Simone Susskind en faveur d’une solution « originale » de la résolution du conflit
La députée bruxelloise et militante pour la paix organise des voyages avec des jeunes en Israël et dans les territoires palestiniens
Simone Susskind, députée bruxelloise et présidente de l’Action pour la Méditerranée, était l’invitée de TV5 Monde, lundi dernier.
A l’occasion d’une interview, cette militante pour la paix depuis plus de 20 ans est revenue sur le conflit israélo-palestinien qui est au coeur, selon elle, des problématiques moyen-orientales auxquelles s’ajoutent les révolutions arabes, l’existence de groupes terroristes et le conflit en Syrie.
La députée est à l’initiative de diverses actions pour la paix comme l’organisation de voyage avec des jeunes bruxellois qui se rendent en Israël et dans les Territoires palestiniens, à l’instar de Latifa Ibn Ziaten.
L’un des objectifs de ce voyage est de permettre aux jeunes d’acquérir une vision plus nuancée de la situation, loin des clichés.
« C’est très difficile de se confronter au conflit israélo-palestinien et c’est très difficile pour des jeunes de se confronter à des opinions, à des stéréotypes ou à des amalgames que l’on trouve un peu partout dans la société belge ou ailleurs en Europe. Ils sont très conscients qu’ils vont devoir répondre à des questions qui ne sont pas faciles, » avoue la députée.
Après leur voyage en Israël, une jeune lycéenne a fait part de ses peurs. « J’ai l’impression que les jeunes ne vont pas trop nous croire. Ils auront l’impression que nous avons été manipulés. J’ai pu discuter avec des Israéliens et des Palestiniens qui avaient plus ou moins les mêmes opinions, qui voulaient la paix. »
« Nous comptons sur eux pour diffuser, partager l’expérience qu’ils ont eue pendant ce voyage », indique Simone Susskind.
Ce voyage est organisé depuis deux ans. A leur retour, les jeunes belges deviennent de véritables ambassadeurs. Ils rencontrent d’autres jeunes qui les interrogent sur leur expérience.
Si la députée avoue que ce n’est pas cette initiative qui résoudra le conflit au Moyen-Orient, elle permet de « contribuer modestement à mieux vivre ensemble chez nous à Bruxelles. » Ces initiatives qui ouvrent le dialogue permettent une « prise de conscience » globale sur la situation en Israël.
La résolution de ce conflit est aux yeux de la députée un enjeu majeur pour les pays européens, parce qu’il permettra un assainissement des relations internes.
La France a proposé une nouvelle initiative concernant le conflit israélo-palestinien avec l’organisation d’une réunion internationale le 30 mai, à Paris.
« J’espère que quelque chose pourra se mettre en place. C’est étrange que les Palestiniens et les Israéliens ne soient pas invités même si on sait que du côté israélien aucun gouvernement n’est prêt à se lancer dans ce genre de négociations, » selon Simone Susskind.
« Toutes les initiatives sont bonnes, mais il faut travailler avec les sociétés civiles » sur place et réfléchir à des solutions plus originales telles que « deux états, une patrie, » indique la députée.
« Une formule qui n’oblige pas des centaines de milliers d’Israéliens à rentrer à l’intérieur d’Israël et des Palestiniens à être confrontés à des situations auxquelles ils ne sont pas capables de se confronter, » conclut Susskind.