Naor persiste sur l’absence de la Cour suprême à un événement “politique” pro-implantation
La présidente du tribunal a estimé que sa participation à un événement “partial” va à l'encontre des règles éthiques de son institution

La présidente de la Cour suprême, Miriam Naor, a répété mercredi l’opposition du tribunal à participer à une cérémonie publique célébrant 50 années d’implantations en Cisjordanie et sur le plateau du Golan, disant que le système judiciaire ne devait pas être impliqué dans des événements politiques « controversés ».
Répondant à une requête de l’organisation pro-implantation Regavim sur sa décision, prise mardi, d’annuler la participation du juge Neal Hendel à la cérémonie qui aura lieu mercredi dans le Gush Etzion, Naor a expliqué qu’il serait inapproprié que la Cour assiste à un événement politique « partial envers une partie ».
« Le système judiciaire se refuse à participer à un événement politique controversé, en particulier lorsque l’organisation entière est dévouée à une seule partie », a-t-elle dit.
Naor a ajouté qu’envoyer un magistrat de la Cour suprême à l’événement contreviendrait aux règles éthiques de l’institution.

« Un juge ne doit pas être impliqué dans une activité politique ou partisane […]. Un juge ne doit pas participer à un événement organisé par un parti ou une autre instance politique, ou dans un autre cadre avec une identité politique ou partisane », a-elle estimé, citant des clauses des règles éthiques de la Cour.
Malgré la décision prise par la Cour suprême de ne pas envoyer de représentants à la cérémonie de mercredi, Naor a souligné qu’en général, « le système judiciaire participe et continuera évidemment à prendre part aux événements publics et à les honorer de la présence de juges. »
Le procureur général Avichai Mandelblit, dans sa réponse au nom de l’Etat, a estimé que la cérémonie ne devait pas être considérée comme politique dans la mesure où il s’agissait d’une cérémonie publique officielle.
La ministre de la Culture Miri Regev (Likud) a accusé la magistrate d’avoir « franchi la ligne rouge ».
« Elle change les règles du gouvernement et elle détermine ce qui est officiel et ce qui ne l’est pas », a-t-elle déclaré au micro de la radio militaire.

Rejoignant les critiques, le ministre de la Défense Avigdor Liberman a déclaré être « surpris » par la décision de Naor, disant que cela mettait en doute la capacité de la Cour d’arbitrer de manière impartiale des dossiers liés à la Cisjordanie.
« La décision de la présidente de la Cour suprême Naor soulève est un point d’interrogation sur la capacité de la Cour à juger de manière impartiale des affaires liées à la Judée et à la Samarie », a écrit Liberman sur Facebook.
La ministre de la Justice Ayelet Shaked a réagi en accusant Naor de « retirer le caractère étatique d’une cérémonie officielle », et a indiqué que le refus de la Cour à prendre part aux festivités « envoyer le message erroné que l’évènement était de nature politique ».
Le ministre du Tourisme Yariv Levin a accusé la Cour de faire partie du Meretz, un parti de gauche.
« Il s’avère que les juges travaillent en réalité pour le Meretz », dit-il. « On peut aussi dire que le mouvement des kibboutz et Yom HaAtzmaout sont politiques. »