Simone Polak, « la parole d’un témoin vivant est mieux captée »
Boitillant - une séquelle de son internement à Auschwitz - Simone continue de rencontrer des lycéens pour témoigner
À l’occasion des 74 ans de la libération d’Auschwitz, le 27 janvier dernier, la chaîne de télévision franco-allemande Arte est partie à la rencontre de Simone Polak, rescapée des camps de la mort nazis.
La chaîne a suivi Simone, une dame à la voix sûre et aux lunettes teintées en jaune, alors qu’elle se rendait à un rendez-vous face à des lycéens strasbourgeois pour raconter son histoire et répondre aux questions des élèves.
« En tant que Juive, elle a dû quitter l’Alsace en 1940, avec sa mère et son frère, pour se réfugier en zone libre, rappelle Arte. Mais en mai 1944, ils sont arrêtés, puis déportés à Auschwitz. Elle rentrera seule de cet enfer et témoigne aujourd’hui de son histoire dans un livre paru à l’automne dernier, « Agis comme si j’étais toujours à tes côtés », aux éditions Le Manuscrit.
Un livre qui lui a permis de faire le deuil, « très longtemps après » sa sortie du camp.
« Après la guerre, je n’aurais pas pu parler », témoigne Simone Polak. « C’est pas facile de parler de soi, et de parler de cette vie que l’on a menée. C’était une vie d’esclave, on n’était plus considérés comme des humains ».
Mais devant la montée du racisme est arrivé un moment où elle n’a « plus pu se taire ». « La parole d’un témoin vivant est mieux captée, » assure-t-elle.
A 90 ans, Simone Polak a encore du mal à marcher, montre le reportage, « une séquelle de son passage à Auschwitz ».