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Simone Veil : L’Europe, « c’est ce que l’on a fait de mieux »

Convaincue après la guerre qu'il “fallait se réconcilier absolument avec les Allemands”, la rescapée d'Auschwitz deviendra la première présidente du nouveau Parlement européen

Simone Veil, ministre de la Santé, pendant la campagne électorale pour les élections européennes, le 1er mai 1979. (Crédit: AFP/Staff)
Simone Veil, ministre de la Santé, pendant la campagne électorale pour les élections européennes, le 1er mai 1979. (Crédit: AFP/Staff)

Avec le féminisme, l’Europe, et plus généralement la paix, aura été la grande cause de la vie de Simone Veil, elle, la jeune déportée devenue la première présidente du nouveau Parlement européen, en 1979.

« Au sortir de la guerre, nous [son mari et elle, ndlr] avions la conviction qu’il fallait se réconcilier absolument avec les Allemands et que si nous ne le faisions pas, il y aurait une troisième guerre mondiale », confiait Simone Veil en 2008 dans une interview télévisée.

Aussi, lorsque le président Valéry Giscard d’Estaing la sollicite, à l’automne 1978, pour qu’elle devienne, elle, sa ministre de la Santé, tête de liste de l’UDF (libéraux et centristes) pour les premières élections au suffrage universel du Parlement européen, elle accepte.

« Compte tenu de ce que je représentais, il voyait dans ma candidature un symbole de la réunification franco-allemande et la meilleure manière de tourner définitivement la page des guerres mondiales », racontera-t-elle dans son autobiographie « Une vie ».

Simone Veil (Crédit : capture d’écran YouTube/La Traversée Du Miroir-Simone Veil, Abd Al Malik)
Simone Veil (Crédit : capture d’écran YouTube/La Traversée Du Miroir-Simone Veil, Abd Al Malik)

En juin 1979, sa liste arrive première, assez loin devant celle du Parti socialiste et plus de dix points au-dessus de la liste gaulliste. Simone Veil est désignée comme la candidate du groupe libéral à la présidence du Parlement et sera élue lors de la première séance, au troisième tour.

A l’issue de son mandat, en janvier 1982, elle renouvelle sa candidature avant d’y renoncer, du fait, notamment, de l’opposition des gaullistes.

« Peut-être aurais-je pu me battre davantage mais les jeux politiciens que je n’avais fuis en France que pour mieux les retrouver à Strasbourg avaient eu raison de mes forces », estimera-t-elle.

‘Ce que l’on a fait de mieux’

Elle n’abandonne pas pour autant le combat européen. Pendant treize ans, elle occupera diverses fonctions. Elle préside d’abord la commission juridique du Parlement de Strasbourg et œuvre à mettre au point des conventions passées avec des pays non-européens.

Elle est ensuite élue présidente du groupe libéral, favorable aux élargissements successifs même si, plus tard, elle confessera des « réticences » à l’égard de l’adhésion de la Grèce, contrairement à son mentor, Valéry Giscard d’Estaing.

Son cri de colère et d’indignation de 1992, à Bruxelles, en faveur d’une intervention militaire de l’Europe des 12 en ex-Yougoslavie frappe les esprits. « Je ne veux pas réentendre ce que j’ai entendu il y a 50 ans : la seule priorité est d’arrêter la guerre. Et que, pendant ce temps là, des gens pouvaient être dans des camps de concentration et être exterminés. Je ne veux pas le réentendre. »

Elle préside aussi un groupe de travail pour la préparation du Sommet de la Terre qui se tiendra à Rio, en 2000.

Elle restera députée européenne jusqu’en 1993, date à laquelle elle est nommée ministre des Affaires sociales dans le gouvernement de cohabitation d’Édouard Balladur.

Simone Veil gardera de son expérience à Strasbourg des impressions mitigées, regrettant notamment « le manque d’intérêt porté par nos responsables politiques [français] aux questions européennes […] qui frôlait la caricature à l’approche des élections européennes. »

Dénonçant l’ « absentéisme systématique de nombre d’élus français », elle soulignait même « le contraste avec les députés britanniques pourtant réputés hostiles à l’Europe mais pratiquant à Strasbourg comme à Bruxelles une assiduité sans faille et défendant ainsi mieux que nous leurs intérêts nationaux ».

Déçue, elle l’est sans doute. En 2007, elle écrit que si elle pensait « il y a vingt ans, que nous parviendrions à dépasser rapidement le cadre de la nation », elle en était alors « moins convaincue », soulignant que l’idée qu’elle se forgeait désormais de l’UE « s’apparentait davantage à un agrégat de poupées russes qu’à un édifice monolithique ».

Il n’empêche, l’important, pour elle c’est « la continuité européenne. Il faut maintenir les liens ». « Quand je regarde ces soixante dernières années, confiait-elle en 2008, c’est ce que l’on a fait de mieux ».

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