Netanyahu dément le plan de transférer des terres aux Palestiniens
L'Autorité palestinienne ne recevra "pas un seul mètre carré", décare le Premier ministre, contredisant des informations précédentes
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dit dimanche à ses ministres qu’Israël ne transférerait pas des terres à l’Autorité palestinienne, contrairement aux rumeurs qui avaient circulé le week-end selon lesquelles qu’Israël envisageait de transférer aux Palestiniens 10 000 dunams (environ 2 500 ares) comme geste de bonne volonté.
Parlant aux ministres du Likud avant la réunion hebdomadaire du cabinet, Netanyahu a déclaré qu’Israël ne transférera pas « ni 40 000 mètres carrés, ni 10 000 mètres et ni même un seul mètre carré ». Sa déclaration a été citée à la presse par un responsable du bureau du Premier ministre.
Le Premier ministre réagissait à des articles parus la semaine dernière qui affirmaient qu’Israël envisagait de remettre 10 000 dunams à l’Autorité palestinienne.
La Deuxième chaîne avait rapporté que mardi l’administration civile, l’unité de liaison de l’armée israélienne avec la population palestinienne de Cisjordanie, avait envisagé de transférer une portion de territoire, qui est actuellement sous contrôle israélien, à l’Autorité palestinienne.
Le geste, s’il était appliqué, aurait été réalisé comme un geste de bonne volonté envers les Palestiniens en échange des efforts de l’AP pour aider à freiner la forte augmentation des attaques terroristes palestiniennes de ces deux derniers mois, et dans le but de stabiliser ce que les planificateurs israéliens considèrent comme une Autorité de plus en plus fragile.
Selon les seconds accords d’Oslo de 1995, la Cisjordanie est divisée en trois parties : la zone A, qui est entièrement sous contrôle de l’AP; la zone B, qui est sous contrôle civil palestinien et sécuritaire d’Israël; et la zone C, entièrement sous contrôle israélien.
Les 10 000 dunams proposés viendraient de la zone C, qui contient la plus grande quantité de territoire des trois parties de la Cisjordanie, soit environ 60 %.
Hormis les sources anonymes au sein de l’administration civile, il n’y avait aucune confirmation officielle du plan, évoqué par la Deuxième chaîne lorsque le Secrétaire d’Etat américain John Kerry se trouvait dans la région pour tenter d’apaiser les tensions. Dimanche, le bureau du Premier ministre a dementi en bloc ces informations.
La mesure avait mis en colère l’aile droite du gouvernement de Netanyahu. Le ministre de l’Éducation Naftali Bennett, le chef du parti HaBayit HaYehudi, a critiqué Netanyahu pour les propos qu’il avait tenu sur un Etat palestinien lors d’une visite aux États-Unis il y a deux semaines.
« La dernière chose à faire quand vous vous trouvez face à une vague de terreur est de leur faire des gestes de bonne volonté », a déclaré Bennett. « Pourquoi l’approche américaine doit-elle toujours être accompagnée de cadeaux envers ceux qui nous assassinent ? »
Le ministre de l’Agriculture Uri Ariel (HaBayit HaYehudi) a envoyé samedi une lettre à Bennett dans laquelle disait que si les informations concernant le transfert de terres ou d’armes aux Palestiniens étaient corrects, ils étaient le signe d’un « crime moral et d’une prime au terrorisme. Ces mesures mettraient en danger la vie des citoyens israéliens que nous – les ministres du gouvernement – sommes chargés de protéger ».
Le ministre des Sciences Ofir Akunis, parlant au quotidien en hébreu Maariv avant la réunion de dimanche, a dit que ni terres ni armes ne seraient transférées aux Palestiniens, ajoutant que les informations des médias étaient des »hallucinations. »
La semaine dernière, un officier de Tsahal qui avait également requis l’anonymat avait proposé de transférer plus d’armes aux forces de sécurité de l’AP.
Une vague d’attaques au couteau, de fusillades et d’attentats à la voiture bélier palestiniens ont tué au moins 22 Israéliens depuis le début du mois d’ctobre. Plus de 80 % des auteurs viennent de Cisjordanie.