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Sorti de prison, un auteur juif va se battre contre sa condamnation par l’Autriche

Pour Stephan Templ, libéré de prison après huit mois, ces accusations sont une revanche pour ses critiques sur la restitution d’après l’Holocauste

Stephan Templ a été jugé pour fraude du gouvernement autrichien à hauteur de 700 000 dollars dans le cadre d'une candidature  pour la restitution des biens confisqués pendant l'Holocauste. (Crédit : Cnaan Liphshiz/JTA)
Stephan Templ a été jugé pour fraude du gouvernement autrichien à hauteur de 700 000 dollars dans le cadre d'une candidature pour la restitution des biens confisqués pendant l'Holocauste. (Crédit : Cnaan Liphshiz/JTA)

Stephan Templ, détracteur de la gestion des propriétés juives par l’Autriche, a été libéré la semaine dernière après avoir purgé une peine de huit mois de prison pour une condamnation controversée pour fraude à la demande de sa mère de restitution d’un bien saisi pendant l’Holocauste. Il est déterminé à faire annuler cette condamnation.

Templ, 56 ans, a quitté l’Autriche pour sa résidence de Prague, en République tchèque, peu après sa libération vendredi, dans un exil auto-imposé par sa condamnation, dont il dit qu’elle est fausse et conçue comme une revanche pour ses écrits critiques de l’Autriche.

Dans un nouvel entretien publié mardi, il a promis de se battre pour faire annuler sa condamnation sur la base de nouvelles preuves.

La Cour suprême autrichienne avait condamné Templ en 2014 à un an de prison pour fraude de l’Etat pour omission du nom de sa tante du dossier de restitution qu’il avait rempli au nom de sa mère. Mais les nouvelles preuves montrent qu’il a donné plusieurs fois le nom de sa tante dans les documents liés à la restitution et reçus par les autorités.

La Ligue anti diffamation (ADL) et 75 chercheurs spécialistes de l’Holocauste avaient demandé aux autorités autrichiennes de ne pas emprisonner Templ, notant que la décision de la faire semblait liée à son livre de 2001, Unser Wien (Notre Vienne), qui détaille tous les biens immobiliers de la capitale qui ont été confisqués à des juifs par des Autrichiens et des Allemands dans les jours et les mois précédant l’Holocauste et qui n’ont jamais été rendus à leurs propriétaires.

« C’était un procès fabriqué, avec des accusations truquées, pleines de mensonges », a-t-il déclaré.

Pendant tout le procès, qui a fait l’objet d’une attention médiatique considérable, la défense de Templ s’est basée sur l’absence de lois demandant aux candidats de lister tous les membres de leur famille, et le fait que l’Autriche ne pouvait pas avoir été la victime d’une fraude puisqu’elle n’avait jamais possédé légalement la propriété qu’elle restituait. Templ est représenté par l’avocat des droits de l’Homme Robert Amsterdam, qui a pris l’affaire pro bono.

Pendant sa détention, Templ a obtenu des preuves qu’il avait en fait donné le nom de sa tante sur au moins six formulaires, que les autorités autrichiennes ont confirmé avoir reçus. Mais ces preuves ont été ignorées.

Les autorités autrichiennes ont fait des déclarations contradictoires sur l’affaire de Templ, notamment dans une déclaration écrite d’un haut procureur de l’Etat disant que l’Etat n’avait pas de réclamation contre Templ.

Stuart Eizenstat (photo credit: Courtesy)
Stuart Eizenstat (Crédit : autorisation)

Stuart Eizenstat, ancien secrétaire-adjoint du Trésor des Etats-Unis qui avait aidé à mettre en place le système de restitution de l’Autriche, s’était exprimé contre la condamnation.

« Cette affaire aurait du être une affaire civile entre les Templ [Stephan Templ et sa mère] et la sœur », avait déclaré Eizenstat à JTA en 2014. La condamnation, avait-il ajouté, était « presque inexplicable ».

Templ a déclaré avoir emménagé en République tchèque pour protester contre ce qu’il a dit être « une grande injustice » faite contre lui par l’Autriche.

« Je ne veux pas vivre dans un endroit qui me vole ma liberté sans raison légitime », a-t-il déclaré.

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