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Soupçons de maltraitance dans une yeshiva en France : 42 mineurs pris en charge

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui assure être en contact avec les étudiants concernés, a condamné les "conditions inadmissibles" dans lesquelles vivaient ces élèves

Le village de Bussières, en Seine et Marne. (Crédit : Jitrixis)
Le village de Bussières, en Seine et Marne. (Crédit : Jitrixis)

Une quarantaine d’élèves de l’école talmudique de Seine-et-Marne sont désormais pris en charge par l’aide sociale à l’enfance au lendemain de l’arrestation des responsables de cet établissement ultra-orthodoxe flirtant avec la dérive sectaire et soupçonnés de maltraitance depuis « des années », selon plusieurs sources.

Situé dans un domaine isolé à Bussières, à 60 km à l’est de Paris, la yeshiva Beth Yossef, accueillait 40 adolescents de plus de 12 ans, ainsi que 22 jeunes majeurs, principalement de nationalité israélienne et américaine.

Les mineurs, âgés de 12 à 18 ans sans « autorité parentale sur le territoire français » ont été pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) dans le cadre « d’un accueil administratif d’urgence sur 5 jours », a indiqué le département dans un communiqué mardi.

Lundi matin, 16 des responsables de l’école avaient été interpellés et placés en garde à vue.

Dans un communiqué la procureure de Meaux, Laureline Peyrefitte, a décrit un établissement qui accueillerait « de manière non déclarée de nombreux mineurs de nationalité américaine et israélienne ne parlant pas le français, dans des conditions abusives ».

Parmi ces conditions : « enfermement, confiscation des documents d’identité, conditions de vie dégradées, actes de maltraitance, absence d’accès à l’éducation et aux soins, et sans possibilité de revenir dans leurs familles ».

Documentaire

En juillet, un élève américain avait fugué de la yeshiva Beth Yossef et trouvé refuge à l’ambassade américaine à Paris. De novembre à décembre, d’autres adolescents se sont échappés.

A partir de ce témoignage, la télévision publique israélienne enquêtait depuis plusieurs mois sur cet établissement.

« Il y a eu un témoignage, puis encore un autre et on s’est retrouvés avec une trentaine de témoignages des années 2000 à aujourd’hui, d’anciens étudiants affirmant avoir subi des violences », a indiqué à l’AFP le documentariste Dubi Kroitoru, qui co-réalise avec Noa Tal le film « Sortir de Bussières ».

« Nous avions transmis ces éléments en juillet à la police française, tout, sur un plateau », a indiqué M. Kroitoru à l’AFP.

Les parents des élèves actuellement scolarisés, qui pensaient confier les enfants à un établissement à la réputation dure mais sérieuse, sont sous le choc.

« On nous a parlé de balades en forêt, de séjour au ski, ça avait l’air de l’école de Harry Potter, beau grand vert », a indiqué à l’AFP, Rivka Azoulay, 26 ans, la sœur d’un pensionnaire de 13 ans arrivé la semaine dernière de Jérusalem pour se « remettre dans le chemin de l’étude ».

Emplacement de la yeshiva Beth Yosef à Bussières. (Crédit : Google Maps)

Le mineur israélien qui communiquait avec sa famille via une cabine téléphonique située dans le centre semblait « content », selon sa sœur, signalant juste que le bâtiment faisait « vieux ».

Depuis l’arrestation et les placements de lundi, Mme Azoulay déplore n’avoir aucune nouvelle de son petit frère. « Où sont-ils ? On ne sait rien, c’est des mineurs, personne ne nous a appelés. Mon frère ne parle même pas français ! », s’inquiète-t-elle.

Délabrement

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui assure être en contact avec eux, a condamné jeudi les « conditions inadmissibles » dans lesquelles vivaient ces élèves.

« On ne peut pas accepter la mise en danger de la vie des enfants, les chefs d’accusation sont terribles, on verra comment l’enquête avance, les conditions dans lesquelles ils vivaient sont inadmissibles. Point », a déclaré à l’AFP, le grand rabbin de France Haïm Korsia.

Le grand rabbin de France Haïm Korsia lors de l’inauguration de la fondation Rachi de Troyes. (Crédit : rachi-troyes.com)

L’état de délabrement du bâtiment, était notamment connu au sein de la communauté.

« J’ai alerté sur le fait que le bâtiment était sous le coup d’un arrêté municipal, cela n’a rien donné, on ne peut pas aider les gens contre leur gré », a indiqué M. Korsia à l’AFP.

Pas de téléphone portable, pas d’internet, étude du soir au matin, et peu de contacts avec la société : la yeshiva appartient à l’une des mouvances les plus rigoristes du hassidisme, dite « lituanienne », très présente en Israël et aux Etats-Unis, mais peu en France.

Selon le site internet de l’école, l’institution Ohr Yossef, dont dépend la yeshiva, a été fondée en 1948 par le rabbin orthodoxe Gershon Liebman.

« Aujourd’hui, la yeshiva est fière de son succès et regroupe plus d’une centaine d’étudiants, venant du monde entier (…) Les élèves y approfondissent assidûment leurs connaissances ‘thoraïques’ afin de devenir eux-mêmes des Maîtres de la Torah », est-il écrit sur le site.

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