Nasrallah menace Israël suite au désaccord sur les tentes placées à la frontière
Le chef du Hezbollah exhorte le Liban à reprendre la ville de Ghajar, et nie que le groupe terroriste chiite libanais tente de délimiter la frontière le long de la Ligne bleue
Le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a menacé d’attaquer Israël s’il tentait d’enlever une tente installée par son groupe à la frontière non officielle avec le Liban, alors que les tensions le long de cette frontière souvent agitée se sont accrues mercredi.
Les commentaires de Nasrallah ont été diffusés quelques heures après que les troupes de Tsahal ont déjoué une tentative par un certain nombre de suspects présumés du Hezbollah d’endommager la clôture frontalière près de la ville septentrionale de Zarit, le dernier d’une série d’incidents de sécurité qui ont placé la frontière surveillée par les Nations unies sur le qui-vive.
Depuis le début du mois de juin, Israël cherche à retirer deux tentes placées par le Hezbollah dans la région contestée du mont Dov, également connue sous le nom de « Fermes de Chebaa ». L’une des tentes a été enlevée après qu’Israël a envoyé un message au Hezbollah le menaçant d’une confrontation armée s’il n’enlevait pas l’avant-poste dans les plus brefs délais. Mais Nasrallah a affirmé que l’autre tente resterait en place.
« Israël n’osera pas faire un pas sur le territoire [contre la tente], car il sait ce qui se passera », a déclaré Nasrallah, à l’occasion du 17e anniversaire de la deuxième guerre du Liban, en 2006, entre Israël et son voisin du nord. « Si la tente est touchée, nous ne resterons pas silencieux. »
« Les jeunes de la résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes] ont reçu l’ordre d’agir en cas d’attaque israélienne contre la tente », a-t-il ajouté.
La zone du mont Dov où les tentes ont été dressées, également connue sous le nom de Fermes de Chebaa, a été prise à la Syrie par Israël lors de la guerre des Six Jours, en 1967, puis officiellement annexée en même temps que le plateau du Golan et le village de Ghajar. Le gouvernement libanais affirme que la région appartient au Liban.
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Alors qu’Israël et le Liban ont récemment conclu d’âpres négociations pour délimiter une frontière maritime, les ennemis n’ont jamais négocié de frontière terrestre, ce qui donne lieu à des escarmouches occasionnelles le long de la ligne de cessez-le-feu qui forme la frontière de facto.
Cette ligne, connue sous le nom de « Ligne bleue », est marquée par des barils bleus le long de la frontière et se situe à plusieurs mètres de la clôture israélienne dans certaines zones, qui est entièrement construite sur le territoire israélien.
Nasrallah a nié que le Hezbollah tentait de délimiter la frontière terrestre en plaçant les tentes, affirmant qu’elles avaient été érigées à l’intérieur du territoire libanais.
Il a également déclaré que le Liban devait prendre des mesures décisives pour reprendre Ghajar « sans aucune condition préalable ».
Il a appelé à la coopération entre le Hezbollah, l’État libanais et le peuple pour atteindre cet objectif.
« La terre de Ghajar ne sera pas laissée à Israël, et certainement pas les fermes de Chebaa et Kfar Chouba », a déclaré Nasrallah.
« C’est un problème que nous devons résoudre. »
Israël a transmis à l’ONU des demandes de retrait des tentes et, en réponse, le Liban et le Hezbollah ont exigé qu’Israël se retire de Ghajar. La ville est à cheval sur la frontière officieuse, mais un mur érigé par Israël englobe tout le village du côté israélien, ce qui a suscité des plaintes de la part de Beyrouth.
Le ministre libanais des Affaires étrangères a demandé à la mission permanente du pays auprès des Nations unies de déposer une plainte à ce sujet.
Nasrallah a accusé les Nations unies de refuser de prendre des mesures à l’encontre d’Israël pour la construction de la clôture, qui, selon lui, a précédé l’installation des tentes.
« La communauté internationale est restée silencieuse face à toutes les agressions israéliennes à la frontière, mais elle a rapidement réagi lorsque la résistance a installé une tente à la frontière », a-t-il déclaré.
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), qui sert de tampon entre le Liban et Israël, a déclaré mercredi qu’elle était « au courant d’informations inquiétantes concernant un incident le long de la Ligne bleue », à la suite de l’embrasement.
« La situation est extrêmement sensible. Nous demandons instamment à tout le monde de cesser toute action susceptible de conduire à une escalade de quelque nature que ce soit », a déclaré la FINUL dans un communiqué.
Les responsables de Tsahal ont qualifié de « provocations » les activités accrues du Hezbollah le long de la frontière au cours des dernières semaines.
Mercredi soir, Le chef du Directorat des Renseignements militaires de Tsahal, Aharon Haliva, a déclaré que le Hezbollah « continuait, même aujourd’hui, à créer des provocations ».
« Le Directorat des Renseignements militaires suit de près ses initiatives. »
Plus tôt dans la journée, l’armée a déclaré avoir fait exploser une grenade assourdissante le long de la frontière pour effrayer un groupe d’activistes libanais, identifiés par la suite comme des membres du Hezbollah, qui tentaient d’endommager la clôture. Quelques heures plus tard, les forces israéliennes ont tiré des coups de semonce sur un groupe de terroristes du Hezbollah qui avaient lancé des pétards et allumé des incendies près de la ville de Metula, dans le nord d’Israël.
Le Hezbollah considère cette barrière comme une violation de l’intégrité territoriale du Liban. Selon la Douzième chaîne, son opposition à ce projet est à l’origine du missile guidé anti-char que le groupe terroriste a tiré sur Israël jeudi dernier.
Une partie du projectile a été retrouvée en territoire israélien, tandis qu’une autre partie a atterri au Liban.
Lors d’un autre incident survenu également la semaine dernière, des dizaines de soldats libanais et quelques membres du Hezbollah ont pénétré en territoire israélien sans franchir la barrière frontalière elle-même, avant de rebrousser chemin, a rapporté la radio de l’armée.
Le mois dernier, le Hezbollah a déclaré avoir abattu un drone israélien qui survolait un village du sud du Liban.
Nasrallah a affirmé que l’inquiétude des Israéliens le long de la frontière avait été provoquée par des feux d’artifice tirés lors d’un mariage dans le sud du Liban, se vantant d’un « équilibre dissuasif » créé par le cessez-le-feu qui avait mis fin à la guerre de 2006, qui avait duré un mois.
Le groupe terroriste du Hezbollah est depuis longtemps l’adversaire le plus important de Tsahal aux frontières d’Israël, avec un arsenal estimé à près de 150 000 roquettes et missiles pouvant atteindre n’importe quel endroit en Israël.