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Pourquoi n’y a-t-il pas de femmes sur la ‘liste noire’ du Grand-Rabbinat ?

« Une femme rabbin, c’est comme une licorne, alors pourquoi mettre une licorne sur ‘liste noire’ ? », a déclaré la vice-présidente du mouvement conservateur. "Nous ne faisons même pas partie de leur paysage."

Des femmes de la première génération de femmes rabbins, affiliées au mouvement conservateurs en 2015, lors de l'assemblée générales conservative pour les 30 ans des femmes dans le rabbinat. (Crédit : Yossi Hoffman)
Des femmes de la première génération de femmes rabbins, affiliées au mouvement conservateurs en 2015, lors de l'assemblée générales conservative pour les 30 ans des femmes dans le rabbinat. (Crédit : Yossi Hoffman)

NEW YORK (JTA) – La fameuse ‘liste noire’ du Grand-Rabbinat d’Israël répertorie des rabbins de la Diaspora tous courants confondus. Les rabbins figurant sur la liste, dont les lettres attestant de la judéité d’immigrants, ont été rejetées par le Grand-Rabbinat en 2016, sont orthodoxes, conservateurs et réformés, et certains viennent même du très minoritaire mouvement reconstructionniste.

Mais une catégorie de rabbins manque à l’appel : les femmes.

Le nombre de femmes au sein du judaïsme réformé est en pleine expansion en Amérique du Nord. Chaque courant juif, y compris une branche de l’orthodoxie, propose d’ordonner hommes et femmes. Environ 20 % des rabbins non-orthodoxes en Amérique du Nord sont des femmes.

Et pourtant, les 78 nord-américains qui figurent sur la liste sont des hommes.

Cette liste compte 160 rabbins au total. L’organisation Itim s’est procuré cette liste, qu’elle juge capable de décrédibiliser les rabbins. Cependant, le rabbinat affirme que cette liste a été présentée de façon incorrecte et qu’elle vise simplement à indiquer des problèmes avec des lettres rédigées par ces rabbins, et non pas avec les rabbins eux-mêmes.

Les grands rabbins ashkénaze David Lau, à gauche, et  séfarade Yitzhak Yossef, en novembre 2013. (Crédit : Flash90)
Les grands rabbins ashkénaze David Lau, à gauche, et séfarade Yitzhak Yossef, en novembre 2013. (Crédit : Flash90)

Le porte-parole du rabbinat, Kobi Alter, n’a pas souhaité s’exprimer sur l’absence de femmes dans la liste.

L’une des raisons serait bien évidemment, que le rabbinat aurait accepté toutes les attestations provenant de femmes rabbins en 2016. C’est possible, en effet, mais les femmes rabbins américaines ont d’autres théories qu’elles jugent plus probables.

Certaines suggèrent que le rabbinat n’a pas souhaité reconnaître que les femmes fassent partie du corps rabbinique.

« S’ils avaient inclus des noms de femmes rabbins sur cette liste, ils auraient reconnu que les femmes peuvent être des rabbins, et je ne pense pas que ce soit une mesure qu’ils souhaitent prendre publiquement », a déclaré le rabbin Rachel Ain, de la synagogue conservative de Sutton Place, à New York.

« Ils ne mettront pas mon nom sur la liste parce qu’ils ne me considèrent pas comme un rabbin légitime. »

Pourtant, de nombres Israéliens harédi, [ultra-orthodoxes], ne reconnaissent pas les rabbins réformés et conservateurs, et pourtant, nombre d’entre eux figurent sur la liste. Debra Newman Kamin, femme rabbin, suggère que les femmes rabbins sont une catégorie à part. Elle suppose que l’absence de femmes était davantage inconsciente que volontairement discriminatoire.

« Une femme rabbin est comme une licorne, alors pourquoi mettre une licorne sur la liste noire ? », s’interroge Newman Kamin, vice-président de l’Assemblée rabbinique conservative. « Je ne pense pas que c’est parce qu’ils voulaient faire passer un message sur les femmes rabbins. Nous ne faisons même pas partie de leur paysage. »

Natan Sharansky,  au centre, président de l'Agence juive, et Dov Lipman, alors député, en costume cravate à droite, lors d'une manifestation organisée par les Juifs orthodoxes américains et israéliens et les Juifs conservateurs devant les bureaux du grand rabbinat à Jérusalem, le 6 juillet 2016 (Crédit : Hadas Parush/Flash90)
Natan Sharansky, au centre, président de l’Agence juive, et Dov Lipman, alors député, en costume cravate à droite, lors d’une manifestation organisée par les Juifs orthodoxes américains et israéliens et les Juifs conservateurs devant les bureaux du grand rabbinat à Jérusalem, le 6 juillet 2016 (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

D’autres ont suggéré que l’opposition du rabbinat aux femmes rabbins a généré une forme d’auto-censure. Parce que les femmes rabbins savent que le rabbinat les rejettera, certaines font appel à des hommes rabbins quand un fidèle demande un certificat de judéité.

Un immigrant en Israël peut avoir besoin de prouver sa judéité dans deux cas de figures : pour obtenir la nationalité israélienne et pour se marier. La citoyenneté israélienne est déterminée par le gouvernement, qui a une définition plutôt large de l’identité juive. Mais les mariages en Israël sont administrés par le Grand-Rabbinat, qui exige que les mariés soient juifs au regard de la loi juive orthodoxe. Une lettre pour la citoyenneté aura plus de chances d’être acceptée que celle destinée à un dossier de mariage.

Newman Kamin a ajouté qu’elle a déjà soumis des lettres au rabbinat, pour des candidats au mariage, qui ont été approuvées. Mais d’autres femmes rabbins se disent être désormais réticentes à rédiger ces certificats. Le rabbin Ellen Nemhauser, co-présidente du réseau de femmes rabbins réformées, a déclaré que quand son propre fils a eu besoin d’un certificat pour prolonger son visa pour Israël, elle a demandé à un rabbin homme de la signer.

« Je pense que mon ordination est valide, mais nous ne voulons pas que les gens soient confrontés à des difficultés ou à un échec », a expliqué Nemhauser. « Je pense que nous sommes nombreuses à faire appel à des collègues hommes. »

La raison de l’absence de femmes dans la liste pourrait être plus terre-à-terre. Les termes de cette liste sont clairement définis : les rabbins dont les lettres ont été rejetées en 2016. Et il n’y a pas de femmes, tout simplement parce que, 40 ans après que le mouvement réformé a commencé à ordonner des femmes rabbins, il n’y a toujours que peu de femmes rabbins, proportionnellement au nombre total de rabbins aux États-Unis.

Nemhauser estime que sur les 3 000 rabbins réformés, un quart sont des femmes. Newman Kamin affirme que 15 % des 1 700 rabbins conservateurs sont des femmes. Il y a encore moins de femmes qui dirigent des communautés. Et à part un petit groupe de femmes orthodoxes, qui ne se font pas appeler rabbins, tous les rabbins orthodoxes sont des hommes.

« Combien peut-il y en avoir sur un an ? », s’interroge Newman Kamin. « Combien de juifs américains qui se marient en Israël appartiennent à des synagogues dirigées par des femmes rabbins ? »

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