Quatrième mandat d’arrêt dans l’enquête sur l’attentat de la rue des Rosiers
Six personnes avaient été tuées et 22 blessées durant cette attaque antisémite à Paris en 1982

La justice française a délivré début août un quatrième mandat d’arrêt international à l’encontre d’un suspect d’origine palestinienne dans l’enquête sur un attentat antisémite qui avait fait 6 morts en 1982 à Paris, a indiqué mercredi à l’AFP une source judiciaire.
Ce mandat vise Nizar Tawfiq Mussa Hamada, 54 ans, soupçonné d’avoir appartenu au commando des tireurs qui avaient pris pour cible un restaurant casher dans le quartier juif de la rue des Rosiers, au coeur de Paris, a précisé une source proche du dossier.
Selon la radio RTL, qui a révélé l’information, le suspect est aujourd’hui installé en Jordanie, où réside aussi le cerveau présumé de l’attentat, Souhair Mouhamed Hassan Khalid al-Abassi, alias « Amjad Atta ».
Ce dernier, visé lui aussi par un mandat d’arrêt international depuis février, avait été interpellé en Jordanie le 1er juin, puis remis en liberté sous caution dans l’attente d’une décision sur son éventuelle extradition.
Une telle extradition est jugée difficile par une source proche du dossier interrogée par l’AFP en juin, la Jordanie n’ayant pas pour habitude de remettre ses citoyens à d’autres pays.
Le 20 février, le juge antiterroriste parisien Marc Trévidic avait délivré deux autres mandats d’arrêts contre des membres présumés du commando, installés l’un en Cisjordanie, l’autre en Norvège.
L’attentat de la rue des Rosiers avait été attribué à un groupe palestinien dissident de l’OLP, le Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d' »Abou Nidal », décédé en 2002 dans des circonstances mystérieuses. Les suspects, identifiés grâce à des témoignages anonymes, sont soupçonnés d’avoir appartenu au groupe d’Abou Nidal.
Le 9 août 1982 à la mi-journée, une grenade avait été jetée dans le restaurant de Jo Goldenberg, explosant au milieu d’une cinquantaine de clients. Deux tueurs étaient ensuite entrés, ouvrant le feu.
Composé de trois à cinq hommes armés, le commando avait ensuite remonté la rue, vidant en direction des passants les chargeurs de leurs pistolets-mitrailleurs. Six personnes avaient été tuées et 22 blessées durant cette attaque.