Netanyahu autorise un plan de réouverture progressive de l’économie
Le Bureau du Premier ministre a déclaré que le plan "pilote" visera à rouvrir certaines activités si elles respectent strictement les directives du ministère de la Santé

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a donné son feu vert pour un plan global visant à assouplir les restrictions économiques et les directives de confinement. Certaines activités seront peut-être autorisées à rouvrir dès la semaine prochaine.
Un communiqué du bureau de Netanyahu a décrit le plan, qui doit encore être approuvé par l’ensemble du cabinet, comme « responsable, prudent et graduel ». Le communiqué notait qu’il autoriserait une ouverture limitée des commerces.
Aucun calendrier spécifique n’a été détaillé pour le plan, mais, selon des médias israéliens, certains commerces pourraient rouvrir dès la semaine prochaine.
Selon le bureau de Netanyahu, le ministre des Finances va esquisser un « plan pilote » pour que certains secteurs de l’économie puissent ouvrir conformément aux directives de distanciation sociale formulées par le ministère de la Santé. Des critères seront établis pour obtenir une certification permettant aux commerces d’ouvrir.
Parmi les critères probablement inclus dans la liste, il y aura une désinfection régulière du lieu de travail, une prise de la température des clients et le respect des règles de distanciation sociale, selon les médias.
Les industries et commerces autorisés à participer au programme pilote seront choisis dans les deux prochains jours. Les centre-commerciaux, les marchés à ciel ouvert et les activités qui nécessitent un contact physique ne seront pas encore autorisées à rouvrir.

Le communiqué indiquait également que les restrictions de mouvement seraient aussi légèrement assouplies. Les Israéliens pourraient sortir en couple jusqu’à 500 mètres de leurs domiciles, alors que la limite est maintenant fixée à 100 mètres du domicile.
L’éducation spécialisée serait aussi autorisée à reprendre, mais les écoles primaires, collèges et lycées ne rouvriront pas encore.
Une décision finale devra être approuvée par le cabinet samedi soir.
« Des changements auront probablement lieu lors des délibérations des prochains jours », expliquait le communiqué

Citant des sources proches du ministre de la Défense Naftali Bennett, les médias israéliens ont déclaré que de nombreuses industries seraient autorisées à reprendre leurs opérations dimanche, même s’il n’y a pas eu de confirmation dans le communiqué du Bureau du Premier ministre.
Presque toutes les usines seront autorisées à reprendre le travail avec ce plan, selon la Douzième chaîne.
Il n’y avait pas d’indication dans le communiqué que les restrictions interdisant les prières en groupe seraient assouplies, malgré la pression des ministères ultra-orthodoxes pour accorder plus de liberté aux rassemblements religieux.
Le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri, qui dirige le parti ultra-orthodoxe Shas, a appelé le gouvernement à autoriser les rassemblements de prière de 10 à 15 personnes, à condition que les services se tiennent en extérieur et que les fidèles respectent les règles de distanciation sociale.

Des officiels israéliens réfléchissent depuis quelques jours aux modalités pouvant permettre un assouplissement de certaines restrictions. De fait, les chiffres semblent indiquer que la propagation du virus a été ralentie dans la plupart des communautés.
Vendredi matin, on comptait 12 855 cas confirmés de COVID-19 en Israël, avec 148 morts. Les nouveaux cas quotidiens sont restés à un chiffre stable à 300-450 sur une période de 24 heures, tandis que les cas graves et ceux nécessitant des respirateurs n’ont pas augmenté de manière significative pendant au moins une semaine, selon les chiffres du ministère de la Santé.
Jeudi, Netanyahu a rencontré des ministres et des officiels pour commencer à discuter d’une stratégie d’assouplissement des restrictions du coronavirus et pour relancer l’économie. Les officiels des ministères de la Santé et des Finances sont en désaccord sur la stratégie à adopter.

Alors que le ministère de la Santé a recommandé une stratégie particulièrement lente et prudente qui verrait la fermeture des commerces pendant au moins un mois supplémentaire, le ministère des Finances demande que les restrictions soient assouplies dès que possible.
La plupart des experts estiment qu’une réouverture graduelle de l’activité économique impliquera un processus d’essai et d’erreur pouvant nécessiter que certaines restrictions soient de nouveau imposées.

Plus tôt dans la journée, la commission ministérielle en charge de la réponse du gouvernement à l’épidémie du coronavirus a approuvé la décision d’assouplir les restrictions imposées sur la ville ultra-orthodoxe de Bnei Brak, tout en prolongeant les fermetures dans certains quartiers de Jérusalem jusqu’au 19 avril.
La ville ultra-orthodoxe de 200 000 habitants située en banlieue de Tel Aviv compte les deuxièmes chiffres les plus importants dans le pays – 2 150 cas du COVID-19 jeudi matin. Jérusalem arrivait en tête avec 2 148 cas.
Il y a deux semaines, Bnei Brak a été placé sous confinement strict, avec les résidents seulement autorisés à quitter les limites municipales pour travailler dans des secteurs clefs ou pour recevoir des soins médicaux. Une vingtaine de quartiers de Jérusalem ont été placés en confinement dimanche, principalement des quartiers ultra-orthodoxes.