Nasrallah: « Israël occupe des terres libanaises, nous répondrons à tout acte stupide »
Le chef du groupe terroriste chiite du Hezbollah, soutenu par l'Iran, est "prêt à toutes les options", alors que les tensions montent à la frontière avec Israël
Le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a averti samedi qu’il répondrait à tout « acte stupide » de la part d’Israël, alors que les tensions s’intensifient le long de la frontière.
« Israël continue d’occuper des parties du territoire libanais et parle effrontément de provocations », a estimé Hassan Nasrallah, selon le site d’information Ynet.
« Je dis aux sionistes : ‘Méfiez-vous de toute mesure ou décision stupide de toutes sortes, la résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes] ne prend pas à la légère sa responsabilité de riposter et de libérer des terres. Nous sommes prêts à toutes les options et nous ne resterons pas silencieux face à tout acte stupide' », a déclaré Nasrallah dans un discours prononcé à l’occasion de la fête chiite de l’Achoura.
Les tensions à la frontière entre Israël et le Liban se sont récemment aggravées après que le Hezbollah a installé deux tentes en territoire israélien.
Depuis le début du mois de juin, Israël cherche à les faire retirer. Elles sont placées au nord de la frontière internationalement reconnue, dans la région contestée du mont Dov, également connue sous le nom de « Fermes de Chebaa ». L’une des tentes a été enlevée après qu’Israël a envoyé un message au Hezbollah le menaçant d’une confrontation armée s’il n’enlevait pas l’avant-poste dans les plus brefs délais.
Toutefois, au début du mois, Nasrallah a déclaré que l’autre tente resterait en place et a menacé d’attaquer Israël s’il tentait de l’enlever.
Israël et le Liban n’ont pas de frontière officielle en raison de différends territoriaux, mais ils respectent en grande partie la Ligne bleue reconnue par l’ONU.
La Ligne bleue est marquée par des barils bleus le long de la frontière et se situe à plusieurs mètres de la clôture israélienne dans certaines zones, qui est entièrement construite sur le territoire israélien.
La zone où les tentes ont été dressées a été prise à la Syrie par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967, puis annexée de fait avec le plateau du Golan et le village de Ghajar. Le gouvernement libanais affirme que la zone appartient au Liban.
Alors qu’Israël et le Liban ont récemment conclu d’âpres négociations pour délimiter une frontière maritime, les ennemis n’ont jamais négocié de frontière terrestre, ce qui donne lieu à des escarmouches occasionnelles le long de la ligne de cessez-le-feu qui forme la frontière de facto.
En outre, mi-juillet, les troupes de Tsahal ont filmé les membres du Hezbollah en tenue de camouflage marchant le long de la frontière près de la ville de Dovev, dans le nord d’Israël. Les troupes n’ont pas poursuivi la patrouille, et mardi dernier, des images de la rencontre rapprochée ont été diffusées.
Mardi, Nasrallah s’est également réjoui qu’Israël soit sur la « voie de la disparition » après que l’adoption de la première loi de sa réforme du système judiciaire a donné lieu à des manifestations chaotiques.
« Israël était autrefois considéré comme une puissance régionale qui ne pouvait être battue, et les pays de la région acceptaient sa menace comme un fait inéluctable », a déclaré Nasrallah.
Il a ajouté que « sa confiance, sa conscience et son assurance se sont détériorées jusqu’à la crise qu’elle connaît aujourd’hui ».
Nasrallah, dont le pays est embourbé depuis des années dans un chaos politique dévastateur et a connu ses propres manifestations, a qualifié ce lundi de « pire » jour pour Israël depuis la création de l’État.