Israël en guerre - Jour 367

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Netanyahu aux électeurs: N’élisez pas les gauchistes incompétents Gantz et Lapid

Les sondages montrant que Kakhol lavan menace sa réélection, le Premier ministre affirme que ses rivaux créeraient un État palestinien, mettant en danger l'existence même d'Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu fait une déclaration télévisée après une réunion de son parti au pouvoir, le Likud, à Ramat Gan, le 21 février 2019. (Menahem Kahana/AFP)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu fait une déclaration télévisée après une réunion de son parti au pouvoir, le Likud, à Ramat Gan, le 21 février 2019. (Menahem Kahana/AFP)

En réagissant de manière vigoureuse et détaillée à la menace électorale posée par le parti nouvellement créé de ses rivaux centristes Benny Gantz et Yair Lapid, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a averti jeudi soir que s’ils arrivaient au pouvoir, l’existence même d’Israël serait rapidement menacée par l’Etat palestinien indépendant qu’ils prétendent vouloir établir.

S’exprimant quelques minutes après que Gantz et Lapid ont tenu leur premier rassemblement public depuis la fusion de leurs partis respectifs Hossen LeYisrael et Yesh Atid dans l’alliance Kakhol lavan pour les élections du 9 avril, Netanyahu a déclaré que le choix des électeurs était maintenant « plus clair que jamais ».

Soit Israël est dirigé par un « nouveau parti de gauche faible », soutenu par les membres arabes de la Knesset qui, selon lui, cherchent à détruire Israël, soit les électeurs élisent « un gouvernement fort et de droite sous ma direction ».

Juste avant son intervention, les chaînes de télévision israéliennes ont publié des sondages d’opinion qui montraient que le parti Kakhol lavan remporterait plus de sièges que le Likud de Netanyahu, mais qu’il lui serait difficile de former une coalition majoritaire.

Netanyahu a accusé l’alliance Gantz-Lapid, si les élections se déroulaient de cette façon, de chercher à former une soi-disant « coalition de blocage », avec le soutien des députés arabes, pour l’empêcher de conserver le poste de Premier ministre. Il a déclaré qu’il serait « absurde » de penser qu’un tel projet serait légitime, car les partis arabes « non seulement ne reconnaissent pas Israël, mais ils veulent le détruire ».

Exhortant les électeurs à soutenir le Likud, parce que seul le Likud est en mesure d’empêcher un gouvernement de gauche, il a contesté les compétences de Gantz (qui dirige l’alliance) et de Lapid, a violemment critiqué leurs politiques, et a fustigé leurs revendications explicites.

De gauche à droite : Les dirigeants du parti Kakhol lavan Moshe Yaalon, Benny Gantz, Yair Lapid et Gabi Ashkenazi posent pour une photo après avoir annoncé leur nouvelle alliance électorale à Tel Aviv, le 21 février 2019. (Jack Guez/AFP)

Il a fait référence aux Premiers ministres travaillistes Yitzhak Rabin et Ehud Barak pour illustrer les précédents généraux de gauche « se faisant passer comme étant de droite et parlant d’unité », dont le leadership avait été désastreux pour Israël. « Nous en avons déjà eu deux », a-t-il dit. « En 1992, nous avons eu Rabin et les accords d’Oslo [avec l’OLP] », et en 1999, Barak, « l’Intifada, l’explosion des bus et plus de 1 000 morts ».

Gantz, comme Rabin et Barak, est un ancien chef d’état-major de Tsahal, et Kakhol lavan a dans ses rangs deux autres anciens chefs de Tsahal – Gabi Ashkenazi et l’ancien ministre de la Défense du Likud Moshe Yaalon.

Netanyahu s’est moqué de Lapid en tant que Premier ministre potentiel sans expérience en matière de sécurité, et a tourné en dérision Gantz et les autres généraux de Kakhol lavan en les qualifiant de gauchistes qui n’avaient pas la capacité de résister à la pression mondiale et de faire en sorte qu’Israël continue de prospérer.

Ses rivaux, a-t-il dit, essayaient de dépeindre Israël comme étant « dans sa position la plus difficile de tous les temps ». En fait, a-t-il indiqué, « le pays n’a jamais été dans une meilleure position ».

Il a déclaré que la sécurité d’Israël était au plus haut, que la menace de l’Iran – en termes de ses objectifs nucléaires et de sa présence en Syrie – était sous contrôle, et que les tunnels transfrontaliers du Hezbollah avaient été détruits.

« Avec moi comme Premier ministre, vous n’avez pas peur de monter dans un bus ou d’entrer dans un restaurant », a-t-il dit, faisant référence aux attaques terroristes palestiniennes.

Dans le même temps, Israël connaît un essor diplomatique – certains États arabes réchauffent leurs liens et les États-Unis reconnaissent Jérusalem comme capitale d’Israël – et prospère sur le plan économique. Gantz et Lapid, au contraire, a-t-il accusé, « ne connaissent rien à l’économie ». Lapid, ministre des Finances d’une précédente coalition dirigée par Netanyahu, a été « le pire ministre des Finances de l’histoire », tandis que Gantz a « fait faillite » en un temps record dans le secteur privé, « gaspillant l’argent des investisseurs par millions ».

Il a affirmé que Lapid et Gantz avaient soutenu l’accord nucléaire P5+1 avec l’Iran – Gantz n’est pas réputé l’avoir fait et Lapid ne l’a pas fait – alors que lui s’y était opposé et désormais le président américain aussi. Il a également affirmé que Gantz s’était opposé à l’amélioration de la clôture de sécurité d’Israël à la frontière égyptienne – une affirmation rapidement contestée par les commentateurs de la télévision. Sans cette barrière, Israël aurait été « envahi de migrants clandestins venus d’Afrique », a ajouté M. Netanyahu.

« La paix et la sécurité ne sont possibles que grâce à une telle détermination », a expliqué Netanyahu. Mais loin de vouloir maintenir des positions fermes, Gantz et Lapid sont favorables à « un autre désengagement » du territoire contesté et à « un déracinement accru des implantations » en Cisjordanie. « Cela n’arrivera pas avec moi », a-t-il précisé. « Cela ne s’est pas produit avec moi. J’y ai résisté pendant huit ans » face à la pression présidentielle de Barack Obama.

Il a également salué la loi sur l’État-nation, dénoncée par certains, que Lapid et Gantz ont critiquée parce qu’elle ne précise pas que tous les citoyens israéliens sont égaux. Comme la loi le dit clairement, a déclaré Netanyahu, « l’Etat d’Israël est l’Etat de tous les Juifs, la patrie du peuple juif, et seulement du peuple juif ».

Résumant son allocution d’un quart d’heure, diffusée en intégralité sur les chaines de télévision nationales, Netanyahu a fait une mise en garde : Israël, en moins de deux mois, « pourrait avoir un gouvernement Lapid-Gantz reposant sur le soutien [des députés] arabe » qui détruira son économie, et « instaurera rapidement un État palestinien, mettant notre existence en péril ». (Gantz a dit qu’il maintiendrait le contrôle global de la sécurité israélienne en Cisjordanie et maintiendrait une Jérusalem unifiée, ce qui semblerait exclure l’existence d’un État palestinien). Ses rivaux et leurs partisans, a-t-il dit, sont « prisonniers de la conception désastreuse » qui prône le retrait territorial et la création d’un État palestinien.

Netanyahu a affirmé que les médias « travailleraient 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour vous convaincre que la gauche n’est pas à gauche » et « à nous dénigrer en permanence ».

« Ne tombez pas dans le panneau », a-t-il averti. « Celui qui vote pour Lapid et Gantz vote à gauche ; celui qui reste à la maison le jour du scrutin vote à gauche ; celui qui vote pour des partis de droite qui tombent en dessous du seuil électoral vote à gauche ». Il a donc exhorté le public à « voter pour le Likud ».

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