtée après des propos critiques sur le procureur-général, tenus dans la rue ; Mandelblit nie être impliqué

Le procureur général Avichai Mandelblit s'exprime lors de la 17e conférence annuelle de Jérusalem du groupe "Besheva", le 24 février 2020. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)
Le procureur général Avichai Mandelblit s'exprime lors de la 17e conférence annuelle de Jérusalem du groupe "Besheva", le 24 février 2020. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Le procureur-général s’est une nouvelle fois opposé, lundi, à un ministre du Likud. Ce dernier avait mis en cause le procureur-général dans un discours prononcé devant la Knesset, affirmant qu’il avait placé une femme en détention et qu’il lui avait fait subir un interrogatoire parce qu’elle avait émis des critiques à son encontre.

Mandelblit a répondu ne pas avoir été impliqué dans l’arrestation de cette femme et que le ministre mentait dans le cadre d’une campagne délibérée visant à salir son nom.

Cette confrontation a suivi un reportage qui a été diffusé, la semaine dernière, par la Treizième chaîne, qui avait affirmé qu’une voisine de Mandelblit avait été placée en détention et interrogée, au début de l’année, après l’avoir alpagué, lui disant « vous devriez avoir honte » alors qu’elle le croisait dans la rue.

Cette femme, dont le mari fréquente la même synagogue que Mandelblit, avait déclaré à la Treizième chaîne que l’incident était survenu un samedi, il y a environ huit mois. Elle avait raconté que quelques heures plus tard, la police était venue lui demander de l’accompagner au commissariat parce qu’elle était soupçonnée de harcèlement à l’encontre d’un fonctionnaire. Elle avait protesté, disant qu’elle ne souhaitait pas sortir de chez elle pendant Shabbat, mais les agents avaient précisé qu’ils la placeraient en état d’arrestation si elle ne venait pas volontairement.

Des sources policières avaient indiqué à la chaîne que les gardes du corps de Mandelblit avaient été à l’origine de la plainte déposée contre la femme, notant que des menaces avaient été émises contre Mandelblit à cette période.

Le ministère de la Justice avait émis un communiqué en réponse au reportage, disant que Mandelblit n’avait été aucunement impliqué dans les décisions prises dans le dossier et qu’il n’avait pas porté plainte.

Lundi, David Amsalem, ministre du Likud en charge de la liaison avec la Knesset, évoquant le reportage, a fustigé Mandelblit lors d’un discours prononcé à la Knesset.

« Je n’ai pas de garde du corps mais lui en a ? », a-t-il interrogé. « J’ai lu quelque part que son épouse a un garde du corps, c’est peut-être le cas de ses enfants, c’est peut-être le cas de son frère ».

« Cela amplifie le sentiment que cet homme est en grand danger », a continué Amsalem.

David Amsalem, ministre des Communications, prend la parole lors d’une cérémonie au ministère des Communications à Jérusalem, le 10 juillet 2019. (Hadas Parush/Flash90)

« Vous avez fait arrêter une femme un samedi ? Vous avez arrêté une mère ? Pour quelle raison ? Des individus enfreignent la loi, des milliers d’individus, au niveau de la santé, au niveau du droit, mais rien : Tout cela est permis », a continué Amsalem, faisant apparemment référence aux manifestations massives réclamant la démission du Premier ministre Benjamin Netanyahu malgré la pandémie du coronavirus.

« Mais un commentaire sur vous, dans la rue, et soudainement, la liberté d’expression disparaît », a-t-il poursuivi.

Le bureau du procureur-général a répété dans un communiqué que Mandelblit « n’a pas porté plainte, n’a pas témoigné et il n’a été impliqué dans aucune décision prise dans ce dossier. C’est un mensonge absolu ».

Le communiqué a expliqué qu’il « est malheureux qu’une fois encore, le ministre Amsalem utilise la tribune de la Knesset pour faire circuler des accusations pernicieuses et des mensonges flagrants à l’encontre du procureur-général ». Il a par ailleurs démenti la présence de gardes du corps auprès des membres de la famille de Mandelblit.

« Le procureur-général – et le procureur-général seulement – est accompagné de gardes du corps en raison des menaces proférées à son encontre et conformément aux décisions prises par les instances policières concernées », a continué le bureau.

« Il est évident aux yeux de tous que le moment choisi pour cette campagne de mensonges mettant en cause le procureur-général… n’est pas une coïncidence », a dit le communiqué.

« Le procureur-général ne s’implique pas dans les décisions prises par la police le concernant personnellement. Toute tentative de présenter les choses autrement est… un mensonge pernicieux ».

Le procureur général Avichai Mandelblit assiste à un événement à l’hôtel Dan à Jérusalem, le 6 février 2020. (Olivier Fitoussi/Flash90)

Mandelblit a été régulièrement attaqué, ces derniers mois, par les partisans du Premier ministre pour ses mises en examen prononcées à l’encontre de ce dernier. Netanyahu, ne cessant de clamer son innocence, a évoqué une « tentative de coup d’Etat » orchestrée par les médias, l’opposition, la police et la hiérarchie des procureurs, avec Mandelblit à leur tête.

Le procès de Netanyahu, qui est accusé de pots-de-vin, de fraude et d’abus de confiance, a ouvert au mois de mai devant la cour de district de Jérusalem. Il devrait passer à la vitesse supérieure au mois de janvier.

Les défenseurs du Premier ministre ont âprement critiqué Mandelblit et d’autres membres de la communauté judiciaire qu’ils accusent, sans preuve, de tenter de renverser Netanyahu pour des raisons politiques.

Au mois de mai, Mandelblit, qui avait inculpé Netanyahu, avait porté plainte après avoir reçu des menaces de mort et fait l’objet de harcèlement. Cela n’avait pas été la première fois que la police avait été amenée à enquêter sur des actes de harcèlement présumé à l’encontre du procureur-général : Ainsi, en 2018, la tombe de son père avait été profanée.

Mandelblit s’est opposé de manière répétée au Likud et à ses responsables, et particulièrement à Amir Ohana, l’actuel ministre de la Sécurité intérieure qui était auparavant ministre de la Justice et qui est un proche de Netanyahu.

A LIRE – Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

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