Palestiniens : Bush, « seul président américain à s’être dressé contre Israël »
Le leader de l'AP Abbas a envoyé une lettre de condoléance au président George W. Bush, dont feu le père avait fait avancer une conférence israélo-palestinienne de paix majeure

Les responsables palestiniens ont présenté samedi leurs condoléances pour la mort de l’ancien président américain George H.W. Bush, dont le soutien apporté, en 1991, à la conférence de Madrid avait aidé à poser les fondations des Accords d’Oslo historiques.
Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui était porte-parole de la délégation palestinienne lors de la conférence de Madrid, a déclaré que Bush avait été le seul leader américain déterminé à se dresser contre Israël.
« Il a été le seul président américain qui aura eu le courage de s’opposer à Israël et à conditionner l’octroi d’un prêt de garantie de 10 milliards de dollars à l’arrêt des activités d’implantations », a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
Ashrawi, qui faisait partie d’une délégation qui avait rencontré Bush à la Maison Blanche en 1992, a fait référence ici à la retenue par l’administration Trump d’un prêt de garantie dont Israël avait besoin à l’époque, exerçant ainsi des pressions en faveur de la participation à la conférence sur le Premier ministre Yitzhak Shamir.
Bush, 41e président des Etats-Unis, s’est éteint vendredi à l’âge de 94 ans.
Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a pour sa part envoyé un courrier de condoléances au fils de Bush, George W. Bush, 43e président des Etats-Unis, « présentant sa sincère compassion et ses condoléances pour le décès de son père », selon l’agence de presse Wafa.

Saeb Erekat, secrétaire-général de l’OLP et principal négociateur du processus de paix, a également fait part de ses condoléances.
« Nous vous offrons l’expression de toute notre sympathie, à vous, à votre famille ainsi qu’au peuple américain tout entier », a-t-il écrit sur Twitter.
En tant que président, Bush avait négocié directement avec l’OLP – considérée alors comme une organisation terroriste par les Etats-Unis – après que son prédécesseur Ronald Reagan a autorisé les Etats-Unis à ouvrir des pourparlers avec elle à la fin de son mandat, suite à la renonciation au terrorisme par le responsable palestinien Yasser Arafat et à sa reconnaissance du droit à l’existence d’Israël.

Pendant la guerre du Golfe – au cours de laquelle une coalition dirigée par les Etats-Unis avait vaincu les forces du dictateur irakien Saddam Hussein du Koweït voisin – le leader de l’OLP, Yasser Arafat, avait soutenu l’Irak, même si cela n’avait pas eu d’incidence sur les efforts livrés par Bush en faveur de la paix israélo-palestinienne.
Changeant profondément de l’administration Reagan, Bush avait été très critique de l’usage de la force du côté israélien lors de la Première intifada. Il avait entretenu des relations souvent irritables avec l’Israélien Shamir et la communauté juive américaine.
Aux côtés de l’Union soviétique, les Etats-Unis, sous l’administration Bush, avaient parrainé la conférence de Madrid, en 1991, à laquelle Shamir s’était initialement opposé, et qui devait ouvrir la voie à la signature des Accords d’Oslo, deux ans plus tard, avec le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin.

Ces accords, finalisés sous la présidence de Bill Clinton, avaient entraîné la création de l’Autorité palestinienne et établi le cadre du processus de paix israélo-palestinien.
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