Prévenir les transferts d’armes de l’Iran vers le Hezbollah est prioritaire – Tomer Bar
Selon le chef de l’armée de l’air, qui se prépare à une éventuelle opération terrestre au Liban, la capacité du groupe terroriste à se redresser dépend de l'apport d'armes
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le chef de l’armée de l’air israélienne, le général de division Tomer Bar, a déclaré jeudi que la prévention de tout transfert d’armes de l’Iran vers le Hezbollah était désormais une priorité absolue, ajoutant que la capacité du groupe terroriste libanais à se remettre des pertes infligées ces derniers jours par une offensive israélienne punitive dépendait de sa capacité à se réarmer.
« Au Liban, nous allons désormais empêcher toute possibilité de transfert d’armes depuis l’Iran, compte tenu de ce que nous avons déjà pris au Hezbollah », a affirmé Bar lors d’une réunion avec des officiers à la base aérienne de Tel Nof.
Ses propos ont été tenus alors que les médias israéliens signalaient qu’Israël avait récemment constaté une augmentation des efforts de l’Iran pour transférer des armes à son mandataire libanais, et après la frappe de Tsahal sur un point de passage à la frontière entre la Syrie et le Liban qui, selon lui, était utilisé par le Hezbollah pour faire passer des armes en contrebande.
L’Iran, principal sponsor du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, lui fournit depuis longtemps des armes susceptibles d’être utilisées contre Israël. Les livraisons de l’Iran au Liban auraient considérablement augmenté depuis le début de la guerre à Gaza il y a presque un an, y compris les armes introduites clandestinement sur des vols en provenance d’Iran à l’aéroport de Beyrouth dans de « grandes boîtes mystérieuses ».
Le chef de l’armée de l’air a également souligné jeudi l’importance de la coordination sol-air dans l’éventualité d’une incursion terrestre du Liban. L’armée a indiqué au cours des derniers jours qu’elle se préparait à cette éventualité, et menait des exercices d’entraînement dans le nord du pays et en donnant des ordres d’appel à plusieurs unités de réservistes.
« Nous nous préparons, en étroite collaboration avec le Commandement du Nord, à une manœuvre terrestre. Nous nous y préparons. Mais c’est au plus haut niveau que sera prise la décision de l’exécuter ou non », a affirmé Bar.
« Notre manière de procéder avec le commandement du Sud lors des opérations à Gaza, à savoir un soutien aérien accompagnant chaque équipe de combat, jusqu’au soldat entrant seul sur le terrain, sera le point de départ dans le nord», a-t-il ajouté.
Les propos de Bar font écho aux remarques du chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, qui a dit aux soldats mercredi que leurs « bottes militaires entreront en territoire ennemi. »
« Vous pouvez entendre les avions au-dessus de votre tête. Nous lançons des attaques tout au long de la journée. Et pour préparer la zone à la possibilité de votre entrée [au Liban] et pour continuer à porter des coups au Hezbollah », a expliqué Halevi aux troupes de la 7e brigade blindée lors d’un exercice simulant une offensive terrestre au Liban.
Depuis le 8 octobre 2023, au lendemain du pogrom perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël, au cours duquel les terroristes ont assassiné plus de 1 200 personnes et pris 251 otages, le Hezbollah a commencé à lancer des attaques quasi quotidiennes contre des communautés israéliennes et des positions militaires le long de la frontière, en solidarité avec le groupe terroriste palestinien, qui est également parrainé par l’Iran.
Jusqu’à présent, les affrontements ont causé la mort de 26 civils du côté israélien, ainsi que de 22 soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Après plus de 11 mois de violences transfrontalières frôlant la guerre totale, les combats se sont intensifiés ces derniers jours, avec des centaines de roquettes tirées sur Israël et des frappes aériennes intensives de Tsahal sur les sites du Hezbollah au Liban, ainsi que des frappes ciblées qui ont tué un certain nombre de dirigeants du groupe terroriste.
La semaine dernière, le Hezbollah avait identifié 512 membres tués au cours des affrontements en cours, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Quatre-vingt-huit terroristes d’autres groupes, un soldat libanais et des dizaines de civils ont également été tués.
L’offensive israélienne menée depuis lundi matin a tué plus de 600 personnes, selon les autorités sanitaires libanaises. Ce chiffre ne distingue pas entre terroristes et civils. Selon Israël, bon nombre des morts sont des terroristes appartenant du Hezbollah.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.