Sgt. 1ère classe Vitaly Skipakevich, 21 ans : Ce commando a vécu sans regrets
Tué alors qu'il combattait le Hamas, dans le kibboutz Kissufim, le 7 octobre 2023
Le sergent de première classe Vitaly Skipakevich, 21 ans, soldat de l’unité Egoz de la brigade Commando, originaire d’Ariel, a été tué le 7 octobre 2023 alors qu’il luttait contre l’invasion du kibboutz Kissufim par le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Le matin de l’assaut, Vitaly et ses camarades étaient stationnés à Huwara, en Cisjordanie, qui avait été le théâtre de troubles importants au cours des semaines et des mois précédents. Ils ont été envoyés dans le sud pour se joindre aux combats. Vitaly a alors appelé ses parents pour leur demander de rester à l’intérieur et de fermer leurs portes à clé.
Il a été envoyé au kibboutz Kissufim avec son bataillon. Ils y sont entrés pour secourir les habitants et combattre les terroristes du Hamas qui s’y trouvaient. À l’intérieur d’une maison, ils sont tombés dans une embuscade tendue par un terroriste armé. Vitaly a été grièvement blessé, mais il a continué à se battre. Sa famille a indiqué qu’il avait été emmené ailleurs dans le kibboutz pour y recevoir des soins, et que Vitaly avait exigé que d’autres personnes, qui semblaient plus blessées, soient soignées en premier. Il a finalement succombé à ses blessures le soir même, au centre hospitalier de Soroka, à Beer Sheva.
Il a été enterré le 13 octobre à Barkan. Il laisse derrière lui ses parents, Ruslan et Elena, et sa sœur, Amalia.
Né en Russie, Vitaly et sa famille ont déménagé en Israël lorsqu’il était encore bébé et se sont installés dans l’agglomération d’Ariel, en Cisjordanie. En grandissant, il a toujours rêvé d’un service militaire significatif. Il a fréquenté l’école d’officiers de marine d’Akko lors de ses études secondaires.
Une fois diplômé, il a postulé pour l’unité commando Shayetet 13 de la marine, mais n’a finalement pas été accepté, ce qu’il a mal vécu. Cependant, lorsqu’il a été sélectionné pour l’unité de reconnaissance Egoz, il a été ravi. Il s’est engagé en décembre 2020 et s’est lancé à corps perdu dans son rôle, s’entraînant comme tireur d’élite et prenant part à de nombreuses missions.
Sa famille et ses amis ont aménagé un belvédère en sa mémoire à Ariel, à un endroit où Vitaly aimait s’asseoir et méditer. Sa famille a déclaré qu’à l’approche de la fin de son service militaire obligatoire, il avait commencé à planifier son avenir. Il prévoyait notamment un voyage en Thaïlande et au Vietnam et comptait courir un marathon à son retour.
Son oncle, Vitaly Karant, a raconté à la station de radio Kan que son neveu « était un enfant plein de charme, au sourire infini, un enfant qui aurait dû être en ce moment même sur les plages de Thaïlande, faisant un voyage dont il rêvait depuis deux ans ».
Ce jour-là, alors qu’il descendait vers le sud, Vitaly a écrit une sorte de lettre d’adieu à sa famille et à ses amis, envisageant en quelque sorte son destin : « Ma vie a été vraiment belle et je ne changerai rien, le chemin a toujours été le bon, même si d’autres y ont vu des erreurs. J’ai tout fait à ma façon, j’ai apprécié mes erreurs et j’ai appris d’elles », écrivait-il quelques heures avant d’être tué.
« J’ai eu une vie vraiment unique et j’ai apprécié chaque jour de ma vie. Je vous remercie et j’espère que vous vous souviendrez de moi de manière positive. »
Le meilleur ami de Vitaly, Shaked Ben Shlush, a écrit sur Instagram qu’il était difficile de comprendre que « tu n’es pas avec moi Vitaly, tu n’es pas avec moi mon frère. Tu es quelque part là-haut, en train de mourir de rire parce que j’ai vraiment respecté le vœu que nous nous sommes fait à l’âge de 18 ans lorsque nous nous sommes engagés. Nous avions décidé que si l’un d’entre nous était tué dans l’exercice de ses fonctions, l’autre se présenterait à ses funérailles vêtu d’ailes de fée ».
« Oui, j’ai fait ce que tu m’as demandé », a-t-il écrit.
« Tu es bien plus qu’un frère pour moi, tu es une partie de moi. Une partie de moi est morte et s’est arrêtée de fonctionner. Nous avons un tatouage commun qui me fera penser à toi à chaque fois que je le regarderai… Tu es la famille que je me suis choisie. »
Elena, sa mère, a écrit sur Facebook qu’ils célébraient toujours la fête russe de Novy God en famille, « et même lorsque Vitaly étudiait loin de la maison, il persuadait toujours ses professeurs qu’il devait être chez lui pour cette fête… Il avait toujours des cadeaux sous le sapin – peu importe le cadeau qui l’attendait, il était toujours heureux lorsqu’il ouvrait le paquet ».
« Il nous manque énormément ! Nous l’aimons tellement que les mots ne peuvent décrire notre amour. »
Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.