Shoah : Paris dénonce les propos « consternants » de Moscou
"C'est une provocation indigne un jour comme aujourd'hui", a souligné la ministre
La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna a fustigé vendredi les propos « consternants » du président russe Vladimir Poutine contre « les néonazis en Ukraine », à l’occasion de la journée internationale des victimes de l’Holocauste.
« Je voudrais (…) dire notre attachement à ce que nous n’oublions jamais. Pour qu’en n’oubliant pas, ceci ne puisse pas recommencer », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Bucarest en évoquant la commémoration de ces « événements tragiques ».
« Mais je voudrais dire aussi, ayant lu quelques déclarations en provenance de Moscou, combien elles sont consternantes, choquantes. C’est une provocation indigne un jour comme aujourd’hui », a souligné la ministre.
Elle réagissait à un communiqué publié plus tôt par le Kremlin.
« Oublier les leçons de l’Histoire conduit à la répétition de terribles tragédies. La preuve en est les crimes contre les civils, le nettoyage ethnique (et) les actions punitives organisées par les néonazis en Ukraine », a dénoncé M. Poutine. « C’est contre ce mal que nos soldats se battent courageusement ».
Pour justifier l’intervention russe, Vladimir Poutine a dénoncé à maintes reprises « le génocide », selon lui, des populations russophones de l’Est ukrainien et qualifié le gouvernement de Volodymyr Zelensky de « néonazi ». Zelensky est juif.
Au lendemain d’une visite d’Odessa, Mme Colonna est arrivée vendredi en Roumanie, pays voisin de l’Ukraine où l’Otan ne cesse de consolider son dispositif depuis l’agression russe.
La ministre s’est rendue dans la matinée sur le camp d’entraînement de Cincu (centre), aux côtés de ses homologues roumain, Bogdan Aurescu, et néerlandais, Wopke Hoekstra, réaffirmant « la détermination » à soutenir Kiev « aussi longtemps que nécessaire ».
La France commande sur cette base militaire un bataillon interallié et y a récemment déployé des véhicules blindés d’infanterie (VBCI) et des chars Leclerc, dans le cadre de la stratégie de dissuasion de l’Alliance atlantique sur son flanc oriental.