Pays-Bas : Un rouleau de Torah rendu 80 ans après avoir été caché des nazis
Une famille de la ville de Dordrecht a conservé le rouleau pendant des années, ignorant son origine ; un historien local en a entendu parler et en a informé une organisation juive
AMSTERDAM (JTA) — Un rouleau de Torah qui avait disparu d’une synagogue néerlandaise suite à l’invasion nazie des Pays-Bas a été redécouvert 80 ans plus tard et rendu à la communauté juive.
Le rouleau, qui semble être intact et qui a été conservé dans un excellent état depuis la Seconde Guerre mondiale, appartenait à une synagogue de Dordrecht, une ville du sud du pays, selon Chris den Hoedt, président de la communauté juive de Rotterdam, la NIG.
La famille Pennings de Dordrecht avait conservé le rouleau pendant de longues années avant que l’une de ses membres ne mentionne son existence à un historien local, Kees Weltevrede. Ce dernier avait alors approché la NIG.
« Personne n’a jamais su pendant des décennies ce qui était arrivé au rouleau de Torah de Dordrecht – on pensait qu’il avait été perdu, comme tant d’autres artéfacts religieux qui ont été égarés pendant la Shoah », commente l’historien.
Après la fermeture des synagogues, pendant l’occupation nazie des Pays-Bas, en 1940, le rouleau et plusieurs autres avaient été conservés par Meijer Michiel Cohen, un Juif qui possédait une usine de métallurgie. Il avait finalement survécu à la Shoah mais il était resté très traumatisé.
Un autre commerçant, Aart Bezemer, avait racheté l’usine. Il avait confié le rouleau à Kees Pennings, un enseignant respecté de Dordrecht qui était mort en 2001. C’est sa veuve, Tineke, qui a parlé du rouleau à l’historien, permettant sa restitution à la communauté juive.
Sur les centaines de Juifs qui vivaient à Dordrecht, seuls 60 environ avaient survécu à la Shoah, selon un article qui a été publié au sujet du rouleau de Torah dans le quotidien AD, jeudi. La communauté a cessé d’exister en tant que telle dans les années 1980.
Le rouleau, long de 41 mètres, est actuellement examiné pour déterminer s’il peut être encore utilisé pour le culte et pour voir s’il présente des dégâts nécessitant des travaux de restauration.