Gantz et Lapid veulent « changer le visage d’Israël »
Lors de l'événement qui a lancé l'alliance Kakhol Lavan, les deux leaders ont juré de remplacer le Premier ministre "clivant"- et évoqué une histoire familiale commune touchante
![Benny Gantz et Yair Lapid de la toute nouvelle alliance Kakhol lavan lors d'une conférence de presse à Tel Aviv, le 21 février 2019. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90) Benny Gantz et Yair Lapid de la toute nouvelle alliance Kakhol lavan lors d'une conférence de presse à Tel Aviv, le 21 février 2019. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2019/02/F180221NRF70-e1550774291448-640x400.jpg)
Le chef de Hossen LeYisrael Benny Gantz et le leader de Yesh Atid Yair Lapid sont apparus côte à côte pour la toute première fois jeudi pour dévoiler leur nouvelle alliance Kakhol lavan, jurant de remplacer le Likud au pouvoir après les élections du 9 avril.
« Aujourd’hui, nous changeons le visage d’Israël », a déclaré Gantz dans un discours diffusé en direct à la télévision nationale.
« Au cours de la décennie passée, quelque chose a mal tourné », a-t-il dit. « Israël a perdu son chemin. Le gouvernement a incité à la division au sein de la société israélienne, c’est un gouvernement qui divise et oppose. Nous sommes là pour dire : ‘Assez’. Au lieu de la division, nous voulons l’unité. Au lieu de l’extrémisme, nous voulons la dignité. A la place des clivages, nous proposons la réconciliation nationale ».
Gantz a ajouté en parlant de lui-même et des hommes qui se trouvaient sur scène à ses côtés, Lapid et les hauts-responsables Moshe Yaalon et Gabi Ashkenazi : « Chacun de nous, nous avons un ego. Chacun de nous, nous avons un agenda. Mais lorsque nous avons constaté que ce pays qui nous est si précieux était déchiré, nous avons mis nos ego de côté… Aucun d’entre nous n’est supérieur au peuple ou supérieur au pays ».
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Lapid a ajouté que « nous créons une formation de gouvernement. Le public israélien va se rendre aux urnes le 9 avril pour choisir le pays qu’il désire, le pays dans lequel grandiront ses enfants : Ce sera un pays d’enquêtes judiciaires, de corruption et d’incitations, ou un pays d’espoir, de résilience, de promesses pour l’avenir. Netanyahu a choisi [le rabbin raciste] Meir Kahane et ses partisans comme partenaires. Nous nous sommes choisis, nous – et plus que cela, nous choisissons aujourd’hui les citoyens d’Israël ».
« Je ne me trouverais pas ici aujourd’hui si je n’avais pas la certitude que Benny Gantz puisse nous mener à la victoire puis prendre la tête du pays. Il sera un excellent Premier ministre. Je crois en lui ».
Gantz a révélé partager une histoire familiale poignante avec son nouveau partenaire politique.
« J’ai appris ces derniers jours qu’il y a 75 ans, le père de Yair Lapid, Tommy, et ma mère Malka ont vécu dans le même immeuble d’appartements dans le ghetto juif de Budapest », a dit Gantz à la conférence de presse. « Et ici, le fils de Tommy et le fils de Malka se tiennent devant vous, sur la même scène ».
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Les deux hommes ont souligné l’inclusivité de mise au sein du parti. « Nos portes sont ouvertes à tous : de droite, centristes, de gauche… Nos mains sont tendues à tous les Israéliens : Mizrahi et Ashkénazes, religieux et laïcs, Juifs et non-Juifs », a dit Gantz.
Selon Lapid, « nous sommes ici avec une proposition que nous soumettons au public israélien : Etre ensemble. Nous dresser contre les incitations et les divisions. Nous ramener aux valeurs de l’unité et des objectifs communs ».
Dans une ouverture à la communauté ultra-orthodoxe, dont les leaders ont promis de rejeter Lapid en raison de ses actions perçues comme hostiles à leur encontre, Gantz a déclaré que « nous considérons la communauté haredim comme une partie inséparable de la société israélienne et nous voulons coopérer avec elle sur la base du respect mutuel ».
Yaalon, ancien chef de l’armée israélienne et ex-ministre de la Défense sous Netanyahu, a salué cette nouvelle alliance en disant que « tous les Israéliens doivent se réjouir du rassemblement tellement porteur d’espoir de toutes ces forces désireuses de remettre le pays sur la bonne voie ».
