Rixe entre ultra-orthodoxes concernant le respect des règles du confinement
Sur des images filmées à Modiin Illit, des manifestants ultra-orthodoxes radicaux s'opposant aux restrictions sont chassés après avoir recommandé aux autres de violer les mesures

Les habitants de la localité ultra-orthodoxe de Modiin Illit se sont violemment affrontés, lundi, au sujet du respect des directives mises en œuvre par le ministère de la Santé en raison de la pandémie de coronavirus.
Ces échauffourées ont opposé les résidents alors que certains manifestaient contre le confinement imposé par le gouvernement et l’interdiction des rassemblements religieux.
« A l’aide, le judaïsme est en danger », criaient les manifestants en brandissant des pancartes appelant à ignorer les règles de distanciation sociale mises en place pour réduire la propagation du Covid-19, selon des images diffusées par la Douzième chaîne.
Les protestataires ont été alors agressés et pourchassés par un autre groupe d’habitants, qui les a qualifiés de « meurtriers » pour leur non-respect des directives.
Selon la chaîne, la police n’est pas intervenue. Il n’y a pas eu d’arrestations.
מודיעין עילית
חרדים קיצונים שמפגינים נגד המדינה חטפו pic.twitter.com/NbJyCLkzlm— ינון עידן (@yinon_idan) April 7, 2020
Mardi, la chaîne Kan a fait savoir que deux services de prière, rassemblant chacun quinze personnes, avaient été dispersés dans la ville. Ceux qui ont refusé de partir ont été placés en détention.
Sur des images diffusées par la police, un ultra-orthodoxe explique ne pas reconnaître l’État ni ses représentants alors qu’on lui demande s’il a conscience de contrevenir aux mesures mises en place.
Selon la chaîne, les deux rassemblements de prière étaient constitués de membres de la secte radicale de la Faction de Jérusalem, responsable également d’un rassemblement de masse lors de funérailles qui ont eu lieu il y a plus d’une semaine à Bnei Brak.
L’implantation ultra-orthodoxe de Modiin Illit, forte d’une population de 73 000 personnes, compte 151 cas de coronavirus, selon des données transmises mardi par le ministère de la Santé.
Un grand nombre de membres de la communauté avait initialement rejeté les directives de distanciation sociale, ce qui, selon les responsables, a entraîné un fort taux d’infection chez les haredim.
De plus, mardi, 30 membres de la communauté ultra-orthodoxe de Beit Shemesh ont écopé d’une amende pour avoir prié en groupe dans une synagogue, contrevenant aux règles imposées par le ministère.
Les cercles ultra-orthodoxes sont devenus l’épicentre de l’épidémie. La localité de Bnei Brak a été la première à devenir une zone fermée.
Soixante personnes sont mortes des suites du coronavirus en Israël, et 9 000 personnes sont contaminées. Approximativement un-tiers du nombre d’infections totales dans le pays viennent des secteurs ultra-orthodoxes, selon des données qui ont été rendues publiques mardi.