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Prison ferme pour l’auteur d’une agression antisémite dans le Gard

Alessandro C., qui a présenté ses excuses, est un homme sans emploi, né dans le 15e arrondissement de Paris

Illustration d'une kippa, le 7 juin 2020. (Crédit : Mendy Hechtman/FLASH90)
Illustration d'une kippa, le 7 juin 2020. (Crédit : Mendy Hechtman/FLASH90)

Un homme de 45 ans a été condamné lundi à deux ans de prison, dont un ferme, pour avoir roué de coups en proférant des insultes antisémites un septuagénaire portant une kippa dans le Gard.

Alessandro C., jugé en comparution immédiate à Alès pour « violences et injures à raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée », a été reconnu coupable, a annoncé en fin d’après-midi la présidente du tribunal correctionnel, Cécile Baessa.

Précisant que les deux circonstances aggravantes – le caractère antisémite et l’état d’alcoolisation – étaient avérées, elle a prononcé une peine de deux ans de prison, dont un an avec sursis probatoire, avec maintien en détention et obligation de soins psychiatriques et addictologiques.

Le procureur de la République, Abdelkrim Grini, avait requis une peine de trois ans de prison, dont deux ferme.

Les faits s’étaient produits le 30 avril à Anduze, au pied des Cévennes, au moment où le septuagénaire, barbe blanche fournie, kippa sur la tête et porteur de tsitsit (franges qui dépassent des vêtements portées par les juifs pratiquants), nourrissait des chats errants.

Très alcoolisé, Alessandro C., qui vivait à Anduze depuis un ans, l’avait abordé et lui avait demandé un euro de façon agressive, ce que son interlocuteur avait refusé.

L’agresseur l’avait alors insulté d’un « Ah t’es juif ! », puis lui avait porté un violent coup de poing. Alors que sa victime était tombée à terre, il lui avait ensuite donné plusieurs coups de pied tout en le traitant à de multiples reprises de « sale juif », selon le récit de témoins rapportés à l’audience.

Dans le box des prévenus, Alessandro C., cheveux courts et petite barbe, le cou marqué d’un tatouage, interpellé dès le lendemain des faits, avait écouté ce réquisitoire en transpirant.

Reconnaissant les faits mais niant tout caractère antisémite à cette agression, le quadragénaire avait assuré être « en rupture de traitement », affirmant souffrir d’un « trouble bipolaire reconnu depuis une quinzaine d’années ».

« J’aurais peut-être fait la même chose pour une femme, un musulman, un hindou. Je n’ai rien contre la communauté juive ou quelque communauté que ce soit », a ajouté cet homme sans emploi, né dans le 15e arrondissement de Paris, en présentant ses excuses.

« Je serais prêt à lui pardonner s’il demande pardon et change de direction (dans la vie) », a répondu la victime, un ancien légionnaire né en Espagne, habillé d’un treillis militaire et portant sa kippa.

« Moi, je ne vous pardonne pas et je ne vous excuse pas, Monsieur », a ensuite lancé le procureur Grini.

« Le caractère antisémite, odieux, ne fait aucun doute », a-t-il ajouté, à l’unisson des cinq associations parties civiles, dont la Licra et le Crif.

« Il faut remettre ce dossier à sa place : un épisode de décompensation délirante d’une personne en rupture de soins », a plaidé l’avocate du prévenu, Camille Monestier, pour qui « rien dans le dossier, rien dans l’enquête de personnalité, ne permet de démontrer qu’il est profondément raciste ».

« Pour moi, il n’y avait aucun doute, mais il fallait marquer le coup en disant haut et fort que l’antisémitisme ne passe pas », a réagi après le jugement l’avocat de la victime, Nordine Tria.

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