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Yaalon a vivement critiqué Netanyahu pour son initiative visant à faire entrer les Kahanistes à la Knesset.
« J’ai ressenti de la honte hier lorsque j’ai découvert l’initiative particulière prise par Netanyahu pour faire entrer les Kahanistes à la Knesset », a-t-il dit. « Il a la volonté d’effacer la décision importante et historique que l’ancien Premier ministre du Likud Yitzhak Shamir avait prise de les déclarer hors-la-loi ».
L’ancien chef d’Etat-major et numéro quatre de Kakhol Lavan Gabi Ashkenazi, qui ne s’est que rarement exprimé en public depuis qu’il a quitté l’armée, en 2011, a affirmé dans son tout premier discours politique qu’il était sorti de l’ombre « par sens du devoir, pour mon père et ma mère qui avaient fait leur alyah dans ce pays, dont les rêves s’étaient réalisés et qui avaient construit un foyer ancré dans le sionisme ».
Il a indiqué penser que « nous avons là une équipe gagnante ».
Peu avant la conférence de presse, Ashkenazi aurait dit aux membres de la faction que le président Reuven Rivlin préférerait que leur parti soit chargé de décider de la prochaine coalition plutôt que le Likud après le scrutin, a rapporté la Douzième chaîne.
« J’espère que ce train s’arrêtera à la résidence du président. Je peux aisément supposer qui le président souhaitera rencontrer là-bas », aurait déclaré Ashkenazi lors de la première réunion de faction du parti organisée à Tel Aviv.
Le bureau de Rivlin a émis un démenti suite aux propos rapportés, disant que le chef de l’Etat prendrait une décision sur les personnalités chargées de former le gouvernement sur la base « des résultats du scrutin et suite aux consultations [avec les partis] comme chaque président l’a fait au fil des ans ».
Les paroles prononcées par Gantz et Lapid ont suivi l’annonce, dans la matinée, de l’alliance de leurs listes avec pour objectif de renforcer la lutte contre le Likud au pouvoir. Cet accord de fusion comprend une rotation tournante de Gatz et Lapid au poste de Premier ministre.
La nouvelle alliance a suscité les critiques de la droite, jeudi.
« Leur identité n’est pas claire », a indiqué la ministre de la Justice et co-présidente de HaYamin HaHadash Ayelet Shaked. « Pour un Etat palestinien ou contre ? Pour la loi sur l’Etat-nation ou contre ? »
Dans le cadre de la fusion, les candidats de Yesh Atid prendront 13 des 30 premières places sur la liste, Hossen LeYisrael 12 et la formation Telem de Moshe Yaalon, qui avait fusionné avec Hossen LeYisrael le mois dernier, quatre. L’ex chef d’Etat-major Gabi Ashkenazi, qui a rejoint la formation mercredi dans la soirée, est quatrième sur la liste.
Les quatre premiers sur la liste sont ainsi : Gantz, Lapid, Yaalon et Ashkenazi. Sur les quatre, seul Lapid n’est pas un ancien chef de l’armée.
A la 5ème place, il y a Avi Nissenkorn, chef du syndicat de la Histadrout, suivi par Meir Cohen, député de Yesh Atid.
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La première femme sur la liste est Miki Haimovich, à la septième position, suivie, à la dixième, par Orna Barbivai, toute première générale de division au sein de l’armée israélienne. Six autres femmes figurent dans les 30 premières places.
Gantz et Lapid mettraient en place une rotation au poste de Premier ministre, Gantz prenant la barre en premier pendant deux ans et demi. Lapid s’emparerait du portefeuille du ministre des Affaires Etrangères et Yaalon celui de la Défense pendant le mandat de Gantz en tant que chez de gouvernement en cas de victoire électorale. Lapid succéderait ensuite à Gantz, qui deviendrait alors ministre de la Défense.
Si Yaalon serait alors nommé aux Affaires étrangères ou endosserait un autre rôle n’a pas été clairement établi.
Le site d’information Ynet a fait savoir que l’accord comprend la promesse par Gantz que l’alliance ne rejoindrait pas un gouvernement dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu si le procureur-général devait annoncer avoir l’intention d’inculper ce dernier dans l’une des trois affaires de corruption dans lesquelles il est impliqué – même si aucune audience pré-inculpation n’a encore eu lieu.
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