Si les otages ne reviennent pas, Israël sera « entaché à jamais » – ex-otages
Sahar Calderon, Aviva Siegel, Adina Moshe, Nili Margalit et Sharon Aloni Cunio ont évoqué leurs captivité et exhortent le gouvernement à se mobiliser

Six femmes qui ont été libérées des geôles du Hamas lors d’une trêve d’une semaine fin novembre ont mercredi tenu une conférence de presse pour faire pression en faveur d’un second accord sur les otages avec le groupe terroriste palestinien du Hamas afin de garantir le retour des 136 otages encore détenus par le Hamas, dont certains sont deja morts.
Adina Moshe, qui a été kidnappée au kibboutz Nir Oz le 7 octobre, s’est adressée au gouvernement en retenant ses larmes.
« J’étais là, j’ai tout ressenti, j’ai souffert, mais j’ai été libérée », a-t-elle dit. « Mes amis, les jeunes à qui j’ai enseigné, sont toujours là. Je pense que plusieurs d’entre eux n’ont pas survécu. Je sais qu’ils ne reçoivent pas les médicaments nécessaires, et je sais qu’ils ne sont plus là où j’étais avec eux. »
« Encore une fois, je vous le demande, Monsieur Netanyahu, tout est entre vos mains, vous êtes le seul à pouvoir le faire, et j’ai extrêmement peur, que si vous continuez sur cette voie… il n’y aura plus d’otages à libérer », a-t-elle ajouté.
Moshe a expliqué que, pendant de nombreuses années, elle et les autres membres du kibboutz Nir Oz ont protégé les frontières du pays, « nous ne nous sommes pas enfuis », ajoutant qu’elle veut retrouver son pays, les valeurs d’Israël.

Sharon Aloni Cunio, qui a été libérée de captivité avec ses deux filles de trois ans, mais sans son mari, David Cunio, a adressé ses remarques aux six membres et observateurs du cabinet de guerre, ainsi qu’à leurs conjoints, en les citant tous par leur nom.
« Des générations d’Israéliens ont été élevées dans l’idée que nous essayons toujours de sauver les âmes juives », déclare Aloni Cunio. « Le prix à payer est lourd, il serre l’estomac et le corps. Mais si nous ne le faisons pas, cela entachera Israël pour toujours ».
Nili Margalit a fait écho aux propos de Cunio Aloni et a ajouté que « des millions d’Israéliens et de Juifs attendent la décision de six personnes. S’ils ne sont pas ramenés chez eux, tout le monde saura que c’est eux qui sont les prochains sur la liste, que nous vivons dans un pays qui ne se soucie pas de notre sécurité, qui ne protège pas ses citoyens ».
L’otage libérée Aviva Seigel, qui avait été enlevée du kibboutz Kfar Aza le 7 octobre, a, elle aussi lancé un appel pour le retour des 136 otages encore à Gaza.
Remerciant le public pour son soutien aux otages et à leurs familles, elle a rappelé que le peuple d’Israël est « un seul pays, une seule famille, [avec] un seul destin. »
Elle a ajouté que si les otages sont sauvés, « nous sauverons l’État d’Israël ».

« Si nous sauvons les otages, nous aurons sauvé l’État d’Israël et ce sera une victoire absolue », a-t-elle dit, reprenant les propos du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a employé les mêmes termes pour parler de l’éradication du Hamas de la bande de Gaza.
L’otage libérée Sahar Calderon, 16 ans, dont le père Ofer Calderon est toujours captif du Hamas, s’est effondrée lorsqu’elle a évoqué son expérience en tant qu’otage à Gaza.

« Vous savez ce que c’est que d’être là, même une heure ? » a demandé Calderon. « Je veux que mon père me serre dans ses bras et tellement de gens n’attendent que cela. Vous avez abandonné tant de gens, s’il vous plaît, ne mettez pas les otages dans un cercueil. Ne me laissez pas perdre ma foi en vous une seconde fois. »
« J’y étais pendant 52 jours », a-t-elle poursuivi en pleurant. « Pourquoi moi, une jeune fille de 16 ans, ai-je dû subir tout cela ? Pourquoi ai-je dû rester dans cet endroit pendant deux mois ? »
« C’est vrai, je suis vivante et je respire, mais mon âme a été assassinée. Et tous ceux qui sont encore là-bas sont assassinés quotidiennement », a-t-elle conclu.