Israël en guerre - Jour 502

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Opinion

Puisque Abbas n’est pas un partenaire, Israël doit aider à en créer un

Outre le fait de démonter les mensonges d’Abbas, Netanyahu doit montrer à l’ONU qu’Israéliens et Palestiniens ont un intérêt commun dans un climat de modération

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Mahmoud Abbas à l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2014 (Crédit : Timothy A. Clary/ AFP)
Mahmoud Abbas à l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2014 (Crédit : Timothy A. Clary/ AFP)

Nous n’avions pas besoin du discours épouvantable de Mahmoud Abbas à l’Assemblée générale des Nations unies de vendredi pour mettre au jour qu’il n’est pas quelqu’un avec qui Israël peut aboutir à des conditions viables en vue d’une coexistence et d’une solution à deux Etats.

Sa logorrhée de fausses accusations devant le monde entier s’est révélée particulièrement méprisable, mais ce n’était que le pire discours d’une longue série d’autres calibrés pour exacerber l’hostilité envers Israël dans la région, et même dans le monde entier.

Plus concrètement, bien que ne favorisant pas personnellement le terrorisme, Abbas a depuis longtemps prouvé qu’il était peu enclin à contrer le narratif que Yasser Arafat a légué aux Palestiniens – à savoir, qu’il n’y avait pas de temple juif à Jérusalem, et que le peuple juif n’a donc aucune légitimité souveraine ici.

Sous son règne, comme sous celui d’Arafat, la plupart des aspects liés à la normalisation des relations avec Israël ont été découragés, tandis que les médias palestiniens diabolisent systématiquement Israël et le délégitiment.

À la table de négociations, en outre, Abbas a prouvé qu’il n’était qu’un « refuseur en série ».

De manière révélatrice, il y a six ans, il a choisi de ne pas saisir l’offre alléchante du Premier ministre Ehud Olmert de tout ce que les Palestiniens cherchaient ostensiblement : Israël était parti de Gaza et offrait maintenant un retrait à 100 % de la Cisjordanie, la division de Jérusalem en sections souveraines israéliennes et palestiniennes, et une autorité partagée pour les Palestiniens, aux côtés d’Israël, dans le cadre d’un tribunal international, non-souverain responsable de la Vieille Ville.

Vendredi dernier, Abbas a tancé le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour ses positions intransigeantes dans les négociations de paix au cours des derniers mois. Et la politique de renforcement des implantations de Netanyahu – dont l’annonce de l’expropriation des terres prévue dans le Gush Etzion le mois dernier – n’a certainement pas contribué à instaurer la confiance, à renforcer la modération, et à discréditer les extrémistes. Mais c’est Abbas qui a laissé filer les positions réalisables en 2008.

En outre, en tant que négociatrice israélienne en chef, Tzipi Livni a rappelé la semaine dernière dans un entretien avec le Times of Israel, que c’était Abbas qui, il y a quelques mois, n’a pas répondu à l’accord-cadre rédigé par les Américains, accepté avec des réserves par Israël, et qui avait pour but de servir de base pour négocier une solution à deux Etats, qu’Abbas prétendait mettre en place.

Abbas, homme de refus donc mais aussi à la duplicité aiguisée sur ce sujet aussi. Sans doute, quand il s’adressera à l’Assemblée générale lundi, Netanyahu se concentrera sur ce point.

Pour cette écrasante majorité des Israéliens qui veulent maintenir un Israël juif et démocratique, le problème est qu’en l’état, il n’y a absolument aucune chance d’une direction palestinienne naissante pour l’après Abbas qui pourrait interagir de manière plus juste avec Israël dans le cadre d’une coexistence viable. Bien au contraire.

Netanyahu pourrait bien noter ce point-là aussi. Après tout, il souscrit à une vision du monde particulièrement sombre, souvent justifiée, qui est que le peuple juif a toujours et sera toujours persécuté, et que le premier impératif des dirigeants juifs demeure de protéger les gens de cette persécution, et que son privilège est de conduire les Juifs dans une période rare de l’histoire où son État-nation est rétabli et possède une armée capable de le défendre.

Ce qu’on pourrait souhaiter que Netanyahu dise, une fois qu’il aura rappelé les inepties d’Abbas sur le « génocide », c’est que les Israéliens et les Palestiniens ont un même intérêt à créer un climat différent ici – une atmosphère dans laquelle l’hostilité, la diabolisation et la délégitimation cèdent progressivement la place à la modération et à l’acceptation mutuelle.

Dans son interview, Livni accorde que des petits pas ont eu lieu au cours des mois de pourparlers sous la houlette des Américains. Un document a été élaboré, dans le but d’être mis en oeuvre, destiné à la promotion d’une « culture de paix » entre Israéliens et Palestiniens. Il visait, a-t-elle fait savoir, à la lutte contre le racisme et la discrimination dans les médias, dans les discours des dirigeants politiques et spirituels, dans les manuels scolaires et autres. A promouvoir la compréhension mutuelle, la tolérance et le respect.

Les critiques de M. Netanyahu, à l’étranger et à domicile, affirment que son soutien rhétorique pour une solution à deux Etats est contredit par sa politique, en particulier son soutien continu à l’expansion des implantations.

Un discours dans lequel le Premier ministre énoncerait des lignes rouges territoriales – délimiter globalement ces zones, selon lui qu’Israël doit conserver, et au-delà desquelles il ne cherchera pas à étendre les implantations – pourrait commencer à répondre à ces préoccupations.

Un discours dans lequel il chercherait alors un partenariat avec la communauté internationale visant à marginaliser l’extrémisme violent – l’hostilité à Israël parmi les Palestiniens, ainsi que l’hostilité à l’Occident dans cette région – offrirait une voie à suivre qui pourrait être réellement attrayante dans le monde entier, exactement comme les batailles de la coalition sous commandement américain contre l’Etat islamique et autres métastases de l’islam radical.

Le discours de Mahmoud Abbas, vendredi, disait essentiellement à Israël, et aux Etats-Unis d’ailleurs, d’aller voir ailleurs. Il a souligné que ses années de leadership raté avaient depuis longtemps confirmé – qu’il n’a pas la volonté ou le courage de remettre en question ni de changer la mentalité empoisonnée de son peuple.

Pour Netanyahu malheureusement, il ne suffira pas de pointer le doigt là-dessus. Puisque Abbas n’est pas un partenaire, Israël devrait au moins essayer de faire ce qu’il peut pour aider à créer un climat dans lequel un partenaire pourrait émerger et prospérer.

Netanyahu doit galvaniser la communauté internationale en précisant comment le climat d’hostilité pourrait être modifié pour le mieux, et à s’engager à ce qu’Israël puisse jouer son rôle.

Aucun changement radical n’arrivera du jour au lendemain. Il faudra des années. Mais puisque Israël en serait un bénéficiaire, lundi à l’Assemblée générale de l’ONU serait un moment et un endroit particulièrement opportun pour commencer.

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