Prisons : Les soldats ne devraient plus surveiller des terroristes d’ici 6 mois
La mesure doit passer en Conseil des ministres et par la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset
D’ici à six mois, les conscrits de l’armée israélienne effectuant leur service au sein de l’administration pénitentiaire ne devraient plus être affectés dans les quartiers accueillant des terroristes condamnés, ont annoncé dimanche le ministre de la Défense, Yoav Gallant, et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, suite aux multiples abus sexuels commis par des détenus.
Cette décision intervient deux semaines après l’ordre donné par Ben Gvir au Service pénitentiaire israélien (IPS), et six mois après l’enquête diligentée par le ministre de la Défense de l’époque, Benny Gantz, en août dernier. Des terroristes condamnés avaient alors agressé et violé des femmes soldats affectées à l’administration pénitentiaire, certains gardiens de prison ayant sciemment « prostitué » ces conscrites afin d’apaiser les détenus.
Dans une déclaration commune, Gallant et Ben Gvir se sont dits favorables à ce que « cesse l’affectation des soldats au sein de l’administration pénitentiaire », en raison de ces précédents.
Selon le communiqué, dans les six prochains mois, le ministère de Ben Gvir fera en sorte de substituer aux soldats de Tsahal des gardiens de l’administration pénitentiaire.
Le communiqué précise que le projet de mesure sera présenté au Conseil des ministres de ce dimanche, après quoi il devra être approuvé par la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset.
Ben Gvir a déclaré, le mois dernier, que des conscrits pourraient continuer à servir au sein de l’administration pénitentiaire, mais en « deuxième rideau », c’est-à-dire pour assurer la sécurité générale du bâtiment, avec des interactions limitées avec les prisonniers.
Les autres conscrits continueront à être affectés au sein de la police en raison de leur « rôle important dans la protection et la sécurité du pays », souligne le communiqué conjoint.
La directive qui le permet sera prorogée de trois ans.
L’accord de répartition entre l’armée et l’administration pénitentiaire remonte à 2005, date à laquelle la surveillance des prisons accueillant des détenus terroristes a été transférée de Tsahal à l’IPS.
En août dernier, Gantz avait adressé une lettre au ministre de la Sécurité publique de l’époque, Omer Barlev, exigeant que les conscrits ne soient plus autorisés à se rendre dans les quartiers réservés aux condamnés palestiniens pour terrorisme jusqu’aux conclusions de l’enquête.
On ignore à ce stade si les soldats affectés aux quartiers de haute sécurité des prisons ont, depuis, été réaffectés.