« On assiste à un véritable exil des Juifs de France » – G.-W. Goldnadel
L’avocat a dénoncé l'aveuglement des élites de la justice et de l'éducation nationale face à la montée de l'antisémitisme
La semaine dernière, sur le plateau des « Grandes Gueules » sur RMC, l’avocat Gilles-William Goldnadel a dénoncé l’aveuglement des élites de la justice et de l’éducation nationale face à la montée de l’antisémitisme. « Il y a une triste spécificité française. C’est le pays démocratique on l’on a tué assassiné, torturé des Juifs parce qu’ils étaient Juifs », a-t-il déclaré.
L’avocat réagissait à la publication d’un sondage Ifop qui avançait que 70 % des Juifs de France ont déjà été victimes d’un acte antisémite au cours de leur vie, les jeunes étant particulièrement touchés, et que 34 % des Juifs de France se sentent menacés par l’antisémitisme.
« On s’est focalisé sur l’antisémitisme d’extrême-droite qui n’a fait couler aucune goutte de sang juif depuis la fin de la guerre, alors qu’on a pas voulu voir la montée de l’antisémitisme islamiste », a-t-il assuré.
Commentant le départ des Juifs de France vers Israël, Goldnadel a déclaré : « Il y a des milliers de jeunes qui sont partis en Israël et ça me désole de voir les Juifs de France, d’une certaine manière expulsés d’un pays dont ils sont les habitants depuis des milliers d’années. On assiste à un véritable exil des Juifs de France. »
« Les élites ont une très grande responsabilité dans le retard dans la prise de conscience de l’importance du phénomène antisémite en France. J’en veux aux fausses élites françaises de la justice, de l’éducation nationale de la politique y compris de la communauté juive organisée de ne pas avoir vu assez tôt le danger (…) Le mal est maintenant très important, il fait partie de la spécificité française. Dans les quartiers exposés, ils ne peuvent plus porter la kippa », a-t-il dénoncé.
Les faits à caractère antisémite ont augmenté entre 2018 et 2019, selon un bilan du ministère de l’Intérieur rendu public dimanche. 687 méfaits ont été dénombrés en 2019, contre 541 en 2018, soit une augmentation de
27 %.
Le bilan publié en février 2019 avait recensé une hausse de 74 % des faits antisémites entre 2017 (311 actes) et 2018 (541 actes).