Netanyahu affirme que l’UNRWA est « totalement infiltrée » par le Hamas
Ces déclarations interviennent alors que l'ONU a défendu mercredi l'UNRWA comme la "colonne vertébrale" et le "cœur battant" de l'aide à Gaza
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé mercredi à Jérusalem devant des ambassadeurs auprès de l’ONU que l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) était « totalement infiltrée » par le groupe terroriste palestinien du Hamas.
« L’UNRWA est totalement infiltrée par le Hamas », et « nous avons besoin d’autres agences des Nations unies et d’autres organisations humanitaires » à sa place, a-t-il dit, alors que cette agence est mise en cause par Israël pour la participation présumée de certains de ses employés dans l’attaque du 7 octobre, ce qui a provoqué la suspension de son financement par d’importants pays donateurs.
L’UNRWA « a été au service du Hamas, dans ses écoles et de nombreuses autres choses », a déclaré le Premier ministre lors de cette rencontre, dont la retransmission filmée a été diffusée par son bureau.
« Je le dis à grand regret car nous espérions qu’il y ait un organisme objectif et constructif pour fournir de l’aide. Nous avons besoin d’un tel organisme aujourd’hui à Gaza, mais l’UNRWA n’est pas cette instance », a-t-il ajouté.
Prime Minister Benjamin Netanyahu to a Delegation of UN Ambassadors: "It's time that the international community and the UN itself understand that UNRWA's mission has to end."https://t.co/C18fGeni9n pic.twitter.com/5tjLW7r7se
— Prime Minister of Israel (@IsraeliPM) January 31, 2024
Ces déclarations interviennent alors que le chef de l’ONU Antonio Guterres et son coordinateur aux Affaires humanitaires Martin Griffiths ont défendu mercredi l’UNRWA comme la « colonne vertébrale » et le « cœur battant » de l’aide à Gaza.
Une porte-parole de l’UNRWA, Tamara Alrifaï, a de son côté jugé mercredi « très importante » une enquête indépendante sur les accusations d’Israël.
Une douzaine de pays, dont d’importants donateurs comme les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède, ont annoncé suspendre leur financement à l’agence après qu’Israël a accusé douze de ses 13 000 employés à Gaza d’implication dans l’attaque du 7 octobre.
Ce jour-là, des commandos du Hamas venus de Gaza ont mené une attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1 140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. En riposte, Israël a juré d’anéantir le Hamas et lancé une vaste opération militaire qui a fait 26 900 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas – un nombre invérifiable. Le Hamas est accusé de gonfler le nombre des victimes civiles et d’y inclure les Palestiniens tués par les roquettes tirées par les factions terroristes qui retombent dans la bande. Le Hamas ne fait pas non plus de distinction, dans ce bilan, entre les civils et les terroristes.