Sara Netanyahu interrogée pour fraude dans l’Affaire 4000
L'épouse du Premier ministre est soupçonnée d'avoir menti au contrôleur de l'Etat en disant que Nir Hefetz, devenu témoin de l'accusation, avait été payé pour son travail

L’épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu a été interrogée vendredi par la police. Elle est soupçonnée d’avoir menti au contrôleur de l’Etat au sujet de l’emploi d’un ancien conseiller, devenu ultérieurement témoin de l’accusation.
Elle a été interrogée en tant que suspect dans les bureaux de l’unité criminelle nationale Lahav 433 de Rishon Lezion en marge de l’enquête de corruption portant sur Bezeq et connue sous le nom « d’Affaire 4000 ».
Netanyahu est soupçonnée d’avoir donné l’impression – à tort- qu’elle rémunérait Nir Hefetz pour les services qu’il rendait à sa famille, après que l’avocat personnel du Premier ministre, David Shimron, a été mis en garde par le contrôleur de l’Etat, Yosef Shapira, qu’il était impossible de faire appel à ses services sans le payer au prix du marché.
Il est interdit aux responsables du gouvernement de recevoir des cadeaux ou d’autres faveurs à moins de bénéficier d’une exemption du contrôleur de l’Etat ce qui, a fait savoir le quotidien Haaretz, avait été refusé à Netanyahu à plusieurs reprises concernant sa demande d’employer Hefetz sans compensation financière appropriée.
Hadashot a fait savoir que Hefetz, témoin de l’accusation dans l’Affaire 4000, avait dit à la police qu’il avait offert de travailler à titre gracieux pour les Netanyahu aussi longtemps qu’ils pourraient garantir que son travail était légal. Il avait affirmé que Shimron lui avait assuré qu’il était possible de reverser son salaire à une oeuvre caritative, même si la police ne croit pas que de tels dons aient jamais été faits.
Sara Netanyahu a nié ces allégations, disant à la police que de l’argent avait été versé à des œuvres de charité et que Hefetz avait proposé de travailler gratuitement.
Selon Hadashot, elle avait déjà été interrogée par la police à ce sujet au mois de septembre.

Les questions autour de l’emploi de Hefetz sont venues en résultat d’une enquête de corruption consacrée à l’entreprise Bezeq. Netanyahu aurait ainsi fait adopter des décisions régulatrices favorisant Elovitch, l’actionnaire principal de Bezeq, la plus grande entreprise de télécommunications du pays en échange d’une couverture médiatique positive sur le site d’information Walla détenu par Elovitch.
La semaine dernière, la police a annoncé qu’elle recommandait une inculpation pour pots-de-vin contre Netanyahu et son épouse, Sara, dans ce dossier. C’est le procureur-général qui devra prendre la décision finale.

Sara Netanyahu, a expliqué la police, aurait agi au nom du Premier ministre pour coordonner la couverture médiatique du site Walla avec Shaul Elovitch, Iris Elovitch et Ilan Yeshua, directeur-général du média, contre lequel la police a également recommandé une inculpation pour pots-de-vin.
Hefetz est devenu témoin de l’accusation au mois de mars dans l’enquête, après avoir été arrêté et mis en examen par la police pour son implication présumée dans le dossier.
Il a été le troisième haut-conseiller de Netanyahu à devenir témoin de l’accusation dans une série d’enquêtes pour corruption impliquant le Premier ministre, qui est notamment soupçonné d’avoir favorisé les intérêts de différents hommes d’affaires en échange de cadeaux et de faveurs.

La police a recommandé, le mois dernier, que Shimron, avocat personnel du Premier ministre qui est aussi son cousin, soit inculpé dans une autre enquête portant sur des malversations lors de l’achat de sous-marins à un fabricant naval allemand qui ont impliqué un certain nombre de proches de Netanyahu, même si lui-même n’est pas soupçonné dans le dossier.
Le Premier ministre a, pour sa part, nié tout acte répréhensible.
En plus de ses déboires judiciaires dans l’Affaire 4000, Sara Netanyahu est passée devant les juges le mois dernier pour un détournement présumé de 100 000 dollars de fonds publics. Les procureurs ont accepté un arbitrage dans ce dossier alors que les procédures judiciaires habituelles continuent par ailleurs